Chapitre 3. Liv.

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Je ravale mon dégoût, et me force à détendre mon visage avant de me reculer en croisant les bras:

« - Non... » Il a raison, Monsieur Malcolm est l'un des clients les plus influents ici, il voit plein de femmes, il connait tout le monde, il est riche, il paie bien, tout le monde le sait. Je ne peux pas refuser. Ce sera plus d'argent pour moi si j'accepte, aussi bien de mes patrons que de mon client, je le sais.

« Je vais le faire, dis-je, résignée, à contrecoeur.

Mon patron sourit, et se détourne:

« - Bien. Tu vois, tout le monde est content, au final. Je vais rajouter une ligne à ton contrat, si tu n'y vois pas d'inconvénients. Sinon, je peux aussi changer ta clientèle. »

Je me mords la langue devant cette manipulation.

En quittant le bureau après avoir signer ce nouveau morceau de contrat, je me sens sale et dégoûtée, dégradée par ce patron qui m'avait promis protection et que tout ce que je ferais ici au sein du Laguna serait mes choix. J'avais tord.

En retournant dans la chambre, je suis comme dans un état second, et je le suis encore lorsque je me déshabille pour grimper sur monsieur Malcolm.

Le lendemain, je me réveille bien avant mon client, enfile un peignoir, et ne cesse de repenser à ce changement de contrat illégal que mes patrons m'ont obligée d'accepter. Mais en arrivant devant la porte de son bureau, une fille qui remonte les escaliers me dit qu'ils ne sont pas là.

Je passe alors ma journée à m'occuper de mes clients habituels comme je sais si bien le faire, je vois un riche industriel venu passer sa pause déjeuner avec moi en ville, puis l'après-midi, un riche retraité dans un bar lounge où je passe un très bon moment, mais ensuite, le client me demande de passer un moment plus intime avec lui dans une chambre qu'il a louée pour me faire la surprise.

J'accepte, et après ce moment passé avec mon client, je me rhabille, mais le type me dit qu'il souhaiterais vraiment me revoir.

Bientôt, ce quotidien devient le mien; je vois beaucoup plus de clients, et couche avec la plupart d'entres eux, ne me rendant plus vraiment compte de ce que je fais, ce que je deviens.

Le sexe, que j'avais jusqu'à maintenant exclu de mon contrat, me rapporte bien plus désormais qu'un simple moment platonique avec n'importe lequel de mes clients. Et à nouveau, l'appât du gain m'apelle, et j'enchaine les passes.

Un soir, je m'occupe d'un nouveau client, et lorsque j'entre dans ma chambre, je sais qu'il m'y attends; mes patrons m'ont prévenue que le type était du genre spécial, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il le soit autant.

Dans ma suite, la lumière est biaisée, et je ne vois qu'une silhouette qui se découpe devant la fenêtre, assise sur le fauteuil.

Je m'approche alors de lui, séductrice, et lui demande sensuellement ce qu'il veut de moi, mais il m'interromp, sec:

« - Déshabilles-toi. »

Un peu surprise, je me redresse, et m'exécute, toujours sensuellement, mais le type parait impatient. Puis, j'aperçois enfin son visage lorsqu'il sort de l'obscurité.

Il ne parait même pas ravi de me voir. Il est un peu négligé, et je sens mon sang refaire qu'un tour.

Je reste malgré tout professionnelle, et lui fait tout ce qu'il veut, au départ, puis, il me plaque sur le lit, violemment, et je me force à ne pas protester, mais je sens que cette fois, ça pourrait aller très loin.

Coucher avec des hommes, d'accord, mais m'adonner au sadomasochisme, ça n'était pas vraiment dans mes habitudes.

Je sers alors les dents pendant tout le rapport; celui-ci est violent, l'homme dont j'ignore le nom, ce nouveau client, se donne un malin plaisir à pousser les choses bien trop loin pour moi, mais je tiens bon.

Gangsta's Paradise (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant