Prisca

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Esméralda quitta la villa et Athénaïs entreprit une séance de musculation. Elle resta longtemps dans sa salle de sport pendant que Prisca s'afférait à ranger le bureau. Lorsque la jeune fille s'arrêta, elle se présenta à la porte avec une serviette et un verre de jus d'oranges pressées. Elle resta bouche bée devant Athénaïs qui faisait des tractions sur une barre suspendue. Elle regarda tous ses muscles se contracter pour soulever son corps trempé de sueur. Elle avait ôté son t-shirt pour ne garder qu'une brassière de sport. Son jogging était jeté à terre, elle ne portait qu'un boxer.

- Le verre, Prisca.

La jeune fille releva vivement le verre qu'elle allait renverser et Athénaïs lâcha sa barre. Elle s'approcha et lui prit la serviette des mains en souriant. Elle s'épongea :

- Je crois que tu baves.

Prisca essuya machinalement sa bouche avant de se rendre compte que la maitresse de maison s'amusait de sa blague.

- Je vous demande pardon Señora.

- C'est moi qui te met dans cet état ? demanda-t-elle avec un sourire.

- Non Señora... je...

- Tu es rouge comme une pivoine. Serais-tu en train de me mentir ?

Prisca ne lui répondit pas, elle prit la serviette qu'Athénaïs lui tendait.

- Tu peux terminer de m'essuyer.

Prisca hésita.

- Ce n'était pas une question. Je t'ai donné un ordre.

Prisca essuya donc la maitresse de maison, les mains tremblantes. Elle passa la serviette sur sa poitrine, terriblement gênée.

- N'aie pas peur Prisca, je ne suis pas en sucre.

- Je... je...

- Pourquoi ça te gêne ?

- Parce que je ne suis pas... Esmé...

- Peu m'importe. Je n'ai pas besoin que tu sois Esmé. Si tu as envie de me toucher, fais-le. Tu ne dois pas te gêner.

- Je... je suis pas...

- Ça tu ne le sais pas encore. Si tu peux voir que les gens me mentent, moi je peux voir dans tes yeux que tu ne sais pas ce que tu veux.

Prisca recula en baissant les yeux.

- Je vais prendre une douche. Ça te laisse quelques minutes pour réfléchir.

Lorsqu'Athénaïs fut habillée, elle s'installa dans son bureau. Prisca entra après elle et déposa un verre de jus d'orange sur le secrétaire. Elle s'assit.

- Je ne voulais pas te forcer Prisca. Pardonnes moi.

- Vous en aviez envie ?

- J'avais envie que tu te libère de ta frustration. Ton regard quand tu m'as vu suspendue à cette barre... j'ai pensé que tu voulais quelque chose mais que tu ne t'y autorisais pas. J'ai pensé bien faire.

- C'est moi qui ai été irrespectueuse.

Athénaïs soupira et vida son verre d'un trait.

- C'est toi qui l'a fait ou Maria en avait déjà préparé ?

- C'est moi qui l'ait préparé, Señora. Est-ce qu'on peut parler d'hier soir ?

- Bien sûr. Jusqu'où te souviens-tu ?

La MamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant