Les Racines du Saule ~2. Le Pétale~

Chapitre 17

L'oiseau cherchait des graines dans l'étendue de neige de la prairie, sans se douter qu'un félin affamé se trouvait juste derrière lui. La neige crissa, l'oiseau s'envola, un corps s'élança, et le volatile mourut.

Nuage de Pétale enleva la neige qui recouvrait sa proie en la secouant. L'oiseau tacha la poudre blanche et froide de son sang rouge et chaud, et en l'examinant, le novice remarqua qu'il était tout sauf dodu. L'apprenti prit sa proie dans sa gueule et se faufila à travers le pré pour retrouver Nuage d'Averse. Le novice gris se trouvait aux côtés de Poussière de l'Aube et de Pupille d'Anis, entrain de déposer au sol un maigre mulot.

— Tu n'as rien trouvé, Nuage de Pétale ?, interrogea la guerrière écaille.

— Si, un tout petit oiseau..., déclara le novice d'une voix dépitée.

Poussière de l'Aube soupira et regarda au loin.

— Ce ne sera pas suffisant pour nourrir le clan, continuons à chasser.

Nuage d'Averse rejoignit difficilement Nuage de Pétale en se frayant un chemin dans la neige et déclara.

— Moustache de Verdure dit que Museau Blanc va encore plus mal depuis que Nuage de Lierre a pu sortir de l'antre du guérisseur...

— Ah bon ? Il n'a pas plus de remèdes maintenant que Nuage de Lierre va mieux ?, s'inquiéta Nuage de Pétale.

Nuage d'Averse soupira.

— Non pas du tout... Les remèdes de Nuage de Lierre ne sont pas ceux dont Museau Blanc a besoin... il lui faut de l'herbe à chat.

L'autre apprenti donna un coup de patte rageur dans la neige, en sortant ses griffes.

— Et bien sûr, s'énerva le novice tigré, de l'herbe à chat, Moustache de Verdure n'en a plus !

— Non... plus du tout.

— Et... Nuage Flamboyant va mieux ?, s'enquit le novice aux yeux bleus, un peu hésitant.

—...Et ben... bof. Au moins, elle, elle arrive à parler et à boire seule... la dernière fois que je suis allé la voir, Museau Blanc délirait complètement. Et le manque de nourriture n'aide pas...

Nuage de Pétale s'avança dans la neige du pré d'un pas décidé, en ignorant le froid qui lui brûlait les coussinets et le pelage.

— Dans ce cas, allons en chercher, de la nourriture.

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— Vous n'avez pris que ça !, s'exclama Nuage d'Iris.

Nuage de Pétale déposa son oiseau sur la pile de gibier qui ne contenait qu'un pauvre campagnol, quelques souris, et un lapin qui n'avait que la peau sur les os.

— On a fait ce qu'on a pu, d''accord !?, se justifia Nuage d'Averse.

Il posa son mulot aux côtés du moineau de Poussière de l'Aube.

— Tu étais où, toi, tandis qu'on chassait, hein !?

Nuage d'Iris défia son camarade du regard.

— Entrain de faire mon évaluation de guerrière !

Le novice gris se figea.

— De guerrière ? Tu vas... devenir guerrière ?

— Oui. Et Nuage de Lierre aussi.

— Mais c'est génial !, s'écria Nuage d'Averse.

L'apprenti aux yeux gris félicita son amie et délaissa le tas de gibier pour aller l'annoncer à sa sœur. Nuage de Pétale le suivit, en ayant pour but d'aller vérifier par lui-même l'état de Nuage Flamboyant.
Ils arrivèrent tous les deux dans la tanière du guérisseur et y entrèrent en s'annonçant. La novice rousse était roulée en boule dans sa litière, le visage caché par sa queue touffue.