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Donghyuck n'avait jamais passé une nuit aussi dure que celle ci. Loin de la chaleur apaisante de Mark, des regards attentifs de Jeno, des petits coups de coude que lui mettait Renjun, de la voix de Taeil pour le bercer quand ses pensées le détruisaient.

Il n'avait personne pour faire taire ce qui le rongeait, bien au contraire.

Il avait passé la nuit les doigts agrippés à ses cheveux, des larmes détruisant ses yeux, tiraillant ses lèvres entre ses dents pour étouffer ses gémissements de douleur. Yangyang dormait dans la pièce d'à côté et il ne tenait pas à le réveiller.

Quand ce dernier le trouva au matin, les yeux se fermant seuls, les doigts rouges d'avoir serré les mèches autour et le corps tremblant, il ne put que s'asseoir à nouveau sur le bord du lit encore fait et le prendre contre lui.

Des larmes vinrent aussitôt tremper sa nuque et il regretta de ne pas avoir été présent plus tôt.

Et enfin les mots jaillirent, crachés par Donghyuck.

C’était un matin d'automne

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C’était un matin d'automne. Donghyuck avait froid. Il rentra ses mains dans les manches de son grand manteau brun et rabattit la capuche sur sa tête pour se protéger du vent. C’était madame Lee qui lui avait dit de faire comme ça. Il aimait bien madame Lee. C’était la maman de Minhyung. Il aimait bien Minhyung aussi.

Il attendait seul devant les grilles de l'école. Et enfin il aperçut au loin Minhyung, tenant fermement la main de sa maman, comme tous les matins. Et il lui fit de grands gestes auxquels Minhyung répondit, comme tous les matins. Et un sourire illumina le visage des deux petits garçons et de la maman de l'un d'entre eux, comme tous les matins. Mais cette fois ci, alors que Minhyung avait enfin rejoint Donghyuck et que Madame Lee avait rabattu la capuche sur la tête de son fils et lui avait fait un bisou, Minhyung attira sa maman dans un long câlin pour la première fois devant Donghyuck.

Ce matin, le plus jeune sentit la jalousie s'emparer de lui. Il n'avait pas de papa ou de maman pour lui faire des câlins lui. Ils n'étaient jamais à la maison. Il était tout seul. Et il avait désespérément besoin d'amour aussi. La boule de tristesse et de jalousie qui venait de se former dans son ventre se coinça dans sa gorge et il détourna le regard.

Apres ce jour , plus rien ne fût pareil. Donghyuck commença à haïr Minhyung parce qu'il avait ce que lui voulait. Il commença à le vouloir triste, à lui faire comprendre qu'ils valaient la même chose. Il voulait se sentir mieux que lui, même sans parents.

C'est ainsi que le harcèlement se mit en place.

Donghyuck ne se souvenait plus réellement ou du moins il avait préféré taire et enfouir ce passage.

Ne lui revint que le départ. Le jour où il était arrivé à l'école et qu'il avait appris que Minhyung avait déménagé.

Le petit était un enfant intelligent. Il avait compris trop vite que c'était à cause de lui. Qu'il avait poussé trop loin. Et il n'avait pas voulu tout ça. Lui il avait juste voulu avoir la même valeur que Minhyung, se sentir aussi bien même sans maman pour lui faire un câlin.

Il aurait voulu le dire, mais il n'avait personne à qui en parler.

En grandissant, Donghyuck fût éduqué à ce sujet. Au harcèlement. Et quand il put comprendre la pleine mesure de ce qu'il avait fait, il était bien trop tard. Alors, honteux de devoir se ranger dans cette catégorie de personnes, il l'avait tu. Il l'avait tu et il avait commencé à se haïr lui-même.

L'adolescence, les remarques, la célébrité, le retour du harcèlement mais dans l'autre sens cette fois ci. Il était devenu faible. Tellement faible que tout le poursuivait jusque dans ses rêves et tout tournait au cauchemar. Sa vie avait vrillé au cauchemar et il ne pouvait plus se réfugier dans le sommeil.

Donghyuck cligna des yeux, subitement fatigué. Pour la première fois depuis des années, il se sentait soulagé.

Pas libéré mais enfin les mots étaient sortis. Il avait tout dit. Du moins tout ce qui le rongeait depuis toujours.

Il sentit son corps se relâcher doucement, s'apaiser. Ses muscles se détendirent et il se laissa aller, se permettant de fermer les yeux. Il n'y avait plus rien dans son esprit, juste un vide relaxant, loin des horreurs qui ne cessaient de tourner dans sa tête. Loin des mots blessants de Renjun et de la colère justifiée de Mark.

Il ne restait que lui, son envie de dormir et la main de Yangyang qui caressait tendrement ses cheveux.

-Je serais toujours là, chuchota justement ce dernier.

Et Donghyuck s'abandonna à un sommeil réparateur sur ces mots.

Pretty Boy -MarkhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant