Naissance

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Plus les mois passaient, plus Athénaïs redevenait amicale avec Gallia. Elle avait été très froide avec elle en apprenant sa grossesse. Prisca avait eu du mal à l'expliquer à la jeune mère. Athénaïs enviait énormément Gallia. Elle la jalousait en fait, elle lui en voulait de porter cet enfant qui aurait dû être le sien. Ce n'est que quand elle avait commencé à grossir qu'Athénaïs s'était adoucie.

Un matin, en voyant Gallia entrer dans la salle à manger en caressant son ventre, Athénaïs se pencha vers Prisca. Elle susurra :

- Je veux toucher son ventre.

Prisca s'étouffa avec son croissant. Elle regarda Athénaïs comme si une seconde tête lui avait poussé sur les épaules. Elle choisit bien ses mots pour parler à Gallia et elle s'installa avec elle dans le salon après le petit déjeuner. Elle parla doucement :

- Gallia, j'ai besoin de vous demander quelque chose. Mais ça me gêne.

- Qu'est-ce que c'est ? Ne te gêne pas. Ça fait six moi que je vis avec vous, j'ai oublié ma pudeur.

Prisca prit une grande inspiration et elle déclara :

- La Senora... aurait... elle aurait beaucoup aimé avoir un enfant, vous le savez ?

- Oui, on en a déjà parlé. Et ?

- Elle m'a confié qu'elle aimerait beaucoup s'assurer que votre enfant va bien, bredouilla-t-elle maladroitement.

Gallia passa une main protectrice sur son ventre.

- Pardon ?

Prisca sentit qu'elle allait se fâcher.

- Je sais que c'est indécent, Gallia. Je sais que ce n'est pas correct mais elle...

Gallia la coupa d'un geste de la main.

- Elle veut toucher mon ventre ?

Prisca baissa les yeux, terriblement gênée de devoir demander ça pour la maitresse de maison.

- Pourquoi n'est-elle pas venue me le demander ?

- Elle ne sait pas toujours dire les choses. Elle ne sait pas toujours s'y prendre.

Gallia se leva et elle entra dans le bureau de la Señora sans même prendre le temps de frapper.

- Je t'ai déjà demandé de frapper à la porte avant d'entrer, râla Athénaïs.

- Vous êtes lâche, déclara Gallia.

- Je te demande pardon ?

- Vous vous cachez derrière une enfant pour poser les questions qui vous font peur. Pour donner les ordres que vous n'avez pas envie de donner.

Athénaïs se leva et elle ordonna à Prisca de se taire d'un regard.

- Je suis lâche, selon toi ?

Gallia pâlit, se rendant compte de ce qu'elle avait dit.

- Non je...

Athénaïs s'approcha et elle posa les mains sur son ventre rond.

- A partir de maintenant et puisque tu m'as contrariée, je vais prendre tous les droits sur ce ventre. Et sur tous les enfants qu'il pourra porter.

Elle arrêta encore Prisca d'un geste de la main et elle continua :

- Je ne suis pas lâche, Gallia. Je tâchais seulement de te ménager. Dans ton état, tu n'es pas prête à encaisser tout ce que je pourrais dire.

La MamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant