Chapitre 21

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L'aube pointait difficilement le bout de son nez tandis qu'Hermione émergeait lentement de ce qui lui semblait être un énième rêve. En réalisant qu'elle n'était pas dans la chambre habituelle, elle fut soudainement envahie de dizaines d'images et de sensations simultanément.

Elle se souvenait des mains de l'homme sur sa peau, de sa voix rauque au creux de son cou, de ses lèvres chaudes contre les siennes. Elle se souvenait de leurs souffles entremêlés et de ce discret sourire si ravageur. Elle se souvenait de cette sensation de feu qui avait grandi au creux de son ventre avant d'exploser, la laissant le regard perturbé par des dizaines de points blancs.

Non, cette nuit n'avait pas été un rêve, pourtant, il en avait eu tous les traits.

Cette nuit, ils s'étaient découverts, s'étaient apprivoisés. Ils étaient sans cesse à la recherche du plaisir de l'autre, se réjouissant de ces petits détails qui provoquaient irrémédiablement un soupir rauque ou un gémissement plus aigu.

Elle était seule dans ce lit mais la chaleur du matelas lui indiqua que ce n'était pas depuis très longtemps. Elle resta allongé sur le dos, une main ramenant les couvertures sur sa poitrine. Elle n'était pas certaine de vouloir quitter ce lit, mais dans un sens, elle voulait pouvoir le retrouver, curieuse de savoir comment il agirait aujourd'hui.

Une angoisse vint soudainement assombrir le tableau. Regretterait-il ce qu'il s'était passé ? Agirait-il froidement ? Se fermerait-il à elle ? Et elle, comment réagirait-elle si c'était le cas ?

Si juste avant, elle voulait surtout rester dans ce lit pour prolonger ce délicieux moment aussi longtemps que possible, elle avait maintenant peur de le quitter. Peur d'abandonner ce semblant de rêve pour une réalité bien trop douloureuse.

Après un rapide tour dans la salle de bain, qui était juste à côté comme elle avait pu le constater la veille, elle enfila rapidement un peignoir avant de descendre. En arrivant en bas des escaliers, juste devant le salon, elle passa la tête presque timidement, resserrant ce vêtement, visiblement trop grand, autour d'elle.

Elle ne vit personne dans la pièce mais elle eut l'impression de distinguer une silhouette à l'extérieur. Elle s'avança à nouveau, passant par la porte fenêtre qui était encore entrouverte.

Il y avait effectivement quelqu'un dehors. Il était là, installé sur la terrasse, regardant au loin. Apparemment, il ne l'avait pas entendue arriver. Elle resta quelques instant en retrait, l'observant un peu plus longuement.

Il avait un regard un peu triste et semblait fixer quelque chose qui se situait bien plus loin que ce qu'il était possible de voir à l'œil nu. Il ne cessait de se serrer les mains, croisant et décroisant les doigts. Il semblait agité, d'une certaine manière, et elle ne l'avait jamais vu comme ça.

Il y avait quelque chose de touchant et à la fois d'inquiétant à le découvrir comme ça. Était-il préoccupé par quelque chose ? Y avait-il un lien avec elle ?

Définitivement, elle n'aimait pas le voir comme ça. Elle s'approcha lentement, posant les mains sur ses épaules. Il sursauta à peine, comme si finalement, il l'avait vue depuis le début. Il ne bougea cependant pas plus, posant ses mains sur celles de la jeune femme.

Ils ne disaient rien, ni l'un, ni l'autre. Elle avait le visage enfoui dans son cou, trouvant du réconfort en sentant son parfum si particulier.

Comme elle avait pu le faire des dizaines de fois cette nuit, elle embrassa son cou.

Cette fois, il eut l'air beaucoup plus surpris. Il se releva, contournant la chaise pour s'approcher d'elle en lui faisant face. Il était amusé de la voir portant son propre peignoir. Presque noyée dans le vêtement, elle paraissait encore plus petite. Il passa ses bras autour d'elle, la rapprochant un peu plus de lui.

L'ange noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant