Chapitre 23

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Peu après le départ de la jeune fille, les choses s'étaient quelque peu enchaînées.

Dans la nuit de lundi à mardi, il s'était réveillé brutalement, une douleur lui transperçant le bras. Il avait alors constater avec horreur que sa marque se mouvait sur son avant bras, signe que des Mangemorts appelaient pour un rassemblement.

Depuis la fin de la guerre, ça n'était jamais arrivé. Il avait d'ailleurs été persuadé que la marque avait perdu ses pouvoirs. Il se trouvait pourtant face à l'évidence que ce n'était pas le cas.

Cette douleur le ramena immédiatement plusieurs années en arrière, le transportant durant cette période où il était régulièrement réveillé en plein milieu de la nuit et qu'il devait quitter Poudlard de toute urgence.

En repensant à l'école, il repensa évidemment à son mentor : Albus Dumbledore. Lui, aurait peut-être su ce qu'il convenait de faire.

Le voilà donc, plié en deux par cette brûlure intenable, attendant en espérant qu'elle ne soit que passagère. Malheureusement, cette désagréable sensation l'accompagna le reste de la nuit jusqu'au lendemain.

Il manquait de sommeil et en avait perdu cruellement l'habitude. Il était à cran, le visage marqué, accompagné d'une aura plus que sombre. Cette douleur allait le rendre fou, c'était certain. Et si c'était le but ? Serait-ce possible que des Mangemorts aient appris qu'il était toujours en vie ?

Il devait avouer que sa dernière petite croisade n'avait pas été des plus discrète. Il était parti en laissant un véritable bain de sang et de chair derrière lui. Mais auraient-ils pu le soupçonner, lui ? Il n'en était pas certain, mais ce doute était plus que suffisant pour le mettre en alerte.

Il inspecta rapidement l'extérieur du manoir, s'assurant qu'il ne voyait personne. Rien, les alentours étaient déserts comme à leur habitude. Mais dans ce cas, pourquoi sa marque le faisait toujours autant souffrir ? Il décida de s'isoler dans son bureau, se plongeant dans ses dossiers pour espérer pouvoir distraire son esprit et oublier la douleur.

Quelle chance qu'Hermione n'ait pas été là. Elle se serait certainement inquiétée inutilement et il n'aurait surtout pas pu s'isoler comme il le souhaitait. Finalement, c'était très bien qu'elle ne soit pas là. Même si elle lui apportait beaucoup de choses, il avait besoin de pouvoir se couper de tout, se retrouver seul avec lui-même.

Elle ne savait pas tout de lui et elle ne comprendrait certainement pas ce qui l'avait mené sur ce chemin. Il valait mieux pour elle qu'elle ne sache rien. De toute façon, ce n'est pas comme si un véritable avenir entre eux était possible.

Il avait passé toute la journée dans son bureau, ne le quittant que pour aller se soulager aux toilettes. Il n'avait rien mangé et avait encore moins dormi. Comment dormir avec une telle douleur qui vous déchiquette le bras ?

Sa peau était rougie, comme brûlée à vif. La marque n'avait cessé de bouger et il avait l'impression que ses entrailles bougeaient au même rythme, lui donnant la nausée continuellement. Par moment, il avait l'impression, si c'était possible, que la douleur s'intensifiait. A chaque fois qu'il avait l'impression de ne pouvoir avoir plus mal, l'intensité redoublait, lui arrachant un cri de douleur.

Le mercredi, veille de Noël, il ne le supportait plus. La douleur avait laissé sa place à une sorte de colère sourde, une rage folle qui n'avait qu'un but : faire cesser ce manège par tous les moyens.

Une esquisse d'idée lui apparut alors en fin de matinée : il devait aller au manoir Malefoy.

C'était irresponsable, c'était dangereux, c'était impensable pour tout homme sain d'esprit, mais il ne l'était plus depuis plusieurs heures déjà. La douleur avait bloqué toute rationalité et toute cohérence dans son esprit. Il sentait lui-même qu'il était loin d'être lucide, même s'il n'était pas complètement fou. Mais il fallait que ça s'arrête.

L'ange noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant