Diane Malefoy [TERMINÉE]

Tu ne te souviens pas ?

La dernière chose dont je me souvienne, c'était une intense lumière blanche, puis une sensation de chute. Et après, plus rien.

Je me réveillai avec un mal de tête tellement intense que j'avais l'impression que quelqu'un s'amusait à jouer de la batterie dans mon cerveau. J'ouvris les yeux, laissant mes paupières papillonner, le temps que mes pupilles s'adaptent à la luminosité de mon environnement.

" Diane ?" entendis-je une jeune femme me demander.

Une tête parée de cheveux bruns touffu apparut subitement dans mon champ de vision. Le visage de la personne m'était totalement inconnu et cela m'inquiéta. Malgré l'effort physique et mental que cela me demanda, je me redressai pour m'appuyer contre le dossier du lit.

" Fred ! Viens vite, elle est réveillée !"

J'entendis un grand fracas pas loin de là et des pas rapides qui se rapprochaient de la chambre dans laquelle j'étais. Un jeune homme de dix-neuf ans fit son entrée. Il était grand et élancé, avec des cheveux roux et des taches de rousseur. Les traces violettes sous ses yeux laissaient aisément deviner que cela faisait un petit moment qu'il ne s'était pas reposé. En le voyant, mon cœur se serra sans que je sache vraiment pourquoi. Il s'approcha du lit à grandes enjambées et me prit dans ses bras. Mon corps se tendit, pas du tout habitué à être en contact avec des personnes que je ne connaissais pas. Puis, le jeune homme recula légèrement et s'assit à mes côtés, les yeux embués de larmes.

" Si tu savais comme j'ai eu peur de te perdre !"

Fred, puisque c'était ainsi que la brune l'avait appelé, prit mon visage entre ses mains et m'embrassa avec tendresse et ferveur. Ce baiser inattendu provoqua un mal de crâne intense, comme si quelque chose d'enfoui profondément souhaitait remonter à la surface. Par réflexe et souhaitant éloigner la douleur de moi, je le repoussai et lui asséna une gifle qui allait sûrement provoquer une jolie trace rouge.

" Tu... tu m'as frappé ?"

Il paraissait choqué et vraiment blessé. La vérité, c'était que ses lèvres chaudes avaient eu pour effet de baisser toutes mes barrières et je ne pouvais pas me permettre ça face à un inconnu. C'était en fait comme si mon corps se souvenait de quelque chose que mon cerveau gardait sous contrôle.

" Je... Je suis désolée, mais j'ignore qui vous êtes, finis-je par dire d'une petite voix.

- Tu..."

Il éclata de rire, même s'il semblait nerveux, comme si je venais de dire la chose la plus drôle du monde. En revanche, mon air sérieux l'arrêta net.

" Tu te fous de moi là ? Tu ne me reconnais pas ? Vraiment pas ?"

Je secouais négativement la tête, ressentant une intense culpabilité. Il se prit la tête entre les mains, répétant inlassablement "Non, ce n'es pas possible ! Ce n'est pas possible". La jeune femme qui était là à mon réveil s'approcha de lui pour le rassurer.

" Ça doit être un contrecoup de la chute, elle ne va sûrement pas tarder à s'en rappeler !"

Il hocha tristement la tête avant de me faire face à nouveau.

" Tu te rappelles de quoi pour la dernière fois ? Comment tu t'appelles ? Tu as quel âge ? Dans quelle maison es-tu ? As-tu des frères ou sœurs ? Qu'est-ce que tu aimes faire ? Quel est ta matière préférée ! Est-ce que...

- Fred stop ! Tu ne vois pas que tu l'effraies ?"

La fille avait raison. Je m'étais recroquevillée sur moi-même tandis qu'au fur et à mesure de ses paroles mon mal de tête devenait de plus en plus intense. Lorsqu'il a évoqué les frères et sœurs, une image très distincte est apparue dans mon esprit.