Chapitre 15

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Pieck Finger... Constance n'avait pas eu de nouvelle de sa cousine depuis plus de deux ans, après qu'elle ait décidé de faire de l'humanitaire dans un pays lointain, que Constance ne connaissait même pas. Elle avait coupé ses relations avec tous ces proches afin de "vivre l'expérience jusqu'au bout".

Pieck et Constance étaient très proches, enfants, elles passaient la plupart de leurs temps ensemble, à vadrouiller dans la forêt en construisant des cabanes et en rêvant d'une vie qu'elles n'auraient pas.

Pieck manquait terriblement à Constance. C'était comme la grande sœur qu'elle n'avait jamais eu. Pieck faisait toujours passer les autres avants elle, elle se souciait de tout le monde et voulait aider les plus démunis. L'humanitaire avait été une vocation chez elle, l'annonce de son départ n'avait surpris personne. Mais il avait été dur de se dire au revoir. Constance lui en avait beaucoup voulu de l'avoir abandonné sans aucune nouvelle et s'était juré de lui passer un savon à son retour.

Mais maintenant qu'elle s'apprêtait à entendre sa voix à nouveau, elle était juste confuse. Elle se leva de la table, s'excusant auprès de ses amis et alla s'isoler dans une pièce à part. Elle décrocha la main tremblante.

- Allô ? Fit-elle d'une voix à peine audible.

- Constance c'est bien toi ? J'espère que c'est le bon numéro ?

L'entente de la douce voix de Pieck prit Constance au dépourvu.

- Oui... C'est moi...

Constance en perdit ses mots. Elle ne savait plus quoi dire.

- Je ne te dérange pas j'espère ?

- J'étais en plein repas mais bon, c'est exceptionnel de t'avoir...

Constance avait la voix sèche. Elle ne savait pas si elle devait exploser de joie ou de colère.

- Ah...Mince excuse-moi, j'aurais dû t'envoyer un message avant, mais ça aurait gâché l'effet de surprise !

- ça pour une surprise...

- Ecoute Constance, je sais que tu m'en veux beaucoup, et je te comprends, ta colère est légitime. Je suis rentrée hier à la maison. Tu es la première personne que j'ai eu envie d'appeler.

- Oh et je devrais t'en remercier ? Deux ans Pieck. Deux ans que je ne sais plus rien de toi. J'ai attendu pourtant, j'ai cru que tu allais peut-être penser un peu à moi, que tu n'irais pas jusqu'au bout de tes principes, mais visiblement je t'ai sous-estimé, bravo Pieck, tu es la personne la plus déterminée que je connaisse.

- Constance, tu crois que ça a été simple pour moi ? J'ai tout abandonné, vous, ma vie, tout. J'ai pensé à toi chaque seconde là-bas. Maintenant ce qui est fait est fait. Je sais que je ne peux pas tout réparer d'un coup d'un seul, mais j'ai besoin de toi. S'il te plaît.

Constance savait que Pieck était sincère. Elle la connaissait mieux que quiconque.

- Ne t'avises pas de me refaire ça. C'était horrible Pieck, il y a tellement de moments où j'aurais voulu être avec toi et te raconter ma vie... Je me suis sentie tellement seule... J'avais personne Pieck, personne...

Les joues de Constance étaient maintenant mouillées. Les larmes ne s'arrêtaient plus de couler. Elle pouvait entendre Pieck pleurer au bout du fil.

Il y eut un silence. On n'entendait plus que leurs respirations saccadées et de petits bruits de sanglots. Pieck brisa le silence.

-On à l'air bête comme ça.

- C'était bien au moins ton truc ? Questionna Constance.

- C'était incroyable. J'aurais aimé que tu sois là pour être fière de toi. Ma vision sur le monde a tellement changé, je suis devenue une personne meilleure je crois.

- Mais je le suis déjà. J'ai toujours été fière de toi. Bon je vais m'arrêter là parce que sinon tu vas croire que tu es au-dessus de tout le monde et tu vas plus te sentir. Mais honnêtement Pieck, je suis heureuse pour toi.

- Merci Constance. Je sais qu'on n'a pas l'habitude des démonstrations toi et moi mais je t'aime tu sais ?

- Moui, y a intérêt. Parce que je t'aime plus.

Elles rirent ensemble, séchant leurs larmes.

- Bon ça veut dire que toi et moi, on va se revoir ?

- Evidement. Tu es libre quand ?

- Là je suis sur la côte pour tout le week-end, et celui d'après j'aide ma nouvelle coloc à venir s'installer chez moi. Mais on peut se faire ça dans la semaine qui vient, ça sera la fête du village toute la semaine, vient, ça sera sympa. Et puis y aura encore une place libre chez moi, reste quelques jours si tu veux.

- Hm... je regarde mon emploi du temps... Oui, c'est bon pour moi. Si on se dit mardi et mercredi c'est ok ?

- Parfait, tu as mon adresse.

- Alors à Mardi !

- Pieck ?

-Oui ?

- ça m'a fait plaisir de savoir que je suis la première que tu as appelée.

- Toi ou personne d'autre.

Elles raccrochèrent. Constance inspira lentement. Elle avait l'impression d'avoir appuyé sur le bouton restart de sa vie. Elle en avait achevé une et on lui donnait une chance d'en revivre une autre. Pourquoi ? Ça elle n'en n'avait pas la moindre idée. Elle avait passé sa vie à en rêver d'une autre, dans l'espoir qu'on lui tende la main pour la sortir de son ennui quotidien.

Quand elle ouvrit la porte, elle tomba nez à nez avec Sasha et Connie à quatre-pattes, qui visiblement, étaient en train d'écouter la conversation de Constance à la porte.

- Heu ça va je vous dérange pas ? Non mais je rêve vous vous prenez pour qui ?

Connie et Sasha se regardèrent, honteux.

- Non mais c'est qu'on t'a entendu pleurer et on voulait être sûr que ça allait... Fit Sasha d'une toute petite voix

- C'est bon pour cette fois, mais vous abusez quand même un peu, ça aurait pu être un truc dont j'avais pas envie de parler !

- Désolé, c'était pas très malin de notre part... Tu vas bien ? Demanda Connie

- Mieux que jamais, merci de vous en soucier, j'apprécie vraiment. Où sont passé les autres ?

- Armin est parti ramasser des coquillages avec Jean, Eren est avec Mikasa, ils réparent un truc sur la voiture de Mikasa je crois, Ymir et Historia sont partie faire un tour en vélo et Marco Bertholdt et Reiner regardent un film à l'étage. On se disais que tu aurais peut-être envie de faire un truc fun avec nous... ?

Eren et Mikasa étaient juste tous les deux. Constance éprouva de la jalousie. Bien qu'elle en eût parlé avec les deux, elle redoutait le moment où ils en parleraient.

- Vous savez quoi ? On devrait tous sortir ce soir au port. Il y a un feu d'artifice il me semble. Et pour le moment j'aimerais bien rejoindre Armin et Jean, si vous voulez venir avec moi ça me ferait plaisir.

- Pas de soucis, on te suit.

Afin de rejoindre la plage, ils devaient passer devant l'allée de la maison, où se trouvaient Eren et Mikasa. Constance voulait juste jeter un petit coup d'œil, histoire de vérifier ce qu'il se passait. Lorsqu'elle fut en capacité de les voir, elle vu Mikasa rire à une blague d'Eren, mais lui, leva la tête et fixa Constance. Elle lui fit un signe de la main discret, qu'il lui rendit. Mikasa se retourna et aperçu à son tour Constance. Elle hésita avant de lui sourire faiblement.

Constance était soulagée, elle se trouvait même bête d'être autant possessive que cela. Eren ne lui appartenait pas, il était libre de décider de ses sentiments.

Elle se mit en chemin pour la plage en apercevant au loin la touffe blonde d'Armin sur le sable.

no rain, no flowers - ErenxocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant