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Mark fût réveillé par des doigts glissants dans ses cheveux. Mais il veilla à rester immobile en entendant qu'on marmonnait.

Il tendit l'oreille et reconnut la voix de Donghyuck, presque larmoyante. Il le sentait tout près de lui.

-Je suis désolé, je suis tellement désolé putain, je suis horriblement désolé Mark, si tu savais, répétait Donghyuck en boucle.

Mark se retint de froncer les sourcils d'incompréhension. Pourquoi était-il désolé ? Pourquoi le lui dire alors qu'il était censé dormir ? Pourquoi avait-il l'air de le connaître ? Comment ? Qu'est-ce qui lui avait échappé ? Mais avant qu'il puisse réagir, ce fût Donghyuck qui lui échappa.

Et Mark attendit patiemment quelques minutes avant de se lever à son tour.

Il avait senti que son ami n'aurait pas voulu qu'il entende ça. Et tout le monde avait le droit à son jardin secret. Alors il lui laissa le bénéfice du doute et fit comme s'il n'avait rien entendu.

Donghyuck l'accueillit d'un sourire caché derrière une tartine et Mark le lui rendit instinctivement. C'était con à la réflexion. Ils se connaissaient depuis à peine deux semaines et c'était comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Ou du moins leur plus tendre enfance. Un truc du genre. C'était peut-être ça une âme-sœur ?

Il s'assit et se servit un verre de jus de pomme en tentant de se sortir de ses pensées stupides. La journée s'annonçait longue s'il se faisait déjà mal à la tête comme ça.

-Tu ne m'as pas parlé de tes parents, dit-il doucement pour se changer les idées.

Donghyuck s'arrêta de mâcher pour le regarder avec surprise, les sourcils levés avant de se remettre à mastiquer pensivement. Ses traits s'étaient subitement lissés et son visage devint un masque insondable.

-Mon père est steward et ma mère hôtesse de l'air, commença-t-il une fois sa bouchée avalée. Autant te dire qu'au total je dois les voir trois semaines par an. Après j'ai pas eu une enfance triste pour autant hein, j'ai emménagé chez Huang Renjun vers mes dix ans.

Ses traits s'étaient animés d'un enthousiasme et d'un amour débordant sur la deuxième partie. Il ne pouvait pas oublier les années heureuses qu'il avait vécu chez les Huang.

-Sa famille a été géniale avec moi, ils m'ont soutenu quand je me suis lancé dans une carrière musicale, là où mes parents ne se sont pas gênés pour me faire savoir qu'ils n'appréciaient pas.

Il avait beau avoir la voix neutre en racontant, Mark voyait la tristesse dans ses yeux, il la ressentait. Donghyuck puait la tristesse en ce moment même. Le blond aurait voulu dire quelque chose pour effacer tout ça, pour lui rendre un sourire véritable mais les mots moururent dans sa gorge avant même qu'il n'ait pu les penser.

-Et toi ? reprit Donghyuck en chassant l'humidité dans ses yeux.

Mark se sentit presque mal pour ce qu'il allait dire.

-J'ai des parents supers. Ma mère est infirmière et mon père ingénieur alors je ne les vois pas souvent mais ils m'ont toujours soutenu dans mes projets. On essaye de se voir de temps à autre.

Le brun hochait la tête, le même sourire sympathique aux lèvres. Mais le temps avait continué de s'écouler et il leur fallait partir. Et Mark eut vite fait de redevenir ce garçon innocent, timide voire transparent qu'il avait toujours été, au plus grand dépit du solaire Donghyuck.

Ils avaient refait le chemin jusqu'à la fac à pied, alternant avec force de bâillements.

Ils arrivèrent enfin devant l'imposant bâtiment et, d'un geste machinal, ils se tournèrent pour admirer les autres qui se dressaient non loin.

Le complexe s'ouvrait comme une haie d'honneur pour les étudiants et, de leur place, ils pouvaient apercevoir la faculté d'Histoire, un vieux bâtiment d'où s'échappaient des tubes modernes d'un noir très chic, donnant un air luxueux. Les étudiants là-bas n'avaient cesse de répéter combien leur fac était belle et construite de manière intelligente pour éviter les embouteillages. De plus, elle était la plus proche du complexe sportif et des logements étudiants.

Non loin, les narguait la Faculté de Lettres. Non loin façon de parler. Pour en être déjà allé au pied, Donghyuck pouvait assurer qu'elle était immense et que c'était uniquement grâce à ça qu'ils la voyaient d'ici. Elle ressemblait à une bibliothèque dont les portes d'entrée cachait un monde. Un monde brumeux. Rempli de vapeurs illicites. Bon, personne n'était parfait comme on disait.

Donghyuck se remit en route en s'apercevant qu'il était seul. Mark lui avait déjà faussé compagnie. Il étouffa un grognement et rejoignit Yangyang qui lui faisait de grands signes au loin.

Haechan s'étendit au soleil après la pause de midi

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Haechan s'étendit au soleil après la pause de midi. C'était devenue une de ses habitudes, à la limite d'une tradition pour lui, de recharger ses batteries sous le soleil délicat de l'automne. Presque un besoin vital.

Et c'était en train de devenir une habitude pour Mark de l'observer. Il y avait quelque chose de pur, de lumineux en Donghyuck, mais qui s'entrelaçait avec des ombres plus noires. Mark l'avait vu au premier regard, la noirceur rongeait son cadet. Pretty boy, bad life. C'était ce qui le poussait à le revoir à chaque fois. C'était ce qui le poussait à s'attacher un peu plus à chaque fois.

Et c'est sur ce raisonnement qu'il passa les deux semaines suivantes. Donghyuck continuait de l'apprivoiser et il continuait d'apprivoiser Donghyuck. Ils se voyaient loin de tout le monde, dans les studios mis à disposition et parfois chez le plus jeune.

Mark se livrait enfin, lui racontant sa vision obscure des êtres humains et Donghyuck l'écoutait avant de parler à son tour. Mais rien qui ne pouvait éclaircir Mark sur la tristesse qu'il lisait parfois dans ses yeux.

Pretty Boy -MarkhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant