Trente-cinq.

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Salam.

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Installez vous confortablement.

Bonne lecture. 🦋

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C'était un vendredi.

Ce matin la précisément je repensais à Lloyd en mangeant mon morceau de pain accompagné d'un bout de fromage. Il devait sans doute se demander où j'étais passée, qu'est-ce que je suis devenue.

Lloyd me manque aussi, et j'ai enfin compris ce qu'il voulait dire quand il disait qu'il était trop tard. Ce que j'avais vu ce soir là dans son regard c'était une lueur d'affection. Pas celle que l'on accorde à n'importe qui. Ce regard là je le connais et peut-être que vous aussi. En tout cas moi c'est celui que je portais à quelqu'un d'autre et j'aimais quand il me regardait réciproquement de cette manière.

Mais Lloyd je l'appréciais pour ce qu'il était pas comme un frère ni comme un simple ami mais tout de même comme une personne importante. C'est un homme bon, très bon et j'espère que ma disparition ne l'affecte pas au point d'y penser constamment. Dans un monde idéal je le retrouverai et lui raconterai tout.

Pour lui pour Djibril pour Sabri et Selma je m'étais donnée l'objectif de réussir aujourd'hui. Voici le jour tant attendu.

Après avoir finis de mangé j'ai rincé mon visage à l'eau froide et me suis regardée dans le miroir. Tu es forte Hafsa tu y es arrivée il ne te reste plus qu'à les rencontrer me dis-je à moi-même.

Je suis sortie de l'appartement barricadé du sixième étage et j'ai emprunté les transports. J'étais à la fois pleine d'appréhension et de joie à l'idée de les rencontrer. Le trajet était court à peine une trentaine de minutes mais il semblait durer des heures. Lorsque je suis descendue du bus j'ai marché en direction de la cité, machinalement, comme je l'avais fait des milliers de fois auparavant, comme si je faisais encore régulièrement le trajet.

Et puis je suis passée devant la cité rouge. Une vague de frissons me parcours.

C'est ici que le cauchemar a commencé. Je vois Taysir casque sur les oreilles repartir pendant qu'on traîne mon corps de force dans les caves du bâtiment. Premier pas premier souvenir.

Dire que les frères Belgacem m'ont fait venir ici. Maintenant que j'y repense leur sœur qui m'avait accueilli m'avait demandé comment j'avais fait pour accepter ce que Samir m'avait fait, elle ne parlait peut-être pas du double mariage.

M'enfin j'avançais continuellement vers le quartier qui m'avait vu grandir. Les murs avaient vieilli mais tout était resté à sa place. Il y avait toujours la même odeur et cette lumière qui éclairée chaque recoins de la cité.

Il est quatorze heures quand je vois des hommes et des femmes se réunir, tous apprêtés de qamis et de longs vêtements. C'est vendredi et la mosquée se vide de ses fidèles qui colonisent très rapidement les rues.

Voir tous ce monde me fait sourire. Je m'avance vers le tas, sereine, je sens plusieurs regards sur moi. C'est lorsque que je m'apprête à traverser que j'entends cette voiture faire crier ses roues. L'attention de chacun se tourne vers elle comme si le conducteur voulait marqué le coup.

Je n'ai eu le temps que de voir son visage, celui d'un homme dur au regard ferme, que je me suis retrouvée propulsée des mètres plus loin.

Disparue - HafsaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant