Pretty Boy -Markhyuck

8.

-Tu voudrais rencontrer mes amis ?

Mark avait sursauté avant de poser dramatiquement une main sur son cœur. Peut-être que la fréquentation de Donghyuck commençait à influencer sa manière d'être.

-Me fais plus jamais peur comme ça, souffla le blond.

Le plus jeune rigola doucement avant de s'approcher.

Mark ne reculait plus maintenant. Donghyuck se laissait câliner lors de ses longues nuits de terreur. Et ils étaient mutuellement reconnaissants l'un envers l'autre de ne pas trop poser de questions à ce sujet.

-Tu n'as pas répondu à ma question, chouina Donghyuck. Je t'assure qu'ils sont autrement plus agréables que l'abruti qui me tient compagnie.

Il avait beau le dire de la plus sérieuse des manières, Mark ressentait quand même l'amour que Donghyuck portait à Yangyang. Il les avait vu faire les quatre cents coups ensemble et parfois il aurait presque jalousé leur complicité. Avant de se rappeler qu'il n'était personne pour le faire.

-Je ne pense pas que ce soit une si bonne idée Hyuckie, marmonna-t-il soudain inquiet.

Ils étaient, comme à leur habitude, dans un des studios de leur fac, cachés du reste du monde, encore dans leur bulle.

-J'aimerai vous avoir tous ensemble, reprit Donghyuck. Ça serait comme...

Il s'arrêta. Il n'avait jamais autant ressemblé à un enfant qu'à ce moment là, assis en boule sur sa chaise, la tête appuyé sur ses genoux et l'air perdu. Sa petite moue donnait à Mark envie de le serrer contre lui et de l'aimer plus fort que tout.

-Ça serait comme une famille, compléta le plus vieux d'une voix douce. Ta famille.

-Ma famille, répéta Haechan pensivement.

Il était rarement aussi calme. Ses amis lui donnaient toujours l'énergie pour être une pile électrique et se faire remarquer peu importe où il allait. Sauf Mark. Mark l'apaisait, Mark le reposait. Il n'avait pas besoin de tant parler avec lui, ils appréciaient le fait de juste exister l'un à côté de l'autre.

Enfin, depuis qu'il avait rencontré Mark il passait aussi des moments seul dans sa chambre, mais ce n'était qu'un détail inutile.

-J'ai un grand frère, marmonna Donghyuck.

-Oh et comment s'appelle-t-il ?

Mark n'était pas surpris de l'apprendre seulement maintenant, Donghyuck n'était pas quelqu'un de vraiment ordonné en réalité, il vivait et pensait de façon hasardeuse.

-Taeil. Il vit dans une ville proche, avec... Donghyuck marqua un temps de réflexion, je ne sais pas en fait, il a sûrement changé de partenaire depuis la dernière fois que j'ai pris de ses nouvelles. Je dois aller le voir un week-end.

Mark hocha la tête sans chercher à en savoir plus, Donghyuck ne semblait pas vouloir en dire plus. Une jolie alliance d'indécisions et de coups de tête. Le silence revint. Mais c'était mal connaître le plus jeune.

-Alors pour mes amis ? Ça me ferait vraiment plaisir que tu les rencontres. Et je crois qu'ils ont hâte de te voir aussi, recommença-t-il rapidement.

Le blond ouvrit la bouche avec la ferme intention de protester mais ses barricades intérieurs qu'il avait battit une fois s'effondrèrent au même moment et les mots sortirent sans qu'il puisse les contrôler.

-Si tu y tiens vraiment alors j'accepte.

Ils se regardèrent choqués puis Donghyuck sourit. Un sourire pur, lumineux, rayonnant. Un vrai sourire, un peu comme ceux qu'il offrait sur scène et qui disparaissaient sitôt les coulisses rejoints. Un sourire vivant, heureux. Un sourire qui allumait des étoiles dans ses yeux. Ces étoiles que Mark aimait tant.

Il en oublierait presque l'importance des paroles qu'il venait de prononcer. Presque. Parce que l'angoisse de la réalité venait de le saisir et de faire un gros nœud avec son estomac. Il venait d'accepter de rencontrer des gens. Des gens. Il n'en avait pas rencontré depuis Johnny. Il allait rencontrer plusieurs personnes pour faire plaisir à une autre personne. Mark fronça les sourcils. Depuis quand avait-il envie de faire plaisir à des êtres humains ?

Le siège à côté de lui grinça, le sortant de sa transe. Haechan était affalé dans la chaise, le regardant avec amusement, conscient du débat qui faisait rage dans la tête de Mark. Quand il vit qu'il avait récupéré son attention, il se redressa.

Le rayon de soleil qui passait par là dansa dans ses cheveux et Mark se détendit. Ce n'était pas n'importe quel humain mais Lee Haechan Donghyuck comme il l'avait nommé. Il valait en lui-même la peine que Mark fasse des exceptions.

-Demain.

Mark cligna des yeux.

-De ?

-Tu me rejoins à midi, on mange avec mes amis demain, affirma Donghyuck.

-Je te demande pardon ? laissa échapper Mark.

-Tu me rejoins...

-Oui, non, j'ai compris mais... demain ?

La panique brillait dans les yeux du plus vieux et sa posture elle-même criait sa peur. Donghyuck avait tellement envie de le prendre dans ses bras, de l'enlacer et de le rassurer quand il se recroquevillait comme ça. Mais il se leva et, après une hésitation qu'il n'avait jamais eu pendant ces longues nuits, il passa une main dans les cheveux blonds de Mark.

-Le plus vite sera le mieux, ça t'empêchera de stresser trop longtemps. Je file, on se voit demain.

Et avant que son aîné n'ait eu le temps de ne serait ce qu'envisager l'idée de protester, il était dehors.

Mark pressa aussitôt ses doigts contre ses tempes avec un soupir désespéré. Quel con il faisait. Il allait se ridiculiser avec talent. Il sortit son téléphone et prévint Johnny avec un long soupir. L'américain allait être ravi d'apprendre qu'il s'était fait des amis.

Son soupir se transforma en un rire désolé quand il reçut un message plein d'injures sur le fait du décalage horaire et qu'il l'avait réveillé beaucoup trop tôt en très résumé.

De l'autre côté de la porte, Donghyuck prenait une grande inspiration. Il avait réussi. Il posa un regard indifférent sur ses mains encore tremblantes d'appréhension.

Il se mit en route dans les couloirs, envoyant un message à ses amis pour les prévenir qu'ils mangeait ensemble demain. Il reçut un message supplémentaire de Yangyang qui s'inquiétait fortement pour lui et le trouvait changé d'un coup. Il répondit la seule chose qu'il pouvait penser:

《Je dois rattraper des bêtises, ça ira mieux après》