Crises

Murailles

C'était des murs impénétrables, construits avec ardeur et soin.
C'était des murs si hauts, si épais que rien ne passait. Ni son, ni lumière, ni vie. C'était des murs d'où rien ne sortait.

C'était une muraille semblable à une cage, qui enfermait du vide et, terrée dans l'ombre, on pouvait trouver de la vie. Une vie si fragile, délicate et cachée derrière de si grands murs, solides. On aurait pu l'imaginer en sécurité, protégée derrière ces barrières infranchissables. Elle même devait avoir ce genre de pensées. Cette trace de vie dans l'ombre. Seule.

Ce fut un rayon de soleil qui, malgré la pierre, réussit à franchir la muraille. Un rayon doux et chaud, presque étranger après tant de temps passé dans le noir. Puis une plante, un lierre qui traversa les briques avec difficulté. Mais qui atteignit l'intérieur de la muraille, son but, et qui s'installa, ouvra la voie.

Ce fut l'arrivée de deux éclats de vie qui réchauffèrent les murs, les firent fondre doucement, lentement, avec difficulté. Deux éclats de vie qui illuminèrent l'intérieur glacial de ces murailles.

Bientôt, ce fut une explosion de verdure et de couleurs. Plus aucune trace d'ombre, des milliers de vies. Et les plantes vainquirent la muraille. Elles la détruisirent pierre par pierre, avec fougue, finirent le travail qu'avaient commencé leurs précurseurs. Elles la détruisirent si facilement que s'en fut presque décevant, mais d'un côté si bénéfique. Une douce déception.

Ce finit par une forêt, une immense et luxuriante forêt où régnait la vie. Un terrain dont on ne pouvait déterminer les frontières, dont la lumière était éblouissante. Ce fut une verdure grouillante de vie et dont les cœurs battaient avec une cacophonie mélodieuse. Un bruit terriblement agréable dont quiconque aurait pu se complaire. Une connexion surnaturelle.