Trois

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Je ne t'en veux pas
Car c'est le propre même de l'homme que de se blesser sans le vouloir
Sans s'en apercevoir

Je ne veux pas que tu cesses tes piques
Tes flèches plantées avec précision
Vise ma pomme, mes jambes, mon cœur

Hurle
Crache
Déverse
Et noie moi

Impétueusement recommence si cela te plait
Inlassablement submerge moi de ta colère et laisse la se retirer

Cela m'est égal
Ce que je disais
Ce que je croyais

Mais la mer a rongé
Mon coeur mangé par le sel
Me donne envie de crier
De pleurer

Je dois me retenir pour ne pas couler à flot
Et c'est ridicule de parler d'eau et de larmes quand la seule chose à laquelle je fais face est ton explosion de rage

Je ne t'ai demandé que quelques mots
Trois
La sincérité pouvait rejoindre ton brasier
Seulement une phrase
Une
Une seule fois

La preuve qu'au fond de cet enfer
Se cachait un simple homme
Un ouvrier ayant laissé s'emballer la machine

C'est fou de tenir autant à quelqu'un
C'est fou d'être autant blessé par amour, par souciance.

Tellement fou que tu ne me crois pas
Que tu ne veux pas m'entendre au milieu de ta tempête
Que tu me balaie d'un regard

C'est tellement plus simple de faire dévaler sa rage que de déposer son pardon
Délicatement
Hésitant
Entre l'avalanche et la tour
Tu as fais ton choix
Tu m'as enseveli
Loin de toi
De ta vie

Pour trois mots
Trois
Une phrase
Une

CrisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant