Nature

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Le décor est splendide.

Les rayons du soleil filtrent le branchage, toiture des lieux, pour illuminer la verdure.

Ce feuillage blanchâtre, diaphane, se balance au gré du vent, sa anse fermement entremêlée à une brindille. Le monde se contemple au travers de son filtre opaque et paraît plus gris, terne. C'est saisissant.

D'un champignon bleu acier s'écoule une goutte d'humidité, liquide ambré. Les fourmis se massent autour d'elle, des ouvrières qui travaillent à la récolte d'un poison doucereux. Une naïveté attendrissante.

Et ce terrier d'un rouge éclatant qui ne peux accueillir que les plus petites créatures. Rempli de réserves de nourritures salées et grasses, craquantes, afin de passer l'hiver en sécurité. Un gage de survie.

Une fleur fluorescente, posée à même l'herbe, réfléchit le soleil. Elle illumine, prend tout l'espace et aveugle.

Les oiseaux chantent en permanence une symphonie pétaradante qui emplit le silence calme des arbres. Un ronronnement qui les fait frémir jusqu'aux feuilles.

Une rivière coupe la nature en deux. Une eau sombre et profonde, abyssale. Un débit lent et paresseux, un liquide visqueux qui colle à la verdure. Un parasite noir qui ronge tout ce qu'il touche.

Un renard, patriarche marqué par son pelage grisonnant, vient se reposer dans ce coin de paradis. À proximité de l'eau fraîche, éclairé par les fleurs et champignons au reflet d'argent, bercé par le feuillage qui suit le cours du vent.
Il se couche précautionneusement et inspire l'air frais chargé d'un pollen noir avant de papillonner des yeux puis de les fermer, définitivement.

Le décor est splendide.
Et la nature s'épanouit en reine.
S'épanouissait.
Dépérit.
Meurt
Crève.
Le décor est splendide.

CrisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant