Mariée

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Le plus beau jour de sa vie, rêvé depuis sa naissance.
Familles aux sourires éclatants, soleil rayonnant, chants mélodieux et essence de bonheur. Joie concentrée.
Et du blanc partout, dans son cœur, en face de lui. Pour une promesse éternelle, ébranlable que par la mort.

Un bonheur imaginé avec tant de femmes.
Mais elle seule ayant volé son cœur, supprimé sa pensée.
Une étrange destinée que leur rencontre, orchestrée par un marionnettiste talentueux. Manipulateur de destin.
Des fils qui s'étaient liés, à jamais. Et il se trouvait emmêlé sans même la pensée d'espérer en sortir un jour. Il contemplait avec un sourire idiot les rubans bâillonnant sa main, ses doigts blanchir douloureusement.
Et la bague sertie d'une opale glacée qu'il lui avait offert afin de concrétiser ses rêves, fixer sa destinée. Les rubans qui se resserraient, se prolongeaient jusqu'à son cou. La bague sur sa main couleur de pêche.

Elle s'avance dans sa robe cadavérique. Elle flotte au dessus de chacun et tous se retrouvent figés. Paralysés par l'admiration et la peur.
Le voile fantomatique recouvrant son visage ne peut cacher ses cheveux corbeaux.
Ses yeux discernables, un vert rampant et venimeux. Ils le fixent avec intensité, s'insinuent jusqu'à lui. Et ses iris fendues qui augmentent les battements chaotiques de son cœur.
Elle a peint ses lèvres charnues d'un rouge sang saisissant, assoiffée. Une touche de couleur artificielle parfaite sur sa peau, étrangère à ses veines.

Elle s'approche à pas de loup mais ses talons qui frappent le sol la trahissent. Le claquement résonne, seuls impulsions audibles de l'église. Seul son discernable dans le silence de son cœur.
Elle se trouve parée de bijoux d'argent froids. Sa peau n'échappe pas le moindre frisson, toute aussi glacée que le métal.
Dans ses mains un bouquet rempli de couleurs : camélia, arum, colchique, hellébore noire, chrysanthème... Des fleurs placardées sur les murs, les bancs et son crâne. Partout.

Elle lui saute au cou après que le discours soit fini, qu'il ai répondu d'un oui mécanique et qu'elle ai sifflé le même mot.
Il sait sa main froide quand elle lui la vole, son regard est vide quand elle s'y agrippe. Mais rien ne sort de plus. De simples observations et un sourire idiot.

Elle le guide jusqu'à la chambre nuptiale.
Jusqu'à la nuit.
Le noir.
La fin.

CrisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant