Après avoir fait une petite tresse dans ses cheveux châtains, elle planta une branche de lilas blanc dans sa chevelure. Elle aimait changer de fleurs selon son humeur, et ce lilas sentait divinement bon, il fallait le reconnaître. Après s'être très rapidement maquillée, un trait d'eye liner coloré, rose pâle pour aujourd'hui, elle enfila son trench et ses bottines et se hâta d'aller au marché, d'un pas décidé. Elle enfila ses écouteurs et lança de la musique classique, elle ne savait même pas de quel morceau il s'agissait, non, mais c'était divin. Cela la faisait se sentir vivante. Une fois arrivée au marché, bondé comme à son habitude, elle huma les parfums qu'elle aimait tant, avant de retrouver M. Karl.
Elle ne tarda pas à apercevoir le vieil homme attardé à la confection d'un bouquet de tulipes qui semblait pester contre le ruban qui attachait les fleurs, et qui ne se laissait pas couper correctement par la paire de ciseaux.
- Vous avez sans doute besoin de mon aide, questionna Constance.
- Ah! Constance! C'est pas trop tôt! J'avais peur que tu ne veuilles pas venir! Fit M.Karl, surprit de voir la jeune fille ici.
-Bonjour M. Karl ! Vous plaisantez ?! C'est mon moment préféré de la semaine ! Veuillez m'excuser de mon retard, j'ai eu une soirée mouvementée hier soir et j'ai dormi bien trop tard !
-Pas de problème, tant que ça ne devient pas une habitude ! Aller cours enfiler ton tablier, il y a foule aujourd'hui !
Bien sûr qu'il y avait foule, tout le monde connaissait les fleurs de M. Karl, elles étaient réputées pour pousser avec amour et duraient une éternité ! Constance enfila le tablier vert émeraude et noua délicatement un joli nœud derrière son dos. Le printemps venait de débuter, l'air était doux, plaisant et parfumé, comme elle l'aime. Un client arriva, Constance n'y fit pas vraiment attention, et demanda sans lever la tête ce qui lui ferait plaisir.
-Ce qui me ferait plaisir ça serait de revenir aux côtés de ma buveuse de vin pêche préférée ,fit une voix enjouée.
Constance reconnue cette voix en une fraction de seconde, elle releva la tête. C'était Elisa.
Constance l'avait complètement oubliée .Elle avait voulu la rappeler mais c'est sorti de sa tête .
-Ecoute Constance je suis sincèrement désolée, je sais que j'ai été trop loin et je suis vraiment la pire des connes, tu as raison sur ce point-là...Reprit- elle.
-Elisa qu- qu'est-ce que tu fais ici ? Bafouilla Constance.
-Ben...j'ai sonné à l'appart et il n'y avait personne et je n'ai pas pu rentrer vu que tu m'as viré de chez nous et que je n'ai pas pris mes affaires et donc mes clés... Alors je me suis dit que je te trouverais sûrement ici et il faut croire que j'avais raison !
- Effectivement... Bon Elisa tu peux attendre deux heures ? Je suis désolée, je suis vraiment occupée, y a du monde qui attends... Installe-toi au café Ertas et commande un truc, mets-le sur ma note mais ne prends pas le truc le plus cher de la carte, je te connais ! Promis après je te rejoins et on parle.
-Mhh... ça marche mais me fait pas plus attendre !
Constance eut un sourire en coin. Peut-être que ça s'annonçait mieux que prévu finalement. Elisa n'avait pas vraiment l'air fâchée en fin de compte. Elle regarda sa colocataire partir en direction du café balançant ses hanches si bien dessinées que Constance enviait tant. Elle soupira et se tenta de se remettre au travail
- C'était la petite Elisa qui vient de passer ?Questionna M. Karl.
- Effectivement...
M. Karl savait que l'amitié des deux jeunes femmes devenait compliquée, en ayant vu Constance grandir, elle s'était toujours confiée à lui, malgré la différence d'âge, car lui seul la comprenait. Il était au courant de tout ce qui se passait et s'en amusait parfois. Cependant, Constance n'avait pas vraiment l'air d'avoir le moral, et il voyait ce faux sourire. Elle se mentait probablement à elle-même. Il décida de ne pas aborder le sujet en plaisantant, non, pas aujourd'hui.
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no rain, no flowers - Erenxoc
FanfictionElle l'avait déstabilisé. Elle qui semblait si fragile, si discrète, si... Il découvrait petit à petit sa véritable nature, la personne qui se trouvait au fond d'elle. Et ça lui plaisait. ...