De la difficulté d'être père

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MICHAEL


Félicitations, M. De Santa ! Vous êtes désormais l'heureux propriétaire d'un spectaculaire voilier Dinka Marquis, qui sera comme convenu livré à votre emplacement privé de la marina de Del Perro. Pour toute question ou renseignement complémentaire, merci de vous adresser au service après-vente de notre compagnie.

À bientôt sur notre site !

L'équipe DockTease.

Trois jours après son évasion spectaculaire de la morgue de Los Santos, Michael était chez lui, confortablement installé dans le canapé du salon, à regarder passionnément L.A. Noire, un film policier datant des années 60 en noir et blanc, qui n'avait rien perdu de son charme. Son rendez-vous avec les supérieurs de Dave au Bureau avait lieu le lendemain. En attendant, parfaitement détendu dans sa chemise en jean et son t-shirt blanc, les jambes étendues devant lui, il se délectait de son film tout autant que de la Redwood qu'il fumait avec application.

Le père de famille, après une mûre réflexion l'ayant poussé à se dire qu'il avait bien le droit de se faire plaisir, venait de dépenser une partie de son récent butin du casse de Vangelico pour s'offrir un Marquis flambant neuf, qui serait à même de pallier à la perte – enfin, au vol consécutif à l'idée brillante de son bon à rien de fils – de feu sa Jacqueline. Jacqueline II était donc censée être livrée à son ponton personnel de la marina de Del Perro dans les trois jours à venir. En lisant l'e-mail de confirmation de commande, qu'il venait de recevoir de la part du site de vente en ligne, l'ex-braqueur éprouva la satisfaction que tout un chacun venant de se faire un beau cadeau pouvait ressentir.

Un léger sourire aux lèvres, il reposa son téléphone sur le guéridon, près du cendrier, et porta sa cigarette à ses lèvres en y inspirant une profonde bouffée, avant de relancer son film, mis sur pause le temps de recevoir la bonne nouvelle. C'est alors que des pas se firent entendre non loin de là, le tirant de sa rêverie.

Amanda, venant visiblement de sortir de la douche, dans son peignoir et avec une serviette autour de la tête, s'arrêta devant lui. Devant Michael qui resta une seconde dans l'expectative, la Redwood à la main, elle se mit à maugréer, lui adressant un regard peu amène.

« Qu'est-ce qui va pas chez toi... Fumer dans ma maison. »

Elle lui subtilisa sa cigarette sans procès, pour l'éteindre sèchement dans le cendrier. Michael se dit que son heure de tranquillité quotidienne venait de prendre fin, quand se mettant entre lui et le home-cinéma, elle renchérit :

« Tu sais, depuis que ton copain psychotique est arrivé ici, tu t'es transformé en un encore plus gros connard ! »

Son mari la considéra une seconde, désabusé et interdit. Est-ce qu'elle ne peut pas juste me laisser tranquille, pour une fois, putain ?!

Il réfréna sa poussée de colère, et lui rétorqua en déposant son verre de whisky :

« Merci. Ça compte pour moi de voir que tu me soutiens dans les moments difficiles.

- Je t'ai soutenu ! protesta-t-elle. J'ai tout quitté pour venir ici avec toi, et pourtant, cet enfoiré taré est quand même revenu !

- Je vais m'en occuper.

- Comment ?

- Je ne sais pas ! s'emporta-t-il, se sentant malgré lui légèrement dépassé par les événements.

- Oh ! Tu sais quoi ? » soupira Amanda en levant les yeux au ciel.

Elle pointa un doigt intransigeant sur son mari en lui intimant :

𝐺𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑇ℎ𝑒𝑓𝑡 𝐴𝑢𝑡𝑜 𝑉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant