Chapitre 20

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Elle s'était immédiatement sentie transcendée par ce baiser. Il était empreint d'une passion qui semblait avoir été contenue, autant par elle que par lui.

Elle s'accrochait à son cou, se sentant prête à défaillir, fondant littéralement sous ses lèvres. Son cœur battait dans sa poitrine tellement fort qu'elle crût qu'il allait sortir. Le sentait-il à travers sa chemise ? Avait-il conscience que ce muscle qui battait si ardemment, battait pour lui ?

Lorsqu'ils se séparèrent, ils étaient tous les deux à bout de souffle, semblant revenir d'une dimension parallèle. Avait-il vraiment osé faire ce qu'il pensait ?

Il était tiraillé par des sentiments contraires, mais cela ne faisait que mettre en évidence cette attirance qu'il avait pour elle. Alors que tout aurait dû les séparer, alors qu'il avait la preuve qu'elle n'aurait pas dû être avec lui, elle l'avait embrassé, allumant un feu en lui. Il la désirait, il brûlait pour elle au-delà de toute raison.

Ses yeux le regardait avec amour. C'était un constat à la fois douloureux et salvateur. Elle, Hermione Granger, le regardait lui, Severus Snape, avec un amour d'une pureté inégalée.

Comme s'ils leur avait fallu quelques secondes pour reprendre leurs esprits, ils restèrent immobile, le souffle un peu court, se regardant intensément.

Lentement, elle laissa ses mains glisser jusqu'à la poitrine de l'homme. A cet instant, elle ne voulait se trouver à aucun autre endroit qu'ici, avec lui. C'était incroyable, presque irréaliste. Elle avait peur qu'il ne se ferme à elle, qu'il fasse machine arrière et qu'il disparaisse comme il avait disparut pendant ces dernières années.

Au lieu de ça, il lui prit doucement la main, sans la quitter du regard. Il la guida jusqu'à l'escalier à une vitesse plus que mesurée, comme s'il voulait lui laisser l'opportunité de refuser, l'opportunité de fuir et de ne plus jamais revenir.

Il n'en fut rien. Elle le suivait, complètement perdue dans ses yeux mais également touchée de ce geste. Il lui laissait encore le choix, mais n'avait-il pas encore conscience qu'elle voulait être avec lui ? Elle l'aimait, le respectait, l'admirait, l'adorait, le désirait et tant d'autres choses encore. Elle se sentait vivante à ses côtés, plus vivante qu'elle ne l'avait jamais été.

Ils montèrent tous les deux les escaliers, main dans la main. Lui semblait connaître le chemin par cœur, évidemment. Elle ne prêtait aucune attention à ce qui l'entourait, bien qu'elle ne se soit jamais aventurée dans les étages de la demeure.

Un lien semblait s'être établi entre eux. Il était né il y a plusieurs semaines, se renforçant au fil des jours. Aujourd'hui, il était bien présent, à tel point qu'ils ne pouvaient plus nier son existence. Ils étaient liés l'un à l'autre, ça avait été le fruit du hasard, et en même temps, ils s'étaient choisis.

Arrivés sur le palier, elle se rapprocha de lui. Cet air calme qu'elle arborait n'était qu'une façade. A l'intérieur, elle avait l'impression de bouillir. Elle posa ses lèvres dans son cou, remontant lentement jusqu'à sa mâchoire. Elle aurait voulut qu'il ait autant envie d'elle qu'elle de lui, mais elle ignorait que c'était déjà le cas.

En sentant ses lèvres sur la peau fine de son cou, il ne put se retenir davantage, la soulevant pour la prendre dans ses bras. Il avait besoin de sentir son corps contre le sien, il avait besoin de sa chaleur et de sa douceur, de sentir sa présence.

Elle ne put s'empêcher d'émettre un petit cri, surprise, avant de rire joyeusement. Son visage irradiait, comme si un halo de lumière l'entourait.

Il devait être honnête, quand il l'avait revue, il l'avait trouvée belle. Avec les années, elle était véritablement devenue une belle femme. Mais aujourd'hui, là, dans ses bras, riant et lui offrant le plus beau sourire qu'il n'avait jamais vu, elle était bien plus que ça. Elle représentait tout.

L'ange noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant