Mutante - Tome 3

Chapitre 19 : Prophétie

Un éternuement me réveilla. Une plume de Rubis chatouillait mon nez. Je m'assis dans le lit, embrumée. En observant la pièce, je reconnus Adam, assis dans un fauteuil. Il lisait le septième Harry Potter. Je me frottais les yeux, alors qu'il baissait son livre.

– Ils ont osé te laisser avec moi ? plaisantai-je d'une voix rauque.

– Ils ont Law en otage, rit-il.

Un sourire naquit naquit sur mon visage, puis les souvenirs de la bataille me revinrent en mémoire.

– A propos de ce que j'ai fait hier, commençai-je, gorge nouée.

– Tu as une partie Mutante. J'aurais dû m'y attendre. Ça m'a juste un peu... surpris.

– Je n'ai quasiment jamais fait ça, tins-je à rectifier. Pas de manière aussi forte.

– Alors ça veut dire que tes capacités grandissent. C'est bien, non ?

Je reportais mon regard sur mes mains. Quelques estafilades de la veille les barraient. Est-ce que c'était bien ?

– J'ai peur de blesser quelqu'un, avouai-je gravement.

Ou pire. Étonnamment, malgré mes doutes, je n'avais pas de mal à me confier à Adam.

– Tu as peur de ne pas savoir les contrôler, rectifia-t-il. Or, ça s'apprend.

– Mais s'ils deviennent trop puissants ? Plus mes pouvoirs grandissent, et plus je me sens dépassée.

– Mais plus tu pourras protéger les gens que tu aimes.

Je relevais les yeux vers lui. J'avais envie de le croire. Et en plongeant dans son regard sans faille, ainsi que son sourire craquant, je n'avais pas vraiment de mal.

– Choisis seulement d'utiliser tes capacités pour protéger tes proches. Et tu adoreras les voir croître.

Il réussit à me tirer un grand sourire, quand la porte s'ouvrit. Law entra, trempé. Il avait plusieurs sacs en papier dans les mains.

– On les a ! s'exclama-t-il d'un air triomphal.

Lucy et Zéphyr apparurent, tout aussi mouillés.

– Dis-moi encore que c'est trois gouttes et je t'égorge, grogna Zéphyr en passant la main dans ses cheveux roux.

Law poussa un fou rire, et donna une tape amicale à la Lumière. D'accord, il était toujours méfiant, mais Zéphyr semblait bien plus coopératif, et lâcha même une grimace.

Lucy s'écroula sur mon lit, et essuya ses mains trempées sur mon visage. Je pris un air outré, et lui balançais mon oreiller à la figure.

– Tu mérites au moins ça à t'être fait apporter le déjeuner au lit ! pouffa-t-elle en me tirant la langue.

Je levais les yeux au ciel, amusée. Tous se rassemblèrent autour de la couche, et déballèrent le petit déjeuner. Je piquais un croissant, et le dévorais en trente secondes. Adam ouvrit des yeux ronds devant mon appétit.

– Il y a au moins une chose qui n'a pas changé, gloussa-t-il.

Je lui donnais un petit coup, et en profitais pour piquer sa tartine que j'avalais en une bouchée. Il y eut un énorme blanc, qui stoppa mes mastications. Law émit alors un petit bruit, et un immense fou rire prit tout le monde. Sauf Adam et moi.

Le rouge me monta aux joues quand je me rendis compte de ce que je venais de faire. Pour palier à ça, je me cachais derrière ma bouteille d'eau. Une fois qu'elle eut fini de rire, Lucy prit ma main.