Chapitre 37

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Well, hello !

Ça fait très longtemps, je sais. Je n'ai absolument aucune excuse pour ça, en vrai. J'ai juste eu un mal terrible à écrire le dernier chapitre et comme je ne voulais pas publier avant d'avoir totalement fini bah... ça a traîné. Comme d'habitude.
Bref, j'espère que l'attente en valait la peine du coup, et que vous apprécierez ce chapitre !

La suite arrive demain, l'épilogue arrivera après-demain (parce que le dernier chapitre finit quand même en suspense très léger et que j'aime m'arrêter sur du suspense), et après ça, baisser de rideau pour cette histoire :)

Bonne lecture ❤️

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       Rey s'est réveillée satisfaite. Elle s'est sentie d'une rare légèreté, envahie d'un sentiment de plénitude qu'elle ne saurait décrire proprement. Jamais auparavant elle ne s'était sentie comme ça. Comme sur un nuage.

Quand elle a tourné la tête pour regarder Ben, elle l'a aperçu assis sur sa chaise de bureau, éclairé par la lampe de chevet posée à côté de l'écran d'ordinateur. Pris dans sa lecture, il n'avait pas entendu le froissement de la couette qui retombe, et dévoile sa poitrine nue. Rey s'est alors levée en silence et, après avoir ouvert les volets, a rejoint le salon. Ben n'a pas sourcillé. La jeune femme n'a rien dit. La concentration de son amant l'a fait sourire, puis immédiatement se renfermer. Le lendemain de leur nuit de noces fictive, elle aurait aimé avoir un peu plus d'attention de sa part.

Quand elle arrive dans la pièce principale, le tas de notes et de livres ouverts sur la table basse lui sautent aux yeux. Comment a-t-elle pu oublier à ce point sa mission ? Cette nuit avait changé bien des choses en elle. Rey contemple la tranche de ces bouquins qu'elle connaît par cœur. Soudain, elle n'a plus de but. C'est ça, cette chose qui a disparu cette nuit. Sa virginité n'est rien comparée à ça. Rey a toujours eu une curiosité pour la psychologie. Depuis toute petite, elle observe les gens de loin et ne peut s'empêcher de s'imaginer leurs tracas, leurs craintes, leurs désirs. Quand elle a commencé ses études, elle espérait trouver un cas comme ce gynécologue et le pasteur qui l'accompagne. Finalement, ça n'est pas pour passer pour une sauveuse ni pour se prouver qu'elle est saine d'esprit. La finalité de tout ça, c'était avant tout de pouvoir découvrir toute seule son putain de problème. Le truc qui la faisait passer pour une folle c'était tout simplement de vouloir s'obstiner à se prouver qu'elle n'était pas folle, quitte à être marginale, coupée du monde, sans ami. Rey avait réussi à trouver quelqu'un, à communiquer, à exprimer ses sentiments et à comprendre les siens. Elle est entrée en communion avec un autre être, et maintenant, elle ne savait plus quoi faire de sa vie. Avait-elle vraiment besoin de s'acharner à aller localiser ce fou ? Sûrement pas.

D'un coup, la jeune femme se retrouve sans but. Elle se fiche du tueur. Elle se fiche de tout ça, au contraire de Ben. Quand Rey le voit, encore concentré sur le journal de sa petite sœur, à tel point qu'il ne l'a pas remarqué, elle se dit qu'elle n'a pas le droit d'abandonner. Elle aime Ben, et elle sait qu'elle pourra y mettre toute sa force et toute sa conviction pour essayer de panser cette plaie, elle n'y arrivera jamais tant que le coupable ne sera pas arrêté. La police a refermé le dossier, une fois de plus, faute de moyen. Ben et elle sont les derniers à être encore accrochés à tout ça.

Rey s'habille en silence, passe un jean skinny et un sweatshirt à capuche. Ben n'a pas bougé, et ce n'est pas grave. Dans le fond, la jeune femme veut du temps pour elle. Elle aussi a besoin de réfléchir et de prier. Elle enfile ses bottines à lacet, un gros blouson appartenant à Ben, et sort affronter le froid de l'hiver après avoir laissé une note sur la table. Le vent glacial lui donne le coup de fouet dont elle avait besoin pour bien démarrer sa journée.

Sur le chemin menant à l'église, elle repense à la veille. Dieu qu'elle aimerait être encore au lit avec Ben, à caresser sa peau, à la regarder, à lui sourire. Elle voudrait que le temps se soit figé à jamais, comme sur le parvis la dernière fois, après le procès. Rey aimerait qu'il n'y ait qu'eux deux, et la neige. Malheureusement, ça n'arrivera plus. Il neige pourtant, mais elle ne goûtera plus à ce bonheur éphémère qu'était ce baiser improvisé.

Rey trouve l'église silencieuse. Ses pas résonnent sur les dalles et un frisson la parcourt tandis qu'elle s'avance vers les bancs du premier rang pour prier. Elle joint ses mains, ferme les yeux, et pense. La jeune femme parle à Dieu longuement, lui fait Ses louanges, Le remercie encore et encore d'avoir donné un sens à sa vie, de lui avoir fait connaître l'amour, de la combler. Rey espère de tout son cœur être une bonne croyante, malgré ses égarements.

Au moment où elle murmure un "amen" presque inaudible, la porte d'une salle annexe s'ouvrir. Elle en voit sortir un homme vêtu d'un long manteau noir et le pasteur, qu'elle reconnaît pour lui avoir déjà parlé auparavant. Son cœur fait un bon quand elle s'aperçoit que l'homme en manteau noir, qui lui semblait familier, est en fait le docteur Portner, que Ben et elle accusent de meurtres en série. Immédiatement, elle leur sourit, tentant de masquer sa terreur grandissante, et glisse sa main dans sa poche à la recherche de son téléphone.

- Mademoiselle Palpatine, salue le docteur, je ne m'attendais pas à vous croiser ici.
- La surprise est partagée, répond-elle calmement en se levant. J'étais venue faire ma prière, et je vais rentrer maintenant.
- Vous n'avez jamais repris rendez-vous pour votre suivi, d'ailleurs, dit James Portner en la suivant tranquillement, talonné par le pasteur.

Rey fait semblant d'être à l'aise. Elle se répète mentalement qu'elle ne risque plus rien, mais, pour la première fois, elle est incapable d'anticiper les réactions que pourrait avoir l'homme en face d'elle. Nonchalante, elle sort son téléphone de sa poche, et fait mine de consulter un message. La psychologue ouvre en réalité sa conversation avec Ben, et lui demande de téléphoner avec le cellulaire de Lucy au numéro enregistré sous le nom de "Pasteur". La jeune femme en est certaine : la culpabilité de Portner est avérée grâce au relevé téléphonique, bien qu'un doute subsiste encore, mais le pasteur n'a jamais été identifié. Pourtant, la chair de poule de Rey ne laisse pas place au doute : c'est lui. Elle est en face de deux tueurs, et la sortie est loin.

- C'était un plaisir messieurs, dit-elle en souriant. Je verrai pour prendre rendez-vous avec vous dans les prochains jours, docteur. J'ai été assez occupée, ça m'était effectivement sorti de la tête. Bonne journée.

Rey se retourne. Tant pis pour le téléphone. Elle ne veut pas savoir si sa théorie est confirmée. La seule chose qui lui importe, à présent qu'elle se rend compte de son imprudence, c'est sortir d'ici, et se mêler à la foule. Elle fait deux pas en direction de la sortie, voit le SMS de Ben qui lui répond "Je m'en occupe tout de suite". Rey ne veut rien savoir. Elle essaye d'avoir le pas tranquille, mais la peur rend le naturel difficile.

Les pas de Rey ne résonnent plus. Le silence retombe dans la nef tandis qu'elle tourne la tête pour regarder par-dessus son épaule. À quelques pas d'elle, le pasteur sort son téléphone portable de sa poche. Le cellulaire vibre dans sa main, l'écran affiche un nom : Lucy Stoner. Le temps s'arrête à nouveau. James Portner regarde le téléphone du pasteur, puis elle. Rey regarde le pasteur, puis le docteur. L'appel se termine, il range le téléphone dans sa poche. Le père Carter esquisse un sourire qui ne trahit aucune gêne, aucune peur, mais plutôt un genre de satisfaction. La même que n'essaye pas de cacher le docteur Portner. Le téléphone toujours en main, Rey appelle Ben et presse le pas en direction de la sortie.

- Rey ? Tout va bien ?
- Ben, viens me chercher tout de suite !

Derrière elle, alors qu'elle s'est mise à courir, elle entend un pas se presser. La jeune femme accélère. La porte est à quelques pas d'elle, elle n'a qu'à tendre la main. Ben hurle au téléphone, et alors que Rey s'apprête à lui donner le nom de l'église dans laquelle elle se trouve, une vive douleur se fait sentir dans son cou. Une aiguille rentre dans sa carotide, un liquide froid pousse à contre-courant pour rentrer, et très vite le téléphone s'échappe de sa main, ses yeux se révulsent, et elle s'effondre inconsciente dans les bras du gynécologue.

Tu seras bénie entre les femmes [STAR WARS - REYLO][TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant