Gangsta's Paradise (TERMINE)

Chapitre 36. Blake.

- J'ai l'impression que tu te fous un peu de notre gueule. Qu'est-ce que tu cherches ici?" Minaude un des mec avant de l'agripper, je crois, et de la plaquer contre un mur.

Liv étouffe un cri de surprise et saisis sa main, mais il a trop de force.

J'entends Liv tenter de faire la victime:
- Je cherchais Russel, je suis... Je me suis perdue, je l'ai chercher, mais... M-mais, je ne le trouve nulle part..."

Le type chuchote mais des mots ressortent:

- Je te sens pas, espèce de pute... Toi, j'te sens pas depuis le début... Tu débarques ici, venant de ton plein grès comme une chienne bien dressée vers l'homme dont t'es tout les fantasmes... Et tu crois qu'on va gober ça?" 

Liv se débat, essaie de le repousser, tandis que l'autre derrière, semble stressé par la situation. Evidamment, il sait que si jamais Russel ou d'autre de ses hommes qui lui sont vraiment loyaux débarquent, ils sont morts tout les deux...

- On peut s'amuser, toi et moi, tu crois pas? Personne va venir ici... A part le personnel... Et nous, alors, chérie, fais pas ta farouche..." J'entends des froissements de tissu, et j'imagine bien ce qu'il se passe. 

Alors je n'hésite plus tandis qu'un feu brûle en moi. Ils sont en train de toucher Liv, putain... Ces fils de pute... J'ai promis de la protéger. Je l'ai promis...

Je sors de derrière le mur, et vise les deux types; aussi rapide que l'éclair, je tire deux balles avant que les deux connards aient le temps de faire quoi que ce soit.

Ils gémissent en recevant les balles, et l'un tombe à terre en tentant d'attraper son talkie, encore, mais je tire dessus, et Liv s'écarte avant de se cogner contre le mur derrière elle.

Elle ramasse les flingues des types et en cache un sous sa robe, à son porte jarretelle. Je regarde sa jambe un instant avant de détourner le regard et de regarder les portes. 

Cette fois, je ne demande pas comment elle va à Liv, parce que son visage est à nouveau fermé, concentré, elle ne montre pas sa peur. 

On se dépêche de pousser les portes, et seule l'alarme de la maison retentit. Il ne devait pas y avoir beaucoup d'hommes de mains à part ceux qu'on a croisés, ici, dans ce quartier privé des domestiques. Pourtant, quand on descends, on croise le cadavre d'une femme de ménage. On l'évite soigneusement sans broncher, puis je m'enfonce enfin dans les couloirs au fond des quels j'avais entendu les cris de femmes... 

Mon coeur bat si vite, je ne pense qu'à une seule chose, ma soeur... Je ne pense qu'à Joy... Je ne pense qu'à elle, et Liv me lance un regard, mais je l'ignore. On avance encore, et les néons du sous-sol ici clignotent. On croise un type qui s'est fait allumé, le sang éclatant contre le mur gris derrière, et on accède enfin en passant par les portes ouvertes, à l'envers du décors du paradis de Russel, celui que je sentais que j'allais finir par trouver en grattant un peu tout ces strass, ces paillettes et cet or ambiant... 

On continue à avancer et j'entends la respiration saccadée de Liv à côté de moi. On arrive alors dans une pièce aux couleurs vertes et illuminées par des néons sales et clignotant... Je me fige en mettant un pied dans cette salle, et je sens immédiatement que ça devait être ici que ma soeur était enfermée... Oui je dis était car la pièce est vide. Il y a d'autre portes à côté, mais toutes fermées. Je sens que ma soeur n'est pas ici. Je le sens, j'ai un pressentiment. 

On avance, et on tombe sur des cages où une femme adulte peut à peine tenir, posées ça et là partout dans la pièce, il y a un espèce de tapis rouge royal qui traverse la salle, et la ventilation marche à fond. Les cages se suivent et sont alignées devant les murs. Puis, je sursaute presque en apercevant dans l'ombre d'une cage le corps d'une jeune femme, battue, couverte de bleus, et morte.