Comprenez qu'il n'existe pas plus sociable que Carly. À dire vrai – je la taquine souvent à ce sujet – elle aime tout le monde, ce qui n'est en rien mon cas. J'ignore comment est-ce possible, toutefois elle cherche toujours le meilleur chez les autres, quitte à creuser telle une tête chercheuse obstinée refusant de s'arrêter avant d'avoir atteint son objectif. Alors là, vous avez le choix. Soit vous vous dites qu'elle est flippante, ou que c'est une sainte. Sinon, il reste aussi l'option que j'applique : celle affirmant qu'elle est les deux, ça dépend juste des fois. À présent que vous savez cela, j'imagine que vous comprenez pourquoi je suis si déstabilisée, plantée sur le seuil de chez elle. Pour une fois que ce n'est pas la porte qui me pose problème, c'est assez rare pour être souligné !
— Félicitations pour tes fiançailles, cousine ! lance Evan avec bonne humeur.
À priori, il n'a rien remarqué de l'imperceptible réaction de mon amie. Sauf que...
Pardon ?! Cou-quoi ?!
Attendez une seconde ! J'ai raté un chapitre ou... ?! Plusieurs, même ! Puisque je connais toute la famille de cette sublime brune, donc n'aurais guère occulté la présence de ce spécimen dans son arbre généalogique, soyez-en sûrs ! Je fronce instinctivement les sourcils tandis qu'il se penche pour lui faire la bise.
— Joshua ne t'a pas dit que je venais ? Il me vexe ! rit-il. Je ne suis rentré qu'aujourd'hui mais impossible de rater ça !
Mais t'es qui ?!
Carly lui rend son étreinte avec un naturel retrouvé, néanmoins je sens que quelque chose la gêne et veux comprendre ce que c'est.
— Ça me fait vraiment plaisir de te voir, roucoule-t-elle néanmoins sincèrement. Il a omis ce détail, mais bon, tu le connais ! Tu pourras le trouver dans la cuisine !
Accompagnant son propos, elle l'attrape par le bras, le tire à l'intérieur, puis le pousse légèrement comme pour lui donner un élan suffisant pour qu'il s'éloigne. Voyez-vous le genre ? Oui. Celui m'affirmant...
Il y a définitivement un truc qui cloche.
— Attend, reprend-t-il, se tournant vers moi dans un sourire – parfait quand même, ouais ouais –. Est-ce que tout va toujours bien Taylor ?
Oh. Putain. Pas du tout ! Cependant je sais que ce n'est en rien le sens de ta question !
— Comment ça ? intervient immédiatement ma meilleure amie, enclenchant son mode « mère louve ». D'où vous connaissez-vous, vous deux ?
Bordel. Que t'arrive-t-il ?
— On ne se connaît pas ! bafouillé-je, pliant sous le poids de son regard suspicieux. Nous venons juste de nous croiser dans la rue.
Ses lèvres pincées m'indiquent que ce n'est pas encore pour cette fois que je parviendrai à lui cacher quelque chose.
— Je suis tombée de vélo, avoué-je précipitamment, espérant limiter les dégâts. Evan est venu vérifier si j'allais bien.
Ton... cousin ?
— Charmant, c'est tout à fait son genre ! réplique-t-elle, se demandant visiblement quelle attitude adopter. Puis-je savoir depuis quand tu tombes de vélo ?
Hum.
— Depuis qu'elle se jette sous les roues de ma voiture, j'imagine, balance Wyatt dans un soupir.
Tu veux ma mort ou quoi ?!
— Par-don ?!
C'est à mon tour d'être traînée dans son appartement – jusqu'en-dessous de la lumière principale du salon – pour y être examinée sous toutes mes coutures.
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L'autre côté de la porte
Paranormal« En réalité, nous ne sommes jamais sûrs de ce que nous allons trouver de l'autre côté de la porte, n'est-ce pas ? » Pour Taylor, architecte new-yorkaise, il s'agit d'une affirmation et non d'une question. C'est une certitude aussi évidente que deux...