L'ange noir

Chapitre 22

Si les jours suivants avaient été plus calme, cette douce période allait devoir connaître sa première interlude.

Hermione avait pour habitude depuis de nombreuses années d'aller fêter Noël avec ses amis et, ne les ayant pas vu depuis un certain temps, elle ne pourrait pas esquiver ce rendez-vous. A dire vrai, elle n'avait pas vraiment envie de l'esquiver non plus. Si passer cette fête aux côtés de Severus lui aurait évidemment plu, elle ne voulait pas faire une croix sur ses amis pour autant. L'homme ne pouvant décemment pas être vu, ils avaient bien assez vite convenus de passer Noël séparément.

Il avait conscience qu'elle avait une vie à mener, elle aussi et il ne lui était d'ailleurs même pas venu à l'esprit de s'opposer à son départ.

Le week-end juste avant Noël, elle prépara donc son sac, prête à retourner chez elle. Même s'ils étaient tous les deux heureux de pouvoir passer quelques temps séparés, ce week-end fut néanmoins particulier.

« Tu feras quand même quelque chose, pour Noël ?

-Non, je ne pense pas.

-Severus ... C'est une nuit particulière.

-Tu me conseilles d'attendre le Père Noël au pied du sapin ?

-Tu sais très bien ce que je veux dire.

-Je n'ai pas besoin de fêter Noël, c'est une nuit comme toutes les autres.

-On verra ça.

-Et que comptes-tu faire ?

-Tu verras l'année prochaine. »

Il eut un léger pincement au cœur à l'entente de cette réplique quelque peu mystérieuse.

Était-ce parce qu'elle se projetait dans l'avenir avec lui ou parce qu'elle laissait sous entendre qu'ils auraient une fête ensemble ? Il n'était pas certain. Il ne voulait pas détruire les espoirs qu'elle pouvait avoir mais il avait peur qu'elle n'imagine qu'il puisse revenir dans le monde Sorcier.

Il l'avait laissée partir sans avoir de véritable réponse à ses questions, et se demandant s'il en aurait un jour. Au plus elle s'éloignait, au plus il avait l'impression que ce manoir se vidait d'une partie de son énergie.

Il fallait avouer que la jeune femme avait bousculé beaucoup de choses dans ses habitudes, tout comme il en avait fait de même avec les siennes.

Généralement très silencieuses, les pièces avaient, en sa présence, été régulièrement emplie de sa voix très douce, d'éclats de rire, ou de murmures de chanson. Oui, elle avait apporté une sorte de gaieté à cette demeure. Etrangement, il s'en était senti soulagé, comme si c'était un manque qu'il avait toujours ressenti. Serait-ce possible de ressentir le manque d'une chose qui vous est jusqu'alors inconnue ? Ou alors avait-il cette impression maintenant uniquement parce qu'elle venait de partir ?

En rentrant chez elle, elle avait, elle aussi, eut un sentiment étrange qui était venu lui étreindre le cœur. Son chez-elle lui semblait quelque peu inconnu, comme si elle le découvrait pour la première fois d'une certaine manière.

Alors qu'elle avait commencé à défaire son sac pour en préparer un nouveau pour se rendre chez ses amis, elle avait été effrayée d'entendre des coups à la porte. Elle redescendit prudemment les marches, n'osant pas ouvrir. Qui pouvait bien frapper maintenant alors qu'elle venait à peine de rentrer ?

« Je sais que tu es là, ouvre ! »

Elle reconnut immédiatement la voix de Georges et sans hésiter, obtempéra, bien qu'étonnée qu'il sache qu'elle était chez elle.