Un grand pouvoir

196 13 0
                                    

On toqua à la porte et on entra sans attendre de réponse. Prisca recula derrière le fauteuil de la maitresse de maison et reconnu son autre frère. Les deux hommes se ressemblaient beaucoup, ils n'avaient en revanche que quelques traits en commun avec leur sœur qui semblait plus jeune qu'eux. Ils avaient tous trois les même cheveux épais et noir de jais, l'arrête de leur nez avait la même droiture et leur peau avait la même teinte bronzée. Il s'approcha et sourit.

- Bonjour ma sœur.

- Bonjour Angelo, voilà un mois que tu es parti. Ça fait du bien de te retrouver. Quand es-tu arrivé ? Je n'ai rien entendu cette nuit. A moins que tu sois allé rejoindre ton frère avant de venir me voir.

- Je suis arrivé en même temps que ton peuple qui attend que tu ouvres la porte. Je vois que tu t'es trouvé un nouveau jouet.

- C'est ton frère qui me l'a ramenée.

- Tu plaisante ? demanda-t-il comme si Prisca n'était pas là. Elle a demandé à travailler pour toi ?

- Oui. Ça te pose un problème ?

- Non, j'espère seulement qu'on n'aura pas à l'exécuter comme les autres, celle-là.

- Si ça arrive, Maria a demandé à ce que vous le fassiez dans le jardin ou dans la baignoire. Elle en a marre de lessiver le parquet et les tapis.

Prisca regarda Athénaïs avec appréhension mais elle resta derrière elle sans rien dire.

- Combien sont-ils à attendre ? demanda la maitresse de maison.

- Une quinzaine.

- Dis-leur que j'en recevrai 10 ce matin. Les autres n'auront qu'à revenir cette après-midi.

- Si j'étais toi, je n'en prendrai que 5 mais...

- Mais tu n'es pas moi, tonna Athénaïs. Fais-les entrer.

La porte du bureau resta ouverte et Prisca murmura :

- Je ne l'avais pas rencontré... je n'avais vu que votre autre frère...

- Tu avais vu Sergio, il ne quitte jamais la maison. Angelo règle quelques affaires pour moi dans les départements voisins. Je préfère ne pas me déplacer vu ce qui est déjà arrivé. Et puis, à quoi bon avoir deux frères si je ne peux pas en envoyer un en voyage d'affaire.

On toqua faiblement à la porte. Une femme d'une quarantaine d'années entra, la tête baissée. D'un signe de la main, Athénaïs l'invita à s'asseoir.

- Je m'appelle Susan Mariano...

- C'est la première fois que tu viens me voir, Susan ? demanda Athénaïs.

- Si Señora.

- Et tu ne sais pas qu'on dit Bonjour quand on rencontre quelqu'un ?

La femme resta bouche bée. Elle baissa la tête, honteuse et elle se leva.

- Assieds-toi, ordonna Athénaïs. Et active toi, tu n'es pas la seule à vouloir me parler.

Prisca était étonnée par la froideur d'Athénaïs. Elle sentait qu'elle était conciliante mais qu'elle resterait intraitable. Isabelle parla doucement :

- Mon mari n'a plus de travail... moi je n'en ai jamais eu... les enfants sont partit de la maison qui est très grande...

- Tu me demande de l'argent ?

- Si Señora. Je... j'ai honte...

- Il ne faut pas. Ça arrive à tout le monde, c'est un moment de faiblesse à surmonter. Mais plutôt que de te donner de l'argent, tu ne préfèrerais pas que je vous trouve un appartement que vous auriez les moyens de vous payer ?

La MamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant