Chapitre 41 : Rescousse

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Une semaine depuis que j'avais reçu le mot d'Adam. Je me tenais prête, chaque jour. Je n'avais pas osé demander plus de détails au gardien. Après avoir lu le mot, j'avais détruit la pierre en la raclant. 

Cependant, plus le temps passait, et plus j'avais l'impression d'avoir rêvé. Pourquoi prenait-il autant de temps ? Les expériences continuaient, à mon plus grand dam. J'avais le sentiment que ça ne s'arrêterait jamais. Ma peau était complètement meurtrie des décharges. 

Plus que ça, c'était mon mental qui agonisait. 

Ligotée sur le fauteuil, j'attendais le châtiment du jour. Je gardais mon fluide prêt à bloquer les décharges. Le scientifique s'approcha cependant avec une pince géante.

– Je me demande, les Mutants savent régénérer leurs membres. Es-tu Mutante à ce point ?

Un froid glaça mon sang. Il voulait m'estropier ? Non, non, non ! J'étais intiment convaincue que ça ne repousserait pas ! Je me débattais, apeurée.

– Si tu ne veux pas que je teste ça, réponds aux questions, susurra-t-il d'une voix faussement doucereuse.

Bordel, que devais-je faire ? Ma mâchoire trembla. J'étais déterminée à ne pas lui donner d'informations. Mais je ne voulais perdre un membre ! 

Il dut lire la panique dans mon regard, car il éclata de rire. Je l'ajoutais à ma liste noire de cibles à tuer. Je n'aurais aucun scrupule. 

Comme je ne répondais pas, il plaça la pince autour de mon auriculaire. Je fermais le poing, mais il me força à l'ouvrir. J'allais pousser un cri, quand la porte s'ouvrit à la volée.

– Le Lumen Master Olor arrive ! s'écria une jeune fille, essoufflée.

Le scientifique recula, grommelant dans sa barbe. Sauvée par le gong. Je vis Phaïp pénétrer dans la pièce, comme si tout cela lui appartenait. Ça devait être le cas. Il ne me jeta pas un seul regard. Cependant, le mien ne manqua pas. Il brûlait. Brûlait d'envie de le tuer. 

Le Lumen Master s'approcha du scientifique, se renseignant sur l'avancement du projet. Mes muscles se contractèrent, prêts à bondir et enserrer sa gorge. Mes veines chauffèrent, le fluide voulait émerger. Tout ma colère et ma rage me donnaient une force nouvelle. Un grondement sourd m'échappa. 

Phaïp se tourna finalement vers moi. Mes yeux assassins ne purent lui échapper. Ça ne l'affecta pas. Il se croyait intouchable, le connard ! Je dus me faire violence pour ne pas m'acharner à arracher mes liens. J'étais presque sûre d'en être capable.

– Je voulais tester la capacité de régénération. Je me suis dit qu'elle n'avait pas besoin de son auriculaire, expliqua le scientifique.

Phaïp leva deux sourcils, offusqué.

– Je vous ai dit de la garder entière. Si je dois la présenter un jour au public, il faut qu'elle soit en un seul morceau. Donnez moi un scalpel, plutôt.

D'un côté, je fus rassurée de ne pas être estropiée. De l'autre, je redoutais le pire. Phaïp s'approcha de moi avec la lame. Il souleva mon t-shirt déjà à moitié déchiré. Ma pudeur était le cadet de mes soucis. 

Ma respiration s'accéléra, et ma poitrine se souleva de façon erratique. Je m'attendais à encaisser la douleur. Ce fut pire que ce que j'imaginais. Phaïp enfonça profondément la lame dans ma chair, insensible à mes hurlements. Il la fit glisser lentement, pour bien taillader ma peau. Je hurlais à m'en déchirer les cordes vocales. 

Les décharges étaient brusques mais courtes. La lame continuait son chemin, traçant une large ligne le long de mon flanc. Une douleur grandissante, obstruant toute ma raison. Je n'avais plus aucune notion du temps. Ça me sembla durer une éternité. J'étais si détruite que je ne voulais même plus paraître forte. Je n'en avais plus le courage. 

Mutante - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant