Gangsta's Paradise (TERMINE)

Chapitre 4. Blake.

QUELQUES MOIS AUPARAVANT.

Blake était bien loin du Laguna, ce soir. Il se trouvait à des rues de là, dans une ruelle sombre, sa veste en cuir enfilée, une main dans la poche, une cigarette glissée entres les lèvres, comme un gangster.

Oui, c'est bien de ça qu'il avait l'air ce soir, il lui semblait. Il sentait la lourdeur de l'arme qu'il avait dans la poche intérieure de son blouson, et, appuyé contre le mur en face du Cobra's Bite, il observait les clients entrer les un après les autres avec un oeil détaché.

Blake retira sa clope de ses lèvres pour jeter un regard vers le bout de la rue, où un groupe d'hommes et de femmes approchaient; les hommes portaient des chapeaux noirs comme la nuit, et de longs manteaux en vinyl.

Vous auriez pas pû choisir pire déguisements, les potes, se dit Blake avec un rire étouffé.

Les manteaux noirs typiques de gangsters était bien ce qui ne passait pas inaperçu ici.

A moins que ces gangsters-ci ne veulent faire savoir qui ils étaient.

Blake prit une longue inspiration. Il semblait avoir trouvé ses cibles pour ce soir.

Alors que les hommes entraient dans le Cobra's Bite, le mystérieux observateur se détacha du mur pour traverser la rue d'un air complètement ailleurs; il pourrait facilement passer pour un de ces allumés de services qui venaient ici tout les soirs pour boire des verres et attendre que l'alcool ne monte à la tête pour chauffer le premier con qui viendrait lui faire chier.

Se dirigeant vers le bar, Blake s'engouffra dans le bâtiment comme n'importe quel client, et à l'intérieur, il retira son manteau pour le glisser sur l'immense portemanteau du hall, avant d'arranger sa chemise ouverte et de pousser la porte d'entrée.

Un bar sophistiqué et exotique, voilà ce que le Cobra's Bite était.

Une musique latino aux vibes des iles passait en arrière plan, et il y avait tellement de fumée que Blake voyait trouble; il repérait les fausses plantes immenses placées ça et là, et ces filles de couleur qui se déhanchaient sur des plateformes noires comme la nuit, comme shootée par la drogue qui disparaissait en volutes dans les airs.

A l'entrée de Blake, beaucoup de regards se tournèrent vers lui; il savait qu'on le connaissait, et il savait de qui il devait rester éloigné.

Au fond de la pièce, sur un des immenses canapés de cuir se trouvait Tazio, le genre de mec vers lequel Blake ne devait surtout pas s'approcher.

Tazio toisa le nouvel arrivant avec un regard noir, avant de tirer sur son cigare cubain et d'attirer la jeune métisse aux cheveux afro qui se tenait à ses côtés sur la banquette.

Blake tourna la tête et se dirigea vers la deuxième partie de la salle, derrière des vitres sales, et il aperçu enfin son pote Gorgio.

Gorgio était le cousin Colombien que tout le monde connaissait dans cette partie du quartier Latino-Américain de Las Vegas. Mais heureusement, Blake était dans ses petits papiers depuis des années, et Gorgio semblait vraiment l'apprécier et le protéger.

Lorsque le jeune ténébreux entra dans le carré Colombien du Cobra's Bite, le chef de cartel Gorgio se leva, un grand sourire sur son visage, découvrant une rangée de dents en argent qui scintillaient dans l'obscurité.

Il portait une chemise fleurie orange et jaune, une faute de goût ringarde, avec un pantalon noir corbeau, et des bagues en or massif aux doigts.