Chapitre 4 : Disparition

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Jun poussa la porte de l'auberge, et une odeur de bois emplit mes narines. Allant à l'accueil, notre superviseur débuta sa liste de questions. Ça y est, deuxième mission pour notre équipe : la recherche d'Elizabeth, ma cousine.

Jun espérait que ça ne nous prendrait pas trop de temps, il voulait absolument nous entraîner au combat. Nous passions dans les coins de la ville où Elizabeth avait été susceptible d'être hébergée. On savait qu'elle avait séjourné dans cette bourgade de Caucase peu de temps avant sa disparition, mais pas l'adresse exacte.

– Enfin ! s'écria la femme à l'accueil. Figurez-vous que ça fait un mois que j'attends qu'on me reprenne ses affaires. La petite est parti un beau matin, annonçant qu'elle reviendrait le soir. Mais elle n'est jamais revenue, et a laissé dans la chambre un joyeux boxon.

– Attendez, elle n'est jamais revenue ? Vous n'avez pas prévenu la police ? demanda Jun.

– Trois appels, et à chaque fois, un flic devait se bouger les fesses pour venir voir. Mais vous croyez quoi ? Qu'ils vont venir ? La fillette n'est pas la première à partir en laissant quelques affaires pour ne pas régler l'addition. Je leur ai dit que ce n'était pas la même histoire, et qu'elle me réglait chaque matin la nuit qu'elle passait ici ! Ils n'ont rien voulu entendre, et ne sont jamais venus. La dernière fois que j'ai appelé, ils m'ont dit de jeter ce qu'elle avait laissé et qu'ils n'avaient pas le temps de venir voir une affaire mineure. Quand j'ai fouillé, j'ai compris que l'ordre venait d'en haut. Ça m'a paru bizarre, mais j'ai fini par laisser tomber. Je ne sais pas ce qu'a fait cette petite, mais personne ne veut partir à sa recherche. Vous êtes les premiers.

Jun me lança un regard. Je m'avançais, et posais mes propres questions.

– Vous aviez donné le nom d'Elizabeth à la police ?

– Évidemment, s'offusqua la vieille femme.

– Et leur comportement a changé après l'évocation de son nom ?

– Non. Ils m'ont dit qu'ils enverraient quelqu'un, comme quand un gamin part sans payer. Quand j'ai rappelé, ils répétaient que l'affaire était en cours. Moi je vous le dit, ils avaient un couteau sous la gorge, sinon ils auraient fait leur boulot. Je ne sais pas ce qu'a fait cette fille, mais ça sent pas bon.

Je remerciais la dame, et reculais pour discuter avec les autres.

– Ça ne fait aucun doute, les Lumen Master ont du demander à ce qu'elle ne soit pas cherchée, affirma Lucy.

– Il y a quelque chose que je ne pige pas, intervint Zéphyr. D'accord, Elizabeth descends des Venor, mais elle n'en est pas une pour autant. Elle n'a jamais été entraînée en tant qu'assassin, et a même pu obtenir son diplôme de Lumen Warrior ! Alors pourquoi essayer de minimiser son existence ?

– Vous pensez qu'ils croient réellement à la légende du sang des Venor ? s'inquiéta Jun. Si elle s'avère vraie, ça expliquerait tout. Mais ta mère te l'aurait dit, si c'était fondé, n'est-ce pas Amy ?

Nous le regardâmes, perdus.

– De quelle légende tu parles ? questionna Lucy.

– Vous n'en avez pas entendu parler ? C'est étonnant. Il paraît que les Venor injectent de la poussière écarlate dans le sang des enfants pendant la grossesse pour les rendre plus fort. Ça les rends plus résistants, mais surtout plus sauvages et plus enclins à... tuer. Ce sont de vieilles rumeurs, mais elles persistent.

Je trouvais ça absurde jusqu'à ce que Jun termine son propos. Un frisson me parcourut l'échine.

– Il paraît aussi que à cause de ça, sous un événement assez violent, ils développent une sorte de mode où ils ne cherchent qu'à tuer. De belles conneries, hein ? On dirait que les Lumen Master croient à ces... Amy, ça va ?

Mutante - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant