La nouvelle s'abat violemment, sans même que je ne la vois venir.Je souris, parce que c'est une bonne nouvelle je crois, je me force. Elle a l'air heureuse elle en tout cas, donc c'est que cela doit l'être. Elle n'arrive même pas à calmer sa joie quand elle me l'annonce, quelques minutes après que l'on se soit retrouvées. Elle a sur ses lèvres le sourire le plus lumineux que j'ai pu voir depuis des années.
Alors je suppose que c'est une bonne nouvelle, parce qu'elle semble heureuse.On ne sera plus deux demain, mais bien trois. La place vide à la maison se remplit et c'est normal, c'est ce que je me dis.
Je veux dire, ce n'était pas un deuil non plus, enfin si celui d'une relation, mais ce n'était pas un véritable deuil. Les pleurs étaient moins intenses, la douleur moindre, alors pourquoi laisserait-on cette place vide ? Nous n'avons pas coulées, évidemment que non. Je dois simplement l'accepter, parce que je ne veux que son bonheur.
Pas d'égoïsme, surtout pas d'égoïsme.La rencontre. Compliquée, inattendue, désastreuse, mais surtout rapide. Trop, bien trop.
Ce n'est que moi, je suppose. Mais c'est rapide. Une vision floue et une gorge nouée en trop. L'eau monte dans mes yeux, malgré mes gestes rageurs pour la chasser. Je suis incapable de les faire partir.
Il est si... Différent. Et encore cette même pensée en tête. Rapide, trop.Un tsunami de scènes par la suite, dont les souvenirs ne sont sûrement pas tous impartiaux. Une installation. Rapide, encore. Un climat pesant dont l'origine me fait peur aujourd'hui. Un agacement constant. Une haine ? Sûrement, de mon côté en tout cas. Et de la tristesse, à flots. Vivant dans un immense océan de mal être. La maison est inondée. On se noie tous, loin les uns des autres, seuls.
Une bague qui arrive, peut être l'espoir d'une bouée, mais une ancre. Car à mes yeux, cette ancre devient un sceau, rend tout plus concret. Elle annonce que cette situation ne disparaîtra pas, elle s'améliora peut être. Ou se détériorera, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien a sauver, que la mer ai tout emporté.
Des fleurs, du blanc, de la musique. Là aussi un tourbillon confus de souvenirs, comme si je n'étais plus vraiment là. Des rubans autour de deux mains enlacés. Un union, un papier où il est écrit, noir sur blanc.
Je n'ai plus beaucoup de souvenirs mais je me souviens être rapidement partie d'une fête où pourtant je n'aurais pu que m'amuser. Amis, famille... Je voulais m'enfuir au plus vite, me réveiller de cet interminable cauchemar.Longue période noire après cela. Rien ne s'arrange. Ou peut être que si, imperceptiblement. Peut être que cet affrontement que nous avons eu tous les deux, la seule spectatrice de ce combat ne semblant pas s'y plaire, nous a lassé. Car il y a eu un affrontement, j'en suis certaine. De ma part évidemment, mais de la sienne aussi. Je ne l'en blâme pas, je suis de loin celle à avoir lancé les hostilités. Et il est bien trop joueur pour ne pas y répondre. Un point commun.
Mais nous sommes fatigués. Des voiles noirs qui viennent effacer toute rage, presque. On remonte à la surface, lentement, ensemble. Et c'était peut être la solution depuis le début, avancer ensemble.Je ne sais pas quand nous passons d'une haine viscérale à ne serait-ce que de la sympathie. Encore une fois, mon cerveau a préféré reléguer au placard ces souvenirs affligeants pour moi comme pour toi. Mais peu à peu les sourires se forment naturellement, sincères. Une musique, un chant, une mélodie. Une harmonie.
Et je trouve une nouvelle famille, il en trouve une aussi. Une famille se forme tout simplement. Nous sommes à la surface, et nous nous acrochons à la même bouée. Elle devient un navire que nous construisons ensemble, sur cette mélodie, un navire inébranlable. Je ne dis pas que les orages n'existent plus, il y en aura toujours ils font partis du voyage. Mais... Je dis que ce navire aux fondations salées, qui semblait autrefois en feu, est aujourd'hui doucement réchauffé par le soleil. Ce navire là, j'y tiens plus que tout.
Il était un inconnu, puis un ennemi, mais aujourd'hui je le considère comme un père et un ami. Un élément indispensable dans le navire qu'est ma famille, sur lequel je me reposerai et que je soutiendrai contre vents et marée.
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Crises
PoetryUne crise est qualifiée comme "une situation marquée par un trouble profond" accompagné d'une "manifestation forte d'un sentiment". Elle peut se manifester sous une grande diversité de forme et toucher tout milieu social. Tous peuvent être touchés p...