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Philippe et le Chevalier décident de m'emmener dans un lieu plus fermer et le Duc opté pour ses appartements. Même si c'est une reine comment a-t-elle oser s'attaquer à moi en publique ? Il y avait tant de monde que cela doit déjà se savoir dans tout Versailles et si le roi ne débarque pas tout de suite ça doit simplement être pour une raison d'état. Je n'ai pas vu Ely depuis un petit moment mais il me semble que quand cela atterrira dans ses oreilles elle saura venir me trouver.

Je suis étonnée de la vie et les chemins qu'elle nous fait prendre. Nous habitons dans le même château et pourtant nous nous voyons peu. Nous sommes pourtant inséparable d'ordinaire mais je côtoie des personnes pour qui elle doit avoir de la rancœur. Quoique mes petits doigts m'ont récemment dit que Ely et Philippe se parlait de nouveau mais en secret. Même si je voulais passer une journée avec mon amie cela deviendrai presque infaisable. Philippe est toujours dans les parage à vouloir me changer les idées ou alors le roi me court après et je dois bien avouer que j'aime cette idée.

— Il faut avouer que vous avez la langue vive ma chère. Sourit malicieusement le Chevalier en me servant un verre de vin.

— On prend les pari ? Demande Philippe en regardant son amant.

— Dans une heure pas plus. Lance celui-ci avant de boire une gorgée.

— De quoi vous parlez ? Demandé-je curieuse en m'installant dans le plus grand canapé rouge.

— Du temps que va mettre mon frère pour arriver. Je penche pour moins d'une heure si s'agit de son petit rayon de soleil et personne ne doit y toucher. Rétorque Philippe en me regardant avec un sourire fière.

Sans le vouloir mon frère me fait une révélation. Sa Majesté ne m'a jamais appeler ainsi et j'aimerai à présent savoir pourquoi. Son rayon de soleil ? Mais c'est son emblème ! Pourquoi m'appeler ainsi ? Peut-être est-ce un code quand ils ne sont qu'entre frère ? Ou au contraire est-ce quand ils sont en grand compagnie ? Tant de questions auxquelles je n'aurai sûrement jamais la réponse. Dans ma robe bleu je ressens le regard intense que mon frère me lance et je sais d'or et déjà qu'il s'interroge sur les pensées qui peuvent me traverser l'esprit. Le Chevalier se met alors à parler à mon frère d'un bal qui aurait lieux dans les jardins le lendemain soir. Je raffole des bals et si je pouvais j'en ferais chaque soir jusqu'à la fin de ma vie. Les bals, les belles robes et les pièces aussi somptueuses les unes que les autres. Je vis dans un rêve mais malheureusement bien souvent la réalité nous rattrape bien vite.

— Bien il te faut une nouvelle robe ! Lance Philippe en me pointant du doigt avant de demander à ce que l'on aille chercher son couturier.

— Puis-je savoir pourquoi vous portez la même couleur tout les deux ? Demande le Chevalier avec un regard suspicieux.

— Je voulais attirer le regard des gens et observer leurs réactions. Mais personne n'a rien remarqué et tout le monde sait à présent qu'il ne faut pas attaquer Madame de Vissac. Rétorque mon frère avant de glisser son regard sur moi.

— Pourquoi dis tu cela ? Demandé-je avec les sourcils froncé.

— Ma chère quand on répond ainsi à la reine ça ne passe pas inaperçue et à raison. Vous lui avez donner tord en seulement deux phrases et Madame de Montespan est partit la queue entre les jambes. Rit le Chevalier avant de se servir un nouveau verre de vin.

— Le simple fait de lui avoir répondu te donne un tout autre aspect à la cours. Je ne sais pas comment mon frère va réagir mais une chose est sûr il va t'en parler. Ajoute Philippe avant de trinquer avec le Chevalier.

D'un pas décider je me dirige de nouveau vers les salons pour chercher mon amie. Je dois absolument avoir son avis dans l'instant et si elle n'est pas au courant et bien je lui raconterais tout dans les détails. Philippe marche dans mes pas derrière moi et je ne sais pas pourquoi il me suit ainsi. Dans deux salons différents je ne trouve pas Ely et cela commence à m'inquiéter. C'est finalement dans un simple grand salon où tout le monde discute à loisir que je le trouve en compagnie de la Palatine qui sait se faire des amies. Je m'approche alors rapidement du groupe de femme tandis que Philippe décide de rester en retrait près la cheminée en marbre. Il observe.

— Oh Elo qu'est-ce que tu fais là ? Demande mon amie bien étonnée.

— Ely il faut absolument que je te parle de quelque chose. Mais pas ici. Dis-je au creux de son oreille avec un ton insistant.

— Mais enfin que se passe-t-il ? Demande la Palatine intriguée.

— C'est si presser que ça ? Répète-t-elle avec les sourcils froncer.

— Oui vraiment !

Au moment où nous nous retournons pour quitter la pièce le roi entre avec un sourire affiché sur le visage. Son regard glisse sur toute la pièce et il semble chercher quelqu'un. Ses yeux s'arrêtent sur moi et il vient se placer devant moi. Tout le monde suit le moindre de ses gestes et j'entends chaque personne chuchoter dans les coins de la pièce. Qu'est-ce qui se passe enfin ?

— Votre Majesté. Dis-je en appliquant ma révérence à présent à la perfection.

— Madame de Vissac comment vous portez vous ? Demande Louis avec un sourire.

A cette phrase tout le monde surréagit dans la pièce. Après des Oh quelques peu chuchoter voilà que tout le monde se met à parler tandis que je répond convenablement au roi. Louis semble fière mais je comprends pas ce qu'il se passe autour de moi. J'arrive à en être totalement gêné et mon regard se tourne automatiquement vers Philippe comme si la réponse se trouvait dans ses yeux. Il affiche un air surpris si bien que sa bouche entre ouverte veut tout dire. Louis vient de faire quelque chose d'une très grande importance et dont je n'arrive pas à me souvenir. Mes cours d'histoires commencent à dater et certains petits détails ne sont même pas aborder. A la fin de notre discussion le roi sort par l'autre porte et fait un signe de la main discret à son frère pour qu'il le suive. Avec Ely nos regards se croisent et je crois bien que les seules personnes n'ayant vraiment rien compris à toute cette scène c'est bien nous.

— Suivons les Elo c'est le seul moyen de savoir. Lâche mon amie comme si elle avait lu dans mes pensées.

A chaque changement de porte nous apercevons seulement Bontemps qui paraît faire exprès d'être légèrement à la traîne. Nous actions le pas rapidement avant de les perdre et ils nous mènent aux appartements du Duc. Dans un premier temps on nous ferme la porte au nez et les mousquetaires nous empêchent de passer. Elyzabeth râle sur les mousquetaires dans toutes sa splendeurs. Même si elle les menace de mort ce qui ne semble pas les déstabiliser ils savent pertinemment qu'elle ne peut rien faire contre eux dans l'instant.

— Laisser nous passer ! Vous savez qui est mon amie ? Une très proche amie de son Altesse le Duc alors écartez vous tout de suite !

Je retiens mon rire le plus longtemps possible. Je n'ose pas lui avouer qu'elle doit paraître ridicule devant deux grands hommes armés qui la dépasse d'une tête. Soudainement on entend la voix de Philippe hurler à travers les murs.

— TIEN TA PROMESSE MON FRÈRE ! SINON JE TE JURE QUE JE FERAI TOUT POUR TE L'ENLEVER.

Nos souffles se coupent subitement et le temps s'arrête. Le regard de Elyzabeth coule vers moi. Le silence est maître en cet instant et même les mousquetaires sont terrifié. Le roi répond avec calme et je ne sais pas de quoi il en retourne dans cette pièce. Philippe vient-il de menacer le roi ? Chaque noble qui passait dans le couloir c'est arrêter, plus personne n'ose bouger et tout le monde a retenu cette simple phrase. Quel nouvelle rumeur va encore courir sur Philippe ? Mon frère tu n'arrives pas à contenir tes émotions et je crois que tu te perds dans tes sentiments. Je sais que tu n'as pas confiance en lui et cela depuis bien des années et il t'a sûrement beaucoup trop trahit pour le trône. Mais laisse moi essayer de changer cela à ma manière.

Chaque âme peut-être sauver mais surtout je pense que Louis a un bon fond et que cette avidité pour le pouvoir et la luxure peut-être assagie avec le temps. Néanmoins la première chose que me dirait ma mère serait la suivante 《 Chasse le naturel et il revient au galop...》. Ce dicton est vrai et la vie me l'a prouver déjà plusieurs fois.

— Elo de quoi il parle ? Demande mon amie avec les larmes aux yeux.

— Pourquoi tu pleures Ely ? Demandé-je avec une petite voix.

— La détresse dans sa voix. Tu ne l'as pas entendu ? Mon dieu c'est horrible à quel point il souffre. Souffle-t-elle avant de se jeter dans mes bras.

Malheureusement si Ely je l'entends chaque jour qui passe. Mon cœur le sait mais nous ne pouvons rien faire pour la souffrance qui unit ces deux frères à jamais. Ils sont liés par le sang, le royauté mais aussi par leur dualité. Et elle sera éternelle.

Versailles, mon amour, ma lune... [T.3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant