Chapitre 48

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Après cette cérémonie improvisée, les journalistes s'étaient rués vers l'avant de la salle, les assaillants de multiples questions. Lui qui détestait être le centre de l'attention, il était bien loin de son élément de prédilection.

Mais il ne disait rien, répondant calmement aux questions autant que possible, restant impassible face à cette foule qui semblait subitement l'adorer.

Depuis le début de la cérémonie, il n'avait cessé de la fixer. Elle était si belle dans sa robe orange. Cette couleur lui allait divinement bien et avec ses cheveux tombant dans son dos, elle semblait tirée d'un livre mythologique.

Oui, elle lui était apparue comme une déesse, illuminant la salle quand il avait fait son entrée. Il avait pu voir dans son regard tout ce qu'elle ressentait et ce simple détail lui avait donné toute la force nécessaire pour assister et supporter cette mascarade.

Il avait beau savoir que toute cette histoire était inventée de toute pièce, il avait été surpris par l'annonce de la distinction qui lui était accordée. Cela n'avait jamais figuré dans leur accord. Le Ministre aurait-il pu décider cela de son propre chef ?

Une fois l'agitation redescendue, un banquet fut donné afin que tout le monde puisse se restaurer et que la foule se dissipe quelque peu. Les journalistes étaient toujours présents, allant de groupe en groupe pour poser leurs questions.

Lui avait tôt fait de retrouver la jeune femme. A peine lui avait-on signifié qu'il pouvait se retirer qu'il s'était éloigné de cette table, la retrouvant, dans un coin de la salle.

Elle le regardait fixement en souriant. Ce sourire illuminait son visage, comme si une lumière était venue l'entourer d'un halo. Elle lui tendit sa main et il l'attrapa délicatement dans la sienne, ressentant des dizaines de frissons à ce simple contact.

Ils ne disaient rien mais ce n'était pas nécessaire. Comment auraient-ils pu poser des mots sur ce qu'ils étaient en train de vivre ? C'était indescriptible et inimaginable. L'un en face de l'autre, seul quelques dizaines de centimètres les séparaient.

Avec tendresse, il caressa son ventre, savourant à nouveau ce contact qu'il trouvait toujours aussi extraordinaire. Il avait été si peu présent durant cette grossesse. Arriverait-il à trouver sa place ? Serait-il un bon père ? Et avec Hermione, arriveraient-ils à trouver le bon équilibre ?

Comme si elle avait pu deviner ses inquiétudes, elle posa délicatement la main sur sa joue, attirant volontairement son regard.

« Tu seras un papa formidable. Ces neuf mois ne sont rien en comparaison aux années qui l'attendent. Tu seras là pour tous les autres moments de sa vie, et ça, ça n'a pas de prix. »

Ils n'étaient plus que tous les deux, plus rien n'existait en dehors de l'autre. Très lentement, il se pencha vers elle, retrouvant presque naturellement le chemin de ses lèvres. Ce baiser les électrisa tous les deux, ayant l'impression de se reconnecter l'un à l'autre. Ils avaient longtemps été séparés, mais cette période était définitivement révolue.

Un peu plus tard, le ministre vint à leur rencontre, alors qu'ils étaient entourés du clan Weasley. Demandant à parler avec Severus en privé, les deux hommes s'éloignèrent quelque peu pour pouvoir parler à l'abris des oreilles indiscrètes.

« Je tenais simplement à vous signaler que je n'étais pas au courant de cette histoire. Je sais qu'en tant que ministre, je me dois de superviser toutes les opérations, mais disons que certaines m'ont été passée sous silence.

Dans tous les cas, le ménage a été fait au sein de l'administration et c'est pour cette raison que j'ai tenu à vous décerner cette récompense. Je pense qu'après tout cela, ce n'est que justice.

L'ange noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant