La Mama

Prisca, encore une fois

Prisca revint s'asseoir en fronçant les sourcils :

- Vous aimez la regarder danser ?

- Oui. Elle est très jolie et elle est douée. Tu ne trouves pas ?

- Si. Mais je ne comprends pas le plaisir que vous y prenez.

- Je ne peux pas te l'expliquer, j'aime ça, c'est tout.

Prisca ouvrit la bouche pour parler mais elle se ravisa.

- Je t'écoute, sourit Athénaïs.

- Parfois, vous agissez comme un homme.

- Tu trouves ?

- Vous aimez regarder des femmes danser, vous aimez les femmes, vous faites de la musculation, vous êtes la dirigeante de la mafia. Ce sont des choses d'hommes.

- Et tu ne trouves pas ça normal ?

- Je trouve ça étrange.

- Est-ce négatif ?

- Non, c'est... étrange.

Elles restèrent une demie heure encore et puis quand les clients commencèrent à investir les lieux, elles rentrèrent à la villa. Prisca chercha Athénaïs sans la trouver, elle se contenta donc de préparer la chambre. Il était déjà tard quand on sonna à la porte. Elle s'approcha prudemment, les frères de la Señora étaient déjà là. L'un ouvrit la porte, l'autre retint Prisca derrière lui. Angelo la prévint :

- Ne te mets pas devant la porte, petite. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver.

- Vous donneriez votre vie pour me protéger ? demanda-t-elle en retour.

- Tu poses beaucoup de questions pour une simplette.

Sergio ouvrit la porte et s'écarta quand il reconnut Esméralda. Il laissa passer Prisca.

- Señorita ? Qu'est-ce que vous faites ici aussi tard ?

- Je voulais voir la Mama...

- Je ne sais pas si elle peut vous recevoir.

- Est-ce que je peux entrer ? Il fait froid...

Prisca la fit patienter au salon et elle partit à nouveau à la recherche la Señora. Elle finit par entre dans sa chambre.

- Señora ?

- Je suis là, Prisca.

La jeune femme entra dans la salle de bain et elle se retourna vivement.

- Allons, sourit Athénaïs. Tu ne vas pas me dire que tu es pudique à ce point.

- Ce n'est pas pour moi, Señora, c'est pour vous. Vous êtes nue...

- Je prends un bain, évidement que je suis nue. Retourne-toi et viens t'asseoir.

Prisca vint donc s'asseoir au bord de la baignoire pour parler avec la Señora.

- Qui a sonné à notre porte ?

- Esméralda. Elle voulait vous voir.

- Tu lui diras que je ne peux pas la recevoir.

- Pourquoi vous ne voulez pas la voir ?

Prisca baissa les yeux vers le corps d'Athénaïs qui posa son bras mouillé sur ses jambes. Elle sourit et saisit le pain de savon qui flottait sur l'eau. Elle frotta doucement son bras, de sa main à son épaule. Elle avança vers elle et elle passa le savon sur son buste. Elle hésita à plonger la main dans l'eau. Athénaïs lui répondit :