Chapitre 9

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Une semaine s'était écoulée depuis les évènements de son anniversaire. Sa vie avait repris assez rapidement de la manière la plus normale possible. Elle était retournée travailler dès le dimanche, appréhendant tout de même l'entrée de chaque personne.

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait laissé ce petit mot accroché au bouquet de fleurs. Au fond d'elle, elle avait l'espoir que ce que Fred avait dit soit possible. Et s'il était vivant ? Et si c'était bien lui qu'elle avait croisé, le soir de son anniversaire ? Et s'il trouvait sa librairie et passait le pas de la porte ?

Comment réagirait-elle si c'était le cas ? Elle serait choquée, sans aucun doute. Ce soir-là, l'alcool lui avait complètement embrumé l'esprit et elle avait été persuadée que tout ceci n'était qu'une farce. Mais plus elle y repensait, plus elle réalisait à quel point cette situation avait été réelle.

Elle se sentait idiote d'avoir réagi de la sorte. Dire qu'elle l'avait eu devant elle et qu'elle avait rit. Mais, elle avait pu également se blottir contre lui. Elle se souvenait encore de l'odeur si marqué de l'homme. Il sentait le cuir et le papier avec une légère toujours de musc qui faisait ressentir d'autant plus les autres arômes.

La cloche retentit et dans un réflexe, elle releva brusquement la tête. Elle ne trouva cependant personne devant l'entrée, étrangement. Décidément, elle allait finir par devenir folle avec cette histoire.

Une partie de son être espérait qu'il ne vienne jamais. Après tout, il n'avait peut-être jamais vu le mot. Ou il n'allait peut-être jamais savoir ce qu'il signifiait.

Elle décida de lâcher le bout de papier qu'elle était en train de torturer depuis le début de la matinée pour faire un peu de rangement dans le fond de la boutique. Alors qu'elle arpentait les allées afin de vérifier que ses étagèrent soient bien remplies.

Alors qu'elle remontait la 4e allée, revenant à l'avant de la boutique, elle aperçut, au loin, une silhouette qu'elle trouvait plus que familière. L'homme portait un costume gris avec une chemise blanche en dessous. Ses cheveux noirs étaient maintenus en arrière et elle avait l'impression qu'il la fixait à travers la vitre de son regard noir perçant.

Elle s'approcha de la vitre, tentant de discerner un peu plus l'homme. Était-ce vraiment lui ?

Elle ne réfléchit pas plus longtemps, sortant pour aller à sa rencontre. Si au départ, il n'avait pas bougé, il semblait avoir fait quelques pas en arrière en la voyant s'élancer vers lui.

« Non ! »

Elle ne se connaissait pas une voix aussi ferme et autoritaire et apparemment, ce ton le surprit également. Il s'immobilisa, la regardant de haut en bas. Elle venait à sa rencontre, traversant la rue et elle voyait qu'il la détaillait.

Elle avait un pantalon bleu pastel et un blazer de la même couleur. Son top blanc était visible et sa taille était marquée par une épaisse ceinture bleu pastel. Elle était toujours perché sur des talons, portant des escarpins haut. Malgré ça, cependant, elle était toujours plus petite que lui.

Maintenant, qu'elle était à peine à un mètre de lui, il savait qu'il avait fait une erreur, mais il n'était pas certain de le regretter. Elle semblait sous le choc et soulagée à la fois. Ces sentiments entremêlés sur un même visage donnaient un mélange particulier.

« Venez ... Entrez, s'il vous plait. »

Le ton était cette fois presque suppliant, si bien qu'il n'eut pas vraiment le courage de refuser. Maintenant qu'elle était là, en face de lui, il était désarmé. Le voilà donc, grand Maître des Potions qu'il était, démuni face à une ancienne de ses élèves.

L'ange noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant