Chapitre 42 : Porte de sortie (fin Tome 3)

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Miller se ressaisit en premier, marmonnant quelque chose dans l'oreillette. L'entrée par laquelle le péritio était passé s'ouvrit en grinçant. Je me faufilais dans le couloir, Miller et Jun sur les talons. La porte se ferma, nous plongeant dans le noir. 

Une bonne quantité d'énergies en réserve, j'usais du fluide. On atterrit dans une grande cage, couverte de boyaux. Le péritio était enfermé ici. La grille était levée, et personne ne patrouillait. Cette pièce, pourvue d'une seule cage, devait servir de transition pour faire entrer un Mutant. 

Je remarquais un fonctionnement similaire à celui d'Ewa. Pas étonnant, puisque Phaïp était à l'origine des deux. Les hommes me dépassèrent, m'indiquant de suivre leurs pas. On s'arrêta plusieurs fois, nous figeant au moindre signe de soldats dans le coin. 

Visiblement, ce couloir était relié à la serre qui gardait les Mutants enfermés. Pour les besoins de l'arène, Hélios ou d'autres endroits plus sinistres, un grand bâtiment avait spécialement été érigé. 

Plusieurs fois, on dut faire des haltes pour ne pas se faire repérer. Les Lumen Warrior courraient dans tous les sens. Mon évasion devait déjà être sur les lèvres de tout le monde. La parcours fut long et tumultueux. Jun et Miller assommèrent plusieurs personnes, mais toujours avec une discrétion que je ne leur connaissais pas.

Quand on finit par prendre un long escalier, je perçus enfin la lumière du jour. Elle filtrait par les fenêtres d'un vieux bâtiment, mais c'était mieux que rien, plus que ce que j'avais connu ces dernières semaines.

On continua de se faufiler, et je compris que c'était les couloirs des employés des Lumen Master. Un fumet agréable m'indiqua que nous passions à côté des cuisines. On atterrit soudainement devant une porte de service.

– Tu peux nous l'ouvrir ? demanda Jun dans son oreillette.

Miller jura. Je compris que ce n'était pas informatisé.

– Il faut qu'on la défonce à la main.

– Cette porte est trop lourde ! Même avec nos armes, on ne pourra pas ! protesta Jun en balayant l'environnement du regard. Il faudrait la puissance d'un ouragan pour l'enfoncer.

Cela me donna une idée. Ça utiliserait une immense partie de mes forces, mais ça pourrait fonctionner. Après tout, autant mettre à profit le sang que j'avais récupéré ! 

Je fis signe aux hommes de reculer. Ils se postèrent derrière moi, jetant des coups d'œil nerveux par dessus leur épaule. Je concentrais toutes mes forces. Me revint en mémoire la façon dont Eden m'avait expliqué l'utilisation naturelle du fluide. J'avais besoin de sortir. Je devais défoncer cette porte pour ça. 

Mes mains chauffèrent, donnant toute la force dont j'avais besoin pour faire plier les énergies extérieures. Même mes ailes s'émoussèrent sous l'assaut de tant de puissance. Une boule de vent si concentrée qu'elle en devint blanche se forma entre mes mains. Elle tailladait presque mes paumes par sa puissance. 

Déterminée, je la balançais contre la porte de métal. La matière plia, mais pas assez pour l'ouvrir. Je recommençais, sous les yeux ébahis de mes mentors. Ils ne s'attendaient pas à autant de puissance. 

Cependant, les expériences m'avaient fait toucher le fond de mes capacités. Je savais de quoi j'étais capable. Surtout, je n'en avais plus peur. Je pouvais y aller à pleine puissance en terrain connu. Il me fallut trois sphères de vent à pleine puissance pour arriver à défoncer le loquet. Il suffit d'un coup de pied de Jun pour finir de l'ouvrir. 

La lumière du soleil se déversa sur moi comme une onde de chaleur, et j'en fus éblouie un moment. Je ne l'avais pas vu depuis si longtemps ! 

Jun sortit prudemment en premier, vérifiant que la voie était libre. Miller passa derrière moi, m'encadrant. Il enleva sa veste, et couvrit mes épaules nues avec. Dessous, j'enroulais mes ailes autour de mon corps pour les masquer. Jun et Miller portaient toujours leurs masques, alors nous étions le convoi le plus suspect possible. 

Mutante - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant