Mutante - Tome 3

Chapitre 6 : Crise

– Alors là, tu t'es foutue dans une véritable merde, et tu m'as mise dedans, me hurla Elizabeth. Tu te rends compte de ce qu'il se passe ? On va devoir s'entre-tuer ! Si tu n'avais pas agi, j'aurais tout simplement pu buter ce Mutant et m'en sortir !

– Dans tous les cas, ils t'auraient tués ! protestai-je, tentant de calmer mes nerfs. Simplement, c'est plus divertissant pour eux de le faire de cette manière !

– Non ! Ils m'ont dit que si je remportais mes combats, je serais libre !

– Et tu les crois ? m'étonnai-je. Ils mentent !

– Tu préfères bien sûr que j'ai à te buter ? Parce que c'est ce qu'il va se passer ! Tu as beau être de ma famille, il n'est pas question que je finisse ma vie ici !

La colère que je voyais briller dans ses yeux m'effraya. Je le savais pertinemment, Noah m'avait prévenu qu'Elizabeth serait comme ça. Elle ne me connaissait même pas, et les liens du sang n'avaient pas de valeur comparée à sa survie. Elle sacrifierait le nécessaire pour poursuivre son chemin.

– Tu l'as entendu, il savait que quelqu'un viendrait essayer de me libérer. Félicitations, tu es parfaitement tombée dans son piège ! Heureuse ? Tu ne pouvais pas juste regarder depuis les gradins ? grogna-t-elle plus fort.

– J'ai une solution, tentai-je de la calmer.

– Bien évidemment, une solution tombée du ciel, tiens ! ironisa-t-elle.

– Tu n'es pas si loin, marmonnai-je.

Elle se retourna vers moi, surprise, et même curieuse. Du moins, sa colère sembla diminuer.

– Ne te fous pas de moi, cracha-t-elle.

Ah, en fait non.

– Ce n'est pas le cas. Tu as suivi les actualités de Light, récemment ?

– Non. Les journaux et ce qu'ils racontent me donnent la gerbe.

– Je vois. Elizabeth, je suis capable de voler. J'ai observé comment l'arène est formée, il nous suffira de s'envoler, et d'aller vers un portail. Ton ravisseur ne m'a pas reconnue, donc il ne sait pas qui je suis.

Elle m'éclata de rire à la figure.

– Qui tu es ? Pour qui tu te prends ? Tu sais voler ? Eh bah voyons ! Et moi je suis une licorne, c'est ça ? persifla-t-elle.

– Je ne mens pas.

Pour illustrer mes propos, je lui dévoilais en partie mon dos. Elle en resta bouche bée, même si au début, elle crût que je me moquais encore d'elle. La laissant mouliner sur ce qu'elle venait de voir, j'en profitais pour joindre Miller.

Le kidnappeur m'avait directement mis ici, sans même vérifier que je n'avais pas d'oreillette. Il m'avait simplement retiré mon arme secondaire. En fait, c'était toujours un amateur. Il semblait obnubilé par sa prise, sans prendre de précautions.

Le canif que j'avais dissimulé entre ma semelle et ma chaussure pourrait me servir. J'eus du mal à contacter Miller, devant m'y reprendre plusieurs fois avant d'avoir une réponse.

– Amy ! s'écria-t-il, une interférence m'empêchant d'entendre correctement. Enfin ! Tu vas bien ? Ils ne t'ont rien fait ?

– Ça va, les rassurai-je. Je suis désolée, j'ai agi sur un coup de tête. Écoutez, mon plan va vous paraître foireux, mais c'est tout ce que j'ai. Le ravisseur nous a tendu un piège, il était certain que quelqu'un viendrait libérer Elizabeth, même s'il pensait que ça serait Nathan. Par contre, il ne m'a pas reconnue. Alors voilà...