La nouvelle

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Lorsque Prisca s'était présentée devant l'imposante villa, elle avait été impressionnée par la porte en bois massive. C'était exactement le genre de porte qu'elle avait imaginé après avoir vu l'immense portail d'entrée qui s'était ouvert sans un grincement. Tremblante de peur, elle attendait qu'on lui ouvre la porte. Un homme d'une trentaine d'années presque aussi large que l'ouverture apparut devant elle et la regarda de haut en bas. Il lui sembla qu'il scrutait son corps centimètre-carré par centimètre-carré comme s'il pouvait voir à travers ses vêtementswsxdd. Elle frémit mais elle ne dit rien. Elle entendit sa grosse voix résonner sur le perron.

- Qu'est-ce que tu veux, petite ?

- Travailler ici... on m'a dit qu'il y aurait du travail...

Prisca déglutit et elle baissa les yeux sur l'arme qu'il tenait bien en évidence.

- Tu es ici pour travailler ?

- Oui monsieur. On... on m'a dit de revenir ce matin, bredouilla-t-elle. On m'a dit qu'une place serait libérée.

- Entres.

Prudemment, elle fit quelques pas dans la maison, laissant le temps à ses yeux de s'habituer à la pénombre. Les murs étaient d'une blancheur immaculée et le sol devait être en bois franc. Le hall d'entrée était vaste et sobrement décoré de quelques tableaux et d'un énorme bouquet de roses rouges. Des bruits de pas résonnaient au loin, trahissant une présence. L'homme qui l'avait accueillie la guida jusqu'à une chambre et il renifla ostensiblement.

- Tu devrais prendre une douche, si elle doit te réduire à l'état de cadavre, je préfèrerai que tu n'empeste pas autant jusqu'à ce qu'on débarrasse ton corps.

Prisca déglutit et elle parcourut la pièce des yeux. C'était la plus grande chambre qu'elle n'avait jamais vue. Il n'y avait pourtant qu'un grand lit, une commode et une armoire. Deux portes étaient closes en face d'elle ; s'il lui avait dit de prendre une douche, c'était que l'une des portes menait à une salle de bain. Elle ne savait pas trop si elle devait demander laquelle quand il la soulagea de son doute.

- Celle de droite. Je vais être obligé de rester à la porte, pour être sûr qu'il n'arrive rien de regrettable.

Prisca espéra qu'il resterait à la porte de la chambre mais il s'adossa à la porte de la salle de bain dès qu'elle fut entrée.

- Est-ce que vous allez me regarder me déshabiller ?

- Ça te dérange ? demanda-t-il en haussant un sourcil.

- Oui, souffla-t-elle.

Il regarda ailleurs en souriant et Prisca entra dans une grande douche à l'italienne à la vitesse de l'éclair. Elle ne prit même pas le temps de savourer sa douche qu'elle s'enveloppa dans une serviette.

- Vous avez pris mes vêtements ?

- Je t'en ai déposé de nouveaux.

Son sourire, qui ne semblait pas le quitter, était de plus en plus carnassier. Prisca regarda ce qui ressemblait à une robe, elle la déplia et elle fit une grimace de dégout. La robe était propre, bien sûr, elle sentait même la lessive mais elle ressemblait à ces robes que portaient les domestiques au 20ème siècle. Fébrile, elle interrogea encore son garde :

- Je suis obligée de mettre ça ?

- Oui, gloussa-t-il.

Elle déglutit et elle enfila les sous-vêtements qui curieusement étaient à sa taille. Une fois la robe mise, elle n'osa même pas se regarder, de peur de se trouver ridicule. Elle hésita avant de parler à nouveau :

La MamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant