no rain, no flowers - Erenxoc

Chapitre 10

Constance fut réveillée par son horrible alarme de téléphone, qui la tira d'un long sommeil. Déjà? Non c'est pas possible ,c'est trop tôt! Elle attrapa son téléphone et laissa défiler les messages d'excuses de Sasha, navrée de la situation. Constance sourit. Ce n'était pas Elisa qui en aurait fait autant.

Elle ramena ses cheveux en chignon en laissant dépasser deux petites mèches sur son front, s'habilla et regarda la veste d'Eren sur son lit. Elle avait envie de la porter encore une fois, juste pour le sentir près d'elle, mais si elle croisait quelqu'un qu'elle connaissait, elle serait terriblement gênée. Elle décida de ne pas la prendre et attrapa ses affaires avant de se mettre en route pour son campus.

La journée se passa à merveille, sous le soleil. Constance et Hitch étaient excitées à l'idée de vivre ensemble dans quelques jours. Elles en parlaient à longueur de journée en s'imaginant le nouvel aménagement de la chambre de Hitch.

Elle avait fini les cours plus tôt, ce qui lui laissait du temps pour aller faire quelques emplettes en ville. L'anniversaire de Sasha approchait à grand pas et Constance savait parfaitement quoi offrir à sa précieuse amie. Elle se dirigea vers une petite épicerie, cachée au fond d'une ruelle pavée et entra dans l'échoppe biscornue. Dedans se trouvaient des dizaines de bocaux en verre, avec des contenus intrigants , parfaitement rangés sur une étagère en bois. La boutique sentait les vieux livres de la grand-mère de Constance Cette odeur, c'était sa madeleine de Proust.

Cette épicerie, Constance la connaissait bien, c'était la préférée de Sasha. Cette dernière étant un ventre sur patte, elle connaissait chaque bonne adresse pour dénicher la perle rare qui finira dans son estomac. Constance prit le temps de regarder chaque produit attentivement, lisant avec intérêt les étiquettes soigneusement collées sur les pots. Elle opta pour des confitures aux goûts les plus exotiques dont elle n'avait jamais entendus, des petits pains fourrés, des chocolats aux amandes grillées, et de quoi faire une bonne tartiflette. Bien sûr, ces aliments n'étaient qu'un clin d'œil à la Sasha, elle irait lui acheter un bracelet qu'elle avait repéré depuis plusieurs jours. Elle régla ses achats et se remit en route pour son chez -soi.

Alors qu'elle arrosait ses plantes, on frappa à la porte. Quand elle ouvrit, elle vit un homme, avec un gros bouquet de marguerites à la main.

- Bonjour, je suis bien chez Constance?

- Bonjour, oui c'est moi, je peux vous aider?

- Il me semble que ce bouquet vous est destiné! Bonne journée!

Constance ferma la porte. Des marguerites ? Pour elle ? Elle remarqua un petit mot dans une enveloppe qui dépassait du bouquet.

" J'espère que tu me pardonneras de t'avoir abandonné si vite!" -

Ces mots écrits noir sur blanc firent un effet de surprise dans la poitrine de Constance. Elle savait très bien de qui cela venait. Des marguerites...comme celle que j'ai laissé tomber le soir de notre rencontre pensa-t-elle. C'était tout bonnement adorable.

Elle décida d'envoyer un message à Eren, afin de le remercier de ce geste qui comptait tant pour elle.

De Constance à Eren:

Tu n'étais pas obligé tu sais...

Merci. Elles sont magnifiques.

De Eren à Constance:

Rien ne m'a obligé. Je l'ai fait parce que j'en avais envie.

Content qu'elles te plaisent :)

De Constance à Eren:

J'ai encore ta veste, tu veux venir la chercher? ou je peux passer chez toi?

Constance se surprenait de plus en plus.

De Eren à Constance:

J'arrive dans 10 min.

Dix minutes... c'était suffisant à Constance pour se refaire une beauté. Elle se recoiffa et mit les fleurs dans un vase qu'elle posa sur la table basse.

Elle eut à peine le temps de ranger qu'il était déjà là. Elle inspira profondément et ouvrit la porte. Il se dressait devant elle , le regard droit. Elle le prit dans ses bras, pour le saluer, sans même comprendre ce qu'elle était en train de faire. Il mit un temps à réagir avant de poser une main sur sa tête et une sur son dos, qu'il caressait de haut en bas.

Constance se retira un instant, regardant Eren dans les yeux avant de lui avouer qu'elle ne savait pas ce qu'elle était en train de faire. Il ne répondit pas, l'attirant de nouveau contre elle en guise de réponse. Ils restèrent de longues minutes collés l'un à l'autre, dans l'encadrement de la porte avant qu'Eren décrète:

- tu vas me laisser entrer un jour?

Constance éclata de rire avant de le faire rentrer. Ils s'assirent sur le canapé et Eren prit les mains de Constance.

- tu sais, si je suis parti aussi vite l'autre soir, c'est que j'ai eu peur de t'avoir brusqué, d'avoir fait quelque chose qui n'allait pas et au lieu de te demander, j'ai préféré fuir, excuse-moi.

Constance sourit de plus belle. Il était adorable avec ses grands yeux verts.

- Tu n'as rien fait de mal, j'étais juste un peu surprise, je n'ai pas su comment réagir. Mais tu sais Eren, je me sens bien avec toi. Je n'ai beau rien connaître de ta vie, tu m'hypnotises, et même en essayant de lutter contre ça, je n'y arrive pas.

Constance se tue brutalement. Elle avait vraiment tout déballer devant lui? Quelle idiote pensa-t-elle.

- Alors comme ça je te fais de l'effet hein? dit-il d'un air enjoué.

- Ne profite pas de la situation idiot, fit la belle en prenant un air faussement fâché.

- Tu te souviens quand je t'ai redonné la fleur de tes cheveux? C'est moi qui l'ai enlevé pendant que tu discutais avec Armin. Tu ne l'a même pas senti.

Constance était stupéfaite.

- Alors tu l'as fait exprès, dans le but de me parler?

- Possiblement, oui.

Décidément, Eren savait ce qu'il faisait, il était du genre à aller au bout de ses objectifs.

Constance caressa le visage d'Eren avec ses doigts, traçant tout les contours d'une main délicate. Sa peau était douce sous le contact de ses doigts. Elle plaça un doigt autour d'une mèche des cheveux d'Eren, puis joua avec. Il la regardait avec ses immenses prunelles et pressa ses lèvres contre celles de Constance. Elle se décolla immédiatement, surprise par la rapidité du jeune-homme, en l'interrogeant du regard, puis s'interrogea elle-même. Ce baiser, timide mais chaud réveilla une nouvelle fois le désir de Constance qui brûlait en elle. Elle lui rendit son baiser, timidement.