Chapitre 12

207 28 14
                                    

Bien le bonjour !
J'espère que vous avez passé une bonne semaine :)
Perso, j'ai commencé mon stage de fin d'études en télétravail, et c'est assez compliqué de travailler à la maison dans de bonnes conditions. Mais au moins, pas de temps de trajet et dès que j'ai terminé, je peux faire autre chose de ma vie :)
Bref, assez parlé, je vous laisse lire tout ça. Bonne lecture !
--------------------------------

Durant les jours qui ont suivis, Rey a dormi sur le canapé de Ben. Non pas que celui-ci lui a refusé son lit, mais son ordinateur étant littéralement à deux mètres de sa couchette, c'est bien plus pratique pour son travail de garder sa chambre. De toute façon, Rey est déjà bien contente de pouvoir dormir du sommeil du juste, sans rêve, sans angoisse. Elle a pu éparpiller ses notes de cours, ses suppositions et les documents papiers du dossier de Madeleine sur la table basse, sans jamais s'attirer une seule protestation de la part de son hôte, qui de toute façon, ne rangeait pas plus qu'elle.

C'est un jour où il pleut. Rey est excédée par l'attitude désinvolte et immature de Ben. Elle le voit, depuis qu'elle est là, se trimballer partout dans l'appartement comme si de rien était, torse-nu, en bas de pyjama, et surtout, pas lavé. Les hormones de la jeune femme lui ont maintes fois soufflé que la vue n'est pas si désagréable, mais son côté sérieux et appliqué en a marre de le voir la déconcentrer sans arrêt. Ce matin, c'est assez. Elle est assise devant la table basse, et voit Ben passer pour la cinquième fois de la chambre à la cuisine, puis de la cuisine à la chambre, cafetière en main. La jeune femme tape du poing sur la table, faisant tomber plusieurs feuilles volantes qui s'éparpillent autour d'elle.

- Bon sang, mais tu ne veux pas ouvrir tes volets, prendre une douche et manger correctement, pour une fois ? braille Rey. Ça fait des jours que je te vois ne porter que ce vieux pantalon tout moche, et t'enfiler du café et de la pizza froide à longueur de journée. Je me demande même comment tu es encore mince et en bonne santé.

Ben hausse un sourcil, la toise. Son sourire narquois s'efface pour laisser place à une expression de plus en plus colérique.

- Il y a un truc fantastique en ce bas monde d'humain : le sport. Et ça ne te ferait pas de mal de t'y mettre, avoir un peu de muscle ça fait du bien à la santé.
- Pardon ?! fulmine-t-elle.
- Je dis juste : tu es tellement maigrichonne que je me demande comment tu peux encore tenir debout. Voilà, fin de la discussion, je retourne faire le porc dans ma chambre.

Ben ne lui laisse pas le temps de répondre, traverse le salon en quelques grandes enjambées, et claque la porte de la chambre. Rey soupire, jette un regard désespéré à son tas de feuilles, et reprend sa lecture silencieuse, essayant de tirer de nouveaux éléments du dossier de la police.

Rey fait ce qu'elle peut pour rester focalisée sur son travail, mais plus le silence se fait roi, plus elle pense. Elle pense à Ben, l'imagine sur son fauteuil de bureau, buvant à même la cafetière. Elle pense à sa façon de se négliger, et se pose mille questions. La jeune femme ne sait pas quelles conclusions tirer de tout ça, mais elle a sa petite idée.

Deux minutes plus tard, elle est devant la porte de la chambre, et frappe deux petits coups brefs. Ben ne répond pas, alors elle ouvre la porte tout doucement, et fait un pas pour entrer.

- Ben, je...

Rey se coupe, Ben n'a pas bougé. Il a l'air de ne se foutre totalement de ce qu'elle peut avoir à lui dire, mais la jeune femme ne se démonte pas. Elle a besoin de lui dire ça. Elle a besoin de parler.

- Je suis désolée. Tu m'as invité chez toi et je me prends pour une diva. Tu es chez toi, tu fais ce que tu veux. C'est juste que... que tout ça en dit long sur toi, et tu... tu as l'air d'être blessé. D'avoir une cicatrice difficile à refermer. Je ne vais pas m'asseoir là et prendre un carnet avant de te forcer à parler, ça serait contre-productif. Mais sache que si tu as envie de parler, je suis là. Et pas forcément en tant que psy. Juste... juste en tant qu'amie, en remerciement pour tout ce que tu as fait pour moi.

Rey n'attend pas la réponse. Elle fait volte-face et quitte la chambre sans remarquer que Ben a cessé de faire semblant de travailler pour la regarder. La porte se referme, elle a la gorge serrée. Elle se rassoit devant la table basse, et tente de reprendre sa besogne là où elle l'avait laissé.

C'est deux heures bien peu productives plus tard que Rey est à nouveau sortie de ses pensées par la sonnette de la porte d'entrée. Elle entend Ben grommeler mais se lever pour aller ouvrir. Quand elle voit le visage du visiteur dans l'embrasure de la porte, ses joues se rougissent de colère. Rey sait qu'elle ne devrait pas, qu'elle se méprend sûrement, mais c'est trop flagrant, ça ne peut être que ça.

- Monsieur Dameron, lâche-t-elle, amère. J'aurais dû m'en douter.
- Ah, bredouille-t-il. J'ignorais que vous vous connaissiez.

Ben se passe une main sur le visage, honteux.

- Ne faites pas l'innocent, c'est grâce à vous qu'il a eu mon mot de passe. Qui sait ce qu'il n'a pas volé dans mes données !
- Bon sang, marmonne Ben, agacé.

De plus en plus en proie à la colère, Rey ne trouve plus ses mots pour faire part de son énervement. Elle repart en direction de ses affaires, les mains tremblantes, et fourre tout en vrac dans son sac.

- Bien, je pense que je n'ai plus rien à faire ici, affirme Rey dans le plus grand des calmes. Je compte changer mon mot de passe, Ben, donc si tu as quelque chose à récupérer dans mes données, la prochaine fois, fais comme tout le monde : demande-moi d'abord la permission.

Elle passe à côté de Ben, qui ne la regarde pas, puis à côté de Poe, mortifié, qui tente de lui bredouiller des excuses, sans succès. La jeune femme lui assène un coup d'épaule en passant à côté de lui, et descend les marches pour sortir du bâtiment. Il fait sombre, et alors qu'elle commence à marcher, il se met à pleuvoir.

Mais Rey, obstinée, les cheveux très vite trempés, continue sa route jusqu'au métro sans voir que Ben la suit du regard depuis sa fenêtre.

Tu seras bénie entre les femmes [STAR WARS - REYLO][TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant