Chapitre 33 - Dorian ♛ : Déchéance.

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Lorsque je me retourne en sentant une présence derrière moi, j'ai l'impression de voir un mirage. La femme de mes souvenirs. Ma mère. Pris d'une folle rage, ma main empoigne violemment sa nuque, la plaque contre la porte réparée il y a peu. Mais on dirait qu'elle s'est résignée assez rapidement. Pas moi.

— Tu m'espionnes depuis toujours, n'est-ce pas ? lui hurlé-je au visage. Dis-moi que tu me surveilles depuis toutes ces années !

Elle ne se sent pas perturbée un seul instant. Reste calme malgré tout. Elle ne ressent rien, elle ne sent pas la puissance que je mets dans ma main pour l'étouffer.

— Dorian, lâche-la, me lance Tara.

— Non.

J'ai du mal à la regarder en face, à scruter ces pupilles tout aussi rouges que les miennes et ce visage déshumanisé. Je sais qu'elle ne ressentira rien, mais je n'attends pas que mes ardeurs se calment et la fracasse contre le sol.

— J'ai promis de te tuer, je vais le faire !

Si j'étais encore un humain fragile, ma voix aurait prit la poudre d'escampette depuis une éternité. Je vais me réveiller.

Je vais me réveiller.

En attendant, je traverse la pièce à grandes enjambées, arrache un des tabourets à la ligne de sièges qui s'est formée devant le comptoir avant d'arracher sauvagement un des pieds. Lamia gueule de toute son âme, s'époumone à en s'étouffer mais dissocié de mes actions, elle m'importe peu.

Elle m'importe beaucoup...

Actuellement, elle m'importe peu. Phoebe s'apprête à se redresser en utilisant sa vitesse. Mais son mouvement est si prévisible, si... détestable. Brutalement, main main gauche attrape ses deux poignets, les plaque au-dessus de son visage de parfaite petite connasse.

Ouais, je vais me réveiller, putain.

— Pourquoi tu te laisse faire, hein ? grogné-je encore plus fort que précédemment. Tu n'as pas peur de mourir, cette fois ? Comme c'est curieux !

Au moment ou je m'attelle à tuer cette image d'horreur, une main s'accroche à mon bras. Ma nuque pivote d'un quart de tour, les yeux proéminents, la rage au bout des doigts.

— Lâche-moi, Lamia, dis-je, froidement.

Mes dents serrées les unes contre les autres sont sur le point de se briser sous le poids de la colère.

— Non.

— Laisse-moi la tuer, il faut que je la tue !

Malgré la peur au cœur de ses yeux, elle résiste. Elle résiste au pouvoir d'hypnose parce qu'elle est mon Calice. Je ne l'avais jamais utilisé jusqu'à maintenant, mais la situation est trop importante pour que je puisse passer à côté de ça.

Je capitule, mais je ne me réveille toujours pas. Et elle ne bouge toujours pas non plus. Je me retourne, fais face à ces yeux écarlates, ce visage qui commence à me hanter.

— Quand plus personne n'aura de contrôle sur moi, je te tuerai.

Le pieu lui arrache un rictus lorsque je l'enfonce avec violence dans son plexus plutôt que dans son misérable cœur. Mon seul réflexe après ça est de lui cracher à la gueule avec tellement de haine que son mouvement de recul fait pitié à voir. Lorsque je me redresse avec aisance, Tara accourt avec ridicule à son chevet, comme si cette femme ignoble avait de l'importance à ses yeux. Ma rage n'est toujours pas partie. J'attrape le tabouret éclater et le fracasse encore plus sur le sol déjà bien fragile.

Lamia : La Nuit Du Désespoir. {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant