Âme

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Et une âme de plus qui s'éteint, un feu étouffé par des corps froids et destructeurs. 

Une nuit.
Sombre, où même la lune n'ose éclairer les événements comme honteuse, ou complice.
Froide, toute la chaleur de la Terre s'étant retirée loin, si loin, laissant un vide immense.
Humide, l'univers devenant délavé, sans couleur et les décors visqueux, gluants, répugnants.

Une ruelle.
Étroite, oppressante, trop petite pour tant de personnes, trop de personnes.
Isolée, terriblement, si seule, si loin et sans aucune aide.
Bruyante, beaucoup trop, des bruits hideux, des bruits terrifiants, mais personne pour les entendre.

Une femme.
Seule, ce qu'elle croyait, ce qu'elle n'est pas, et pourtant ce qu'elle ressent à cet instant.
Terrifiée, incapable de n'émettre autre son que des cris plaintifs, des appels à l'aide qui restent sans réponse.
Dégoutée, de ce monde, d'elle même, d'eux, de cet instant, son ventre se nouant douloureusement et voulant désesperement faire sortir tout cela d'elle.

Des hommes.
Nombreux, ou peut être pas, elle ne sait pas, plus, les ressent seulement comme s'ils étaient une centaine, des milliers, la Terre entière.
Amusés, par une raison indéfinissable, qu'elle ne veut pas définir, elle ne le veut pas.
Insensibles, au froid, à l'humidité, à l'obscurité, aux bruits, à la peur, peut être parce qu'ils en sont l'origine.

Et de la violence.
Encore, encore et encore.
Plus, plus loin, plus fort, plus vite.
Des corps, pas de paroles, de mots, de pensées, seulement des corps, qui subissent, qui infligent.

Une nuit.
Une ruelle.
Une femme.
Des hommes.
Et de la violence.

Et une âme de plus qui s'éteint, un feu étouffé par des corps froids et destructeurs.

CrisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant