Room Service

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FRANKLIN


Pendant que Michael s'essayait au yoga avant de subir un bad trip malheureux, Franklin reçut un SMS de Lester lui proposant un travail d'un nouveau genre. Le jeune homme fut ravi d'avoir suffisamment impressionné le hacker pour que ce dernier le recontacte de lui-même. Aussi, en cette matinée-là, se rendit-il plein d'enthousiasme sur Del Perro Pier pour y retrouver Lester. Appuyé sur la palissade devant le Dune-O's Beach Café, Franklin attendit l'arrivée du hacker, alors que les passants profitaient du soleil sans se douter le moins du monde de ce qui était en train de se tramer.

Lester se montra enfin, arrivant à pied sur sa canne pour aller s'asseoir sur un banc face à Franklin, sans même adresser à celui-ci un salut ou un regard. Le jeune homme fit donc lui-même la démarche d'aller vers lui.

« Yo, ça baigne ? s'enquit-il en écartant les bras.

- Assis, et le regard devant toi. » lui ordonna le hacker froidement.

Ok... fit Franklin. La paranoïa de Lester pourrait bientôt finir par l'agacer. Il s'exécuta tandis que ce dernier reprenait, prenant bien soin de ne pas le regarder :

« J'ai pas le temps d'entrer dans les détails, je sais que t'as besoin d'argent. Michael t'a déjà parlé de LifeInvader ?

- Oh, merde, mon pote, c'était vous deux ? réalisa Franklin, sidéré.

- Regarde devant toi ! On est juste deux inconnus qui papotent amicalement. Et ne me fais pas croire que t'aimais Jay Norris...

- Je sais pas trop, mon grand... Ok, c'est vrai qu'il exploitait des gamins, qu'il a volé et revendu les infos personnelles du monde entier, qu'il a piqué les idées de ses potes et qu'il se la jouait Messie par-dessus le marché, mais bon... De là à se faire faire exploser la tronche en live à la télé...

- Hmm. Tu fais dans la morale, maintenant ? le recala Lester. Tu sais, c'est pour ça que le monde est gâché comme ça de nos jours, parce que même un gangster comme toi joue les prudes dès qu'on lui demande de se salir un peu les mains. Pour une bonne cause, en plus... ! » Il fit mine de se lever. « Tu sais quoi ? Oublie tout ça. Robyn ne fera sans aucun doute pas la fine bouche comme toi...

- Je t'arrête tout de suite, mon grand : ça me défrise pas plus que ça de tuer un bouffon ou deux de temps en temps ! » le retint Franklin. Le hacker se rassit après une œillade circonspecte. « Mais je considère jamais ça comme une bonne action !

- Eh ben, en l'occurrence, tu peux ! Parce que c'est pas des "bouffons", ici, mais des connards de première ! Et on n'est pas forcés de les tuer, tu sais, on peut ruiner leurs caisses, diffuser des mensonges, fabriquer de fausses preuves... L'embarras du choix pour pourrir la vie de ces tordus ! »

Franklin soupira, son enthousiasme ayant fondu comme neige au soleil pour laisser place à un fatalisme teinté d'une once de curiosité.

« Tu sais, au final, on trafique le marché à notre avantage tout en redressant quelques torts au passage... »

Ouais, vu comme ça... se prit à se dire Franklin.

« Pour moi, c'est cool, lui assura-t-il.

- Bon, t'as entendu parler du Mollis ?

- Ouais, grave !

- Ok. Donc un nouveau Mollis vient de sortir. Une sorte de... super Mollis. Ça s'appelle Priapol et ça te fait bander à mort. Littéralement. Le truc, c'est que Brett Lowrey, le PDG de Bilkinton Research, graisse la patte du comité de contrôle. Il se contrefiche du fait que ses médocs filent des crises cardiaques aux quadras désespérés du monde entier. »

𝐺𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑇ℎ𝑒𝑓𝑡 𝐴𝑢𝑡𝑜 𝑉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant