Un soir d'été chez les Dumont-Beaupré
Un beau parc privé, bien arboré
Madame m'avait dit "Vous pouvez rester.
Mais de grâce, ne parlez pas aux invités!"A part les gamines qui servaient les convives
Tout le reste n'était que notables et oisives
Autant dire que j'étais à deux doigts de rentrer
C'est alors que je l'ai vu arriverGrand et brun, la trentaine je dirai,
Un air de baroudeur désenchanté
Après m'être légèrement remaquillée
J'ai pris mon courage à deux mains pour lui parlerIl faisait une pause entre deux mises en place
Une cigarette au bec, et déjà il m'agace
"N'est-ce pas trop dangereux de fumer,
Quand on exerce le métier d'artificier?"Ma mise en bouche le fait sourire,
C'est déjà une bonne chose
Il se risque à un petit rire
J'ai chaud et les joues roses"Et vous, ma jolie, dites-moi, que fumez-vous?
Mentholées, peut-être, brune, blonde, ou?"
J'hésite trop longtemps, me voilà sans arme
Je dois le reconnaître, je suis sous le charme"J'ai allumé une blonde" fait-il d'un air narquois
Petite précision utile : il s'agit bien de moi
Mes cheveux et les blés font couleur commune
Vous l'aurez bien compris, je ne suis pas brune
Yeux bleus, si ça vous intéresse, et bouche qu'on dit mutine
De belles hanches larges, une taille des plus fines
Et une poitrine qui déborde du corset
Et m'interdit de porter tout décolletéIl a l'œil, le coquin semble avoir vu tout ça
Quant à moi, ce que je regarde, ce sont ses bras
Puissants et velus, sous sa chemise retroussée
J'aimerai le voir nu, son pantalon déboutonné"J'ai encore deux mises en place, et le spectacle peut commencer.
Reviens vers vingt-trois heures, si tu veux le voir de près..."
Ça y est, je pique un fard, comme une midinette
Mais qu'est-ce donc que cette bosse sous sa braguette?Je retourne en cuisine, chipe un bout de fromage
Vide un verre de vin, pour me donner du courage
Le bougre a quelque chose, je le sens, c'est sûr
Une chose qui m'intéresse rudement, sous la ceintureJ'ai un peu aidé, me suis beaucoup ennuyée
Alors j'ai imaginé comment ça se passerait
Pauvre fille de rien, je ne demande pas grand-chose
Un homme d'un soir, un peu d'affection, si je l'ose
Finalement le temps passe et à un quart d'avant l'heure
Je sors par derrière pour rejoindre mon joli-cœurIl fait noir ici, tout à été éteint
Mais où est l'artisan, je l'espère pas trop loin
"Par ici!" Il chuchote, "Ça va commencer!"
Je marche à l'aveuglette dans la direction indiquéeIl m'attrape par la taille, et j'étouffe un cri
Me ferme la bouche de la sienne, puis
M'allonge doucement dans l'herbe de juillet
Et retrousse savamment ma robe ajustée
Il m'embrasse dans le cou, dégage mes épaules
Il sait vraiment bien s'y prendre, le drôle
"Et le spectacle?" Je demande, chavirée
"Dans quelques secondes, ça va commencer..."Il a posé sa main sur mon sexe échaudé
Quand part non loin de là, la première fusée
Quand il touche mon bouton, mon cri se confond
Avec, haut dans le ciel, la déflagrationIl titille encore mon petit berlingot
Puis libère mes seins qu'il découvre gros
J'écarte alors mes jambes pour qu'enfin il me prenne
Et qu'au moins pour cette nuit, je lui appartienne
Alors qu'au dessus de nous le ciel s'embrase
Il me semble que nous entamons une nouvelle phaseJe sens son tison rouge pressé contre mon ventre
Ma main y descends et prestement je le rentre
Dans les braises de mon sexe, qui enfin se complète
Du chibre de cet homme qui, comme une bête,
Me besogne sans façon au-dessus de moi
Et sans prendre garde déchire un de mes basJe gémis sans contrôle mais nul ne nous entends
Il y a trop de bruits pour ça au firmament
Le tremblement des fusées lors du décollage
Je le sens dans mes reins sans que ça me soulageÀ un moment, sans raison il se retire
Je suis alors frustrée de mon plaisir
Puis il revient et me pénètre encore
Il a l'air différent, ce nouveau corps-à-corpsQuelque chose dans mon ventre semble gagner en vigueur
Ce n'est pas son vit, je l'ai touché toute à l'heure
Un tourbillon qui remonte le long de mon dos
Fait trembler mes épaules, me donne chaud
Durci mes seins et m'envoie dans le ciel
Comme une de ces fusées, je me joins à ellesEt la grande explosion finit par arriver
Il grogne et semble soudain se vider
Une chaleur m'envahit comme il retombe sur moi
Me caresse les cheveux, me serre dans ses brasJe crois qu'il m'a remerciée, mais il faut se quitter
Il fait toujours noir, mais on va rallumer
Je me rajuste et cours, un peu chancelante
Avant qu'on réalise que je suis absenteLendemain j'aide madame à ranger
La salle où se trouvaient les festivités
Sans malice elle me fait alors remarquer
Que l'artificier avec son frère travaillait"Un jumeau, rendez-vous compte!
Et bel homme, avec ça."
Un petit sourire, un souvenir sans honte
Ceci explique cela...

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Rimes coquines
PoésieUn essayage de bikini qui dérape, une rencontre inattendue au bord d'une route, la piscine d'un hôtel presque vide, une randonnée polissonne... Autant de situations, autant de rencontres, autant de fantasmes que je vous invite à découvrir.