Chapitre 47

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Elle avait peur, terriblement peur même. C'était tellement risqué comme proposition qu'elle arrivait à peine à croire que c'était son idée. Elle n'avait rien dit à ses amis mais durant la nuit, cette proposition lui était apparue comme par magie et elle ne l'avait pas quitté jusqu'à cette entrevue.

Lorsqu'elle l'avait aperçut pour la première fois depuis leur dernière rencontre, elle avait été blessée de voir l'état déplorable dans lequel il se trouvait. Comment pouvait-on décemment laisser vivre un homme dans de telles conditions ? N'avaient-ils aucune considération pour l'être humain, là où il avait été retenu ?

Elle attendait, impassible en apparence, la décision de l'homme. Il avait beau se trouver en hauteur par rapport à eux, elle l'imaginait facilement comme étant de petite taille. Il avait le visage bouffi, presque pas de cou et ses yeux semblaient écrasés par le bourrelet de son front et de ses joues.

Discrètement, elle prit la main de Georges, la serrant aussi fort qu'elle le pouvait.

Que ferait-elle si la proposition était rejetée ? Severus serait certainement forcé d'avoir un procès. Elle commençait à douter sérieusement de sa proposition lorsque l'homme se racla enfin la gorge, signe qu'il allait prendre la parole.

« Toute cette histoire restera exclusivement sous le contrôle du Ministère, c'est bien cela ?

-Tout à fait ! Vous serez présenté comme ceux qui ont recruté Severus Snape, ceux qui ont eu l'idée de le faire passer pour mort pour sa couverture, ceux qui ont commandité l'interception des Mangemorts pour le bien-être de la population ... Vous pourrez vous attribuer tous les lauriers. Mais en échange, Severus sera gracié de toutes les inculpations et il sera réhabilité comme il se doit auprès du monde sorcier.

-Qu'entendez-vous par réhabilitation ?

-Au vu des services accordés et des sacrifices consentis, je suppose qu'une compensation financière devrait être un moindre mal. »

Lorsque l'homme se mit à nouveau à réfléchir, elle dût se mordre l'intérieur des joues d'avoir osé pousser sa demande un peu plus loin. Mais elle avait senti qu'il était sur le point de craquer et c'était le moment où jamais pour parler de sa dernière revendication.

« C'est d'accord. »

A l'entente de ces quelques mots, les Weasley et Harry se redressèrent, fous de joie. Eux qui étaient restés pendus aux lèvres de l'homme, stupéfiés par l'attitude de leur amie, ils pouvaient enfin laisser exploser leur joie.

Georges étreignit tendrement Hermione, posant une main protectrice sur son ventre. Elle avait réussi et il était plus que fier de la détermination et du courage dont elle avait dû faire preuve pour affronter ces derniers évènements.

« Nous organiserons tout cela durant la semaine à venir et dimanche prochain, le 26 juillet, la conférence de presse.

Cependant, et ce, jusqu'à la conférence en question, Monsieur Snape sera maintenu en détention. »

Le joie avait été définitivement trop courte. Ce sentiment si léger était retombé bien violemment, accablant les amis. Arthur Weasley prit alors la parole, adoptant le même ton calme qu'Hermione.

« Si vous reconnaissez vous-même que vous allez l'innocenter devant toute la communauté sorcière, pourquoi le garder enfermé ? Donnez lui au moins un lieu décent où il pourra attendre cette semaine. Je suis certain qu'il ne tentera pas de s'échapper ou de commettre le quelconque crime auquel vous pensez.

-Nous ne pouvons pas faire cela, c'est bien trop risqué.

-Et si je me porte garant pour lui ? Accordez-nous une chambre dans n'importe quelle auberge et je ne le quitterai pas des yeux. »

L'ange noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant