Chapitre 37 : Réponses

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– Un gène ? répéta Lucy. Mais pourquoi tes ancêtres ne l'ont pas transmis à l'ensemble des descendants ?

– Il est transmis, contrai-je. Ce que j'en déduis, c'est que ma lignée a ce gène dans l'ADN non codant. Sauf qu'il n'est activé, et donc ne se manifeste, que chez les aînés. Comme si un seul descendant à la fois pouvait muter.

– Mais au fur et à mesure du temps, le gène devrait s'être dispersé dans la population mondiale, non ? objecta Law.

– Pas s'il disparaît au fur et à mesure. Voilà ma théorie : l'aîné a le gène, c'est certain. Une fois sa croissance terminée, il est activé. Là, il entame une mutation plus ou moins rapide. Il devient un Mutant comme les autres. S'il a eu un enfant avant, celui-ci hérite du gène, et l'activera par la suite. De ce que je sais, l'enfant est censé tuer le parent Mutant. Si jamais ce dernier n'a pas d'enfant, le gène est activé chez le parent le plus proche. S'il a une fratrie, c'est le deuxième qui mutera, etc. Ce que je suppose, c'est que le gène reste présent chez les parents les plus proches de celui qui mutera. Comme pour prendre le relais au cas où, tu vois ? Et au fur et à mesure que tu t'éloignes de cette lignée « mutante », le gène disparaît.

– Mais comment ce transfert se fait-il ? questionna Zéphyr.

– Les énergies, répondis-je. Chez les Mutants, elles activent le gène. Chez les humains, un seul par génération, dans ma lignée, peut muter. Vu que le secret a été gardé pendant des siècles, je pense que l'aîné meurt rarement. Je n'ai jamais été beaucoup malade dans ma vie, probablement grâce à cela.

– Alors pourquoi tu ne mutes pas comme tes ancêtres ? Je veux dire, complètement ? interrogea Law.

– Tu te souviens que l'humain mute parce qu'il y a un trop plein de fluide, tout ça ? Et que chez moi, la greffe de mes ailes a permis que le fluide soit « canalisé » dedans ?

Law acquiesça.

– En gros, une fois le gène activé, la mutation se déclenche. Le corps n'a pas d'autre choix que de se plier à ça. Quand j'étais petite, le gène n'était pas activé. Sauf qu'en greffant une partie mutante, ça a transmis ce gène une deuxième fois, et a fait réagir celui que j'avais de base.

– Alors ça a activé ton gène trop tôt, c'est ça ? intervint Lucy en se frottant les tempes.

– Disons qu'il s'est « connecté » à mon propre génome. Quand j'ai terminé ma croissance, le gène que j'avais de base n'était pas seul. Il n'a pas dû forcer mon corps à changer en s'exprimant, pour trouver un endroit où faire circuler une quantité astronomique d'énergies qui commençaient à apparaître. Il a pu s'exprimer dans cette mini partie Mutante que j'avais dans le dos, même si je ne la voyais pas. Elle a grandi, et a fourni un espace supplémentaire pour que les énergies s'y « réfugient ». Puisqu'elles avaient un endroit où s'exprimer, et ne sont pas parties de zéro, je n'ai pas eu besoin de muter entièrement comme mes ancêtres. Mon fluide, en quelque sorte, pouvait s'exprimer dans mes ailes.

– C'est l'explication la plus bancale que je n'ai jamais vu ! pouffa Law.

Je frappais le dos de sa main, qu'il retira en lâchant un geignement.

– Je ne suis pas biologiste. J'essaie juste de comprendre, comme toi.

– Le problème, c'est que les énergies ne sont pas rationnelles, soupira Lucy. On peut certes ramener ça à un gène, mais les énergies, qu'on ne peut pas comprendre, interviennent. Comme tu dis, elles activent un gène, ce qui n'est pas logique pour un scientifique.

– Les scientifiques ne peuvent pas les voir, ni les sentir, dis-je. Donc ils ne peuvent pas les analyser et les relier au reste.

– En tout cas, on sait au moins pourquoi certains animaux mutent, et pas d'autres, déclara Adam.

Mutante - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant