Chapitre 16

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Eren n'écoutait plus ce que lui disait Mikasa. Il ne la voyait qu'elle. Constance, entourée de Connie et Sasha, était plus rayonnante que jamais. Il avait envie de la serrer fort dans ses bras et de lui dire à quel point il l'aimait sans ne plus jamais la lâcher, mais il ne savait pas s'il en avait le droit. A vrai dire, il ne savait même pas s'ils étaient ensemble. Tout s'était passé si vite entre eux. C'est ce qu'on devait appeler avoir le coup de foudre. Il avait peur de tout brusquer, de faire du mal à cette jeune femme qu'il connaissait à peine. Elle avait l'air si fragile et délicate, à tout moment elle explosait en morceau. Et puis... Il restait Mikasa.

Lorsque Constance ne fut plus dans son champ de vision, il se décida à aborder le sujet délicat.

- Mikasa, je crois qu'il faut qu'on parle un instant...

Mikasa leva les yeux vers et planta son regard dans celui d'Eren. Il fut troublé par la lueur qu'elle avait dans les yeux. C'était comme un poignard qui se plantait dans les iris d'Eren.

- Elle t'en a parlé, pas vrai ? Sérieusement... Elle a le don de tout gâcher. Et moi qui comme une idiote lui faisait confiance...

Les yeux de Mikasa étaient pleins de rage, ses pupilles noires brillaient de colère.

- Mikasa, je n'ai pas eu besoin de Constance pour savoir.

Mikasa resta muette, la bouche grande ouverte. Elle reprit après un court instant.

- Alors elle ne t'a rien dit ?

- Non. Enfin si. Mais je le savais déjà. Constance n'y est pour rien.

- Si, justement. Cette fille est un problème à part entière. Elle a l'air tellement fausse, je te comprends pas Eren, tu vaux tellement mieux qu'elle...

- Je te permets pas Mikasa. Non mais tu t'entends ? Mais ça va pas hein?  Je ne te reconnais pas ! Je sais que c'est dur Mikasa. Ça l'est pour nous trois. Mais c'est pas une raison pour que tu la traite comme de la merde. Elle n'a jamais rien dit de mal de toi, elle se sent mal dans cette situation, alors oui c'est pas évident pour toi, mais pour elle non plus.

Mikasa ricana.

- Par contre toi tu as l'air de bien vivre tout ça hein... Ça fait quoi d'avoir le choix entre qui tu vas -

- Tais-toi. Tu redis une chose comme ça et toi et moi c'est terminé. Bordel Mikasa c'est pas toi tout ça. Tu me surprotège de tout, je suis ni ton gosse, ni ton chien. Alors sois heureux pour moi. C'est tout ce que je te demande.

Mikasa se tue. Elle savait qu'elle avait été trop loin. Elle s'en voulait et se trouvait terriblement bête.

- Mikasa, si tu n'es pas heureuse, alors je ne le suis pas. J'ai besoin de savoir que tu vas bien pour avancer. Faisons l'effort d'être heureux tous les deux. S'il te plaît.

- Tu sais... Je ne la déteste pas. Je déteste qu'elle soit là au mauvais moment mais c'est une gentille fille. Elle est peut-être un peu coincée mais elle te rend heureuse. Ça se voit. Pardon Eren. J'aurais pas dû réagir comme ça. Je suis heureuse pour toi. Sincèrement.

Eren prit Mikasa dans ses bras en guise de réponse. Il lui glissa à l'oreille qu'ils auraient toujours besoin l'un de l'autre. Cette phrase fit réaliser à Mikasa à quel point elle avait besoin de lui et qu'elle ne devait pas le perdre, sans quoi, elle ne serait rien.

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-Jean putain t'es sérieux ? Tu me dégoutes espèce d'andouille, hurla Sasha après s'être reçue une algue dans les cheveux lancée par le grand jeune-homme.

Sasha courut après lui, le menaçant avec une algue trois fois plus grosse que celle qu'elle s'était reçue. Ils finirent leur course les fesses dans le sable.

Pendant que Connie essayait tant bien que de mal de les stopper, Constance observait Armin qui semblait perdu dans ses pensées, à contempler le petit coquillage qu'il tenait entre ses deux mains, comme s'il s'agissait de l'objet le plus précieux au monde.

Lorsqu'elle s'approcha du blondinet d'un peu plus près, il sursauta.

- Oh Constance, excuse-moi, tu m'as fait peur !

- Désolé, je voulais pas te surprendre ! Dit-donc il est joli ton coquillage, tu sais ce que c'est ?

Les yeux azur d'Armin devinrent pétillants. Il semblait différent. Presque agité.

- Alors ça tu vois c'est une conque, c'est assez rare d'en trouver en si bon état, normalement il est habité, mais on dirait que son habitant est parti, dommage pour lui mais tant mieux pour moi ! Je crois que c'est mon coquillage préféré, il a une forme si atypique, je trouve ça incroyable tous ces secrets que la mer renferme, on sait si peu de chose de l'océan !

Constance resta bouche bée devant tant de parole venant du blondinet d'ordinaire si discret. Elle le savait investi dans le domaine marin mais elle ne s'attendait pas à un tel engouement de la part du jeune-homme pour un simple coquillage. Elle s'autorisa à rigoler un peu.

Constance admira le coquillage que Armin lui tendit, puis ils restèrent tous deux à contempler l'immense étendue d'eau salée, muets, presque intimidé de la beauté du spectacle que leur offrait la nature. Seul le bruit des vagues s'écrasant sur le sable se faisait entendre

Armin brisa le silence le premier.

- Tu sais, j'apprécie vraiment que tu sois arrivé dans nos vies Constance. Surtout dans celle d'Eren. Depuis que tu es là, il a tellement changé. Et en bien. Je ne le reconnais plus. C'est une autre personne.

Constance fut surprise par les révélations du blond. Elle ne pouvait pas imaginer un autre Eren, ça n'aurait aucun sens. Elle ne comprenait pas ce qu'Armin essayait de lui dire. Armin reprit alors.

- Je veux dire par là que Eren s'est beaucoup renfermé sur lui-même ces derniers temps. Ce n'était plus le petit garçon pétillant que Mikasa et moi avions connu. Il était devenu froid, et ne souriait quasiment plus. Lorsque j'ai vu la façon dont il te regardait à la soirée où on s'est rencontré, j'ai su qu'il se passait quelque chose. Il est amoureux de toi Constance. Et pas qu'un peu.

Constance rosît de plaisir. Armin avait enfin su définir ce petit quelque chose.

-Je... Je sais pas quoi dire Armin, je suis très étonnée, pour moi, Eren est une personne douce et joyeuse, tout le contraire de ce que tu me décrits, j'ai juste tellement de mal à visualiser cette version de lui, ça me paraît improbable !

- Pourtant c'était le cas. Je comprends que tu n'y crois pas, mais je t'assure qu'il a deux facettes. Enfin bon, je suis tellement content que tu lui fasses cet effet-là. C'était presque inespéré ! Il a beaucoup souffert tu sais, finalement, je pense que tu lui a fait le plus grand bien, tu dois sans doute être un médicament, sourit Armin

Constance s'en voulut immédiatement de ne pas avoir été à l'écoute de celui qu'elle aimait. Elle devait faire son possible pour savoir ce qui avait tant détruit l'homme qui hantait ses pensées depuis des jours.

no rain, no flowers - ErenxocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant