Gangsta's Paradise (TERMINE)

Chapitre 1. Liv.

Milos était assis à côté de moi, une main sur ma cuisse et je terminais ma coupe de champagne le corps serré dans cette robe rose qu'il m'avait incitée à porter pour rencontrer mes futurs employeurs.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, ce soir. Las Vegas était déjà une destination de rêve pour moi, et ce travail, c'était une opportunité en or que je me devais de ne pas manquer. Et le Blue Laguna, c'était finalement tout ce qui aurait pû se profiler pour moi.

Foutue dehors par mon père à mes dix huit ans, Milos, mon ami de toujours, m'avait recueillie chez lui. Malgré son côté zonard, et une forte tendance à trafiquer des substances illicites avec quelques types pas très nets du cartel, il m'avait toujours protégée, quand, dans la rue, tout le monde m'avait tourné le dos.

Ma mère n'avait plus voulu entendre parler de moi à ma naissance, et mon père m'avait tourné le dos le soir de mon anniversaire, à ma majorité, m'ordonnant de me débrouiller seule désormais.

Milos avait beau avoir cette image du délinquant peu scrupuleux et pas très honnête, il avait toujours été un ami loyal. Toujours là pour me soutenir et m'aider dans les galères... Et me faire foute dehors, ça, c'était la pire des galères. Milos m'a nourrie et logée chez lui, et jamais il n'a rien tenté avec moi.

Oui, j'étais une des plus jolie fille du quartier, je ne m'en vante pas; une grande blonde aux formes généreuses, des lèvres pleines, de longs cheveux étincelants et lisses me glissant sur les reins, et je ne me privais pas pour mettre mes courbes en valeur, faisant se retourner plus d'un regard d'homme comme de fille.

Les filles du quartier, ces vipères, m'avaient toujours vue comme une menace, probablement parce que leurs mecs me lançaient des regards de biais lorsqu'elles passaient en leur compagnie, et qu'elles feignaient de ne pas voir ces coups d'oeil.

Je n'avais personne en France, à part Milos. Il était le seul à prendre soin de moi, à me protéger contre les vipères des quartiers, et une année pile après avoir emménagé chez lui, mon ami de toujours me proposa alors un juteux business.

Il m'avait dit qu'il connaissait des filles qui s'adonnaient à de l'escorting, quelques quartiers plus loin, et qu'elles gagnaient pas mal d'argent en faisant cet activité. Quand j'ai entendu ce mot, escorting, j'ai immédiatement bondi du siège de Milos pour me rebeller.

Pour qui il me prenait?! Pour une de ces putes des beaux quartiers? Rapidement, il m'expliqua que ces rencontres, avec ces hommes et ces clients seraient garantie sans sexe, d'où le terme escort.

Il m'avait garanti que je ne coucherais pas avec eux. Il me l'avait promis, il me l'avait assuré pendant plusieurs minutes alors que je doutais, tandis que son idée prenait place dans ma tête.

Le pire, dans tout ça c'est que je n'étais même pas dégoûtée, au fond. Passé le choc, son descriptif de ce job me paru plutôt interéssant, au final.

Passer du temps avec des types, sans rien faire d'autre que de leur parler, les charmer, mettre mes plus belles tenues, diner dans des restos avec certains... C'était plutôt alléchant, à y regarder de plus près.

Il ne me fallu pas plus de deux semaines pour me décider. Après un long silence radio et quelques nuits à l'hôtel, je dû me rendre à l'évidence; le travail que me proposait mon ami pourrait me sortir de cette galère. Peut-être même me payer mon propre appartement, si jamais je gagnais suffisamment d'argent.

Je connaissais déjà pas mal de mecs qui seraient ravis de payer pour passer du temps avec moi, même plus d'un. Ça me faisait peur, je me demandais quel genre d'image ça renverrait de moi... Mais je me suis vite rendue à l'évidence qu'avec un physique comme le mien, qui attirait l'oeil des hommes aussi facilement, ce ne serait pas difficile de me faire pas mal d'argent.