Un été endeuillé

2K 86 55
                                    

La mort.

Quel mot terrifiant quand on y pense.
Chaque personne y sera un jour. Tous, petits et grands peuvent être touchés par cette fatalité. Selon les simples mortels que nous sommes, la mort est perçue comme une difficulté de plus dans une vie déjà parsemée de cheminé tortueux. Selon les sages épicuriens, la mort n'est que le repos d'une âme ayant trop vécu.

Dans tous les cas, c'est douloureux pour l'entourage.

Cela faisait maintenant trois heures que je regardais le plafond, sans même vraiment y prêter attention. L'ordre du Phénix était venu me chercher chez moi avec l'aide de ma mère qui voulait me mettre en sécurité. Depuis un mois et demi, mes journées étaient rythmées de la même manière. Réveil, faible déjeuner, contemplation du plafond, repas, contemplation du plafond, dîner, coucher. Je ne parlais pas, je ne souriais pas. Tout le monde savait qu'il ne valait mieux pas me parler à moins de réenclencher une crise de larmes. Harry était arrivé il y a une semaine. Il était entré dans ma chambre et m'avait serré dans ses bras, ce qui m'avait fait à nouveau pleurer. Fred et George venaient aussi de temps en temps pour essayer de me faire sourire. Pas rire, mais sourire. C'était la seule chose que je pouvais leur donner même si c'était très faible. Je m'étais habituée à leurs entrées fracassantes dans ma chambre et à leur présence. C'était d'ailleurs la seule que je pouvais supporter. Eux me regardaient comme si j'étais tout à fait normal alors que la plupart des autres me regardaient avec compassion. Mais je m'en foutais de leur putain de compassion. Tout ce que je voulais, c'était que Cédric soit vivant. Mais ça ce n'était pas possible...

Un craquement se fit entendre.

" Je ne suis pas d'humeur les gars."

Ma voix était toute éraillée à force de ne plus l'utiliser.

" La question que je me pose en cet instant, c'est : Mais quand es-tu d'humeur ?
- Va te faire foutre Fred.
- Ohhh elle n'est pas d'humeur la petite," renchérit George.

Je soupirai, résignée et me remis à la contemplation du plafond. Ils s'assirent chacun d'un côté de moi, puis s'allongèrent sur le côté parce qu'il n'y avait plus beaucoup de place sur mon petit lit.

" Putain vous faîtes chier les gars !"

Mais ils savaient que tout au fond de moi je souriais et j'appréciais leur compagnie. Molly fit irruption dans ma chambre et nous vit tous les trois ainsi. Elle sourit tendrement.

" Je repasserai plus tard."

Elle ressortit aussi vite qu'elle était entrée. Les jumeaux rirent légèrement. Ils passèrent chacun un bras par-dessus moi et c'est ainsi que je m'endormis.

Je fus réveillée par un flash violent. J'ouvris les yeux d'un coup et vit Sirius, un appareil photo sorcier à la main.

" Il fallait immortaliser ce moment !" se défendit-il.

Je soupirai profondément. Les jumeaux se levèrent et s'étirèrent en même temps. Sous leurs yeux étonnés, je me levai et fit de même.

" Diane, tu es malade ?", demanda Sirius.

En général je ne quittais pas mon lit sauf pour "manger", il était normal qu'il soit étonné.

" Non mais rêve pas mon gars, je me sens toujours mal. Mais la compagnie des terreurs de Poudlard m'a fait me rendre compte que voir des gens me ferait du bien."

Je passai devant eux et descendis à la bibliothèque de la maison. Sans surprise, je trouvai Hermione assise devant une pile de livres que Sirius avait jugé sans danger pour une née-moldue dans une maison de sorcier les détestant. J'en saisis un sur une étagère et m'assis à côté d'Hermione. Elle referma son livre et se tourna vers moi.

Diane Malefoy [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant