Tu seras bénie entre les femmes [STAR WARS - REYLO][TERMINÉE]

Chapitre 14

Coucou !
Voici le chapitre 14 :)
Et pour le coup, j'ai vraiment rien d'autre à dire. Merci encore pour tous vos votes et vos commentaires, ça me fait tellement plaisir !
Bonne lecture !
---------------------------

Des jours ont passé durant lesquels Rey n'a pas vraiment reçu de nouvelles de la part de Ben. Elle a ressassé sa rancune, a tourné en rond, et s'est souvent arraché les cheveux pour punir son manque de concentration.

Rey a passé la plupart de son temps à ranger son appartement, à faire du tri dans ses affaires au fur et à mesure qu'elle l'a remis en ordre, après la tempête qui lui a tout mis en vrac. Parfois, quand elle va dormir le soir, elle croit entendre la porte grincer, la serrure cliqueter, et elle se relève pour aller vérifier, tétanisée par la peur. Même si Ben n'a pas l'air d'être un grand combattant, le fait d'avoir une présence masculine aussi bien bâtie que lui peut l'être, lui a fait du bien, et lui a permis une sérénité qu'elle craint ne plus pouvoir s'offrir tant qu'elle restera ici.

Ben lui manque. Rey s'en rend un peu plus compte chaque jour qui passe sans lui. Le jeune homme l'aide à ne pas se noyer dans la peur. L'adrénaline du nouveau cas psychologique est passé, et maintenant, elle a peur que ce tueur, qui qu'il soit, lui tombe dessus au détour d'une rue. Le silence est partout autour d'elle, et elle se sent coincée. Bien sûr, elle pourrait lui téléphoner, mais elle n'ose pas. C'est elle qui est partie en furie, et elle se sentirait obligée de prononcer des excuses qu'elle n'a pas à présenter.

Avec Ben, Rey n'est plus seule avec ses démons. Ils se taisent, les uns après les autres. C'est comme ça qu'elle a réussi à oublier que le procès en appel se rapproche de jour en jour, et que son avocat lui a tourné le dos après un pot-de-vin bien fourni, offert par son père. La jeune femme est seule contre tous, et ça ne va plus du tout.

Elle s'apprête à mettre sa fierté de côté et appeler Ben, quand justement, celui-ci l'appelle. Elle décroche, et reste muette un instant.

- Rey, t'es là ? demande-t-il.
- Oui... pardon, c'est... je ne m'attendais pas à ça. 
- À ce que je sache pardonner les comportements effrontés dans le genre de celui que tu m'as fait l'autre jour ? Oui, je ne suis pas toujours un enfant, ma chère Rey.

La jeune femme, morte de honte, laisse échapper une larme, puis deux. Elle finit par se laisser tomber dans son canapé, retenant du mieux qu'elle peut ses sanglots.

- Mais faut pas te mettre dans tous tes états pour ça, enfin ! entend-elle à l'autre bout du fil.
- Non c'est... je suis désolée. Je n'aurais pas dû te faire une scène, mais comprend-moi aussi, je suis sur la corde raide depuis des mois, avec ma famille sur le dos et plus aucun avocat qui ait les couilles pour me défendre au tribunal. L'appel est dans quelques jours à peine, je n'ai rien pour me défendre, et j'apprends que c'est Poe qui t'a aidé à récupérer mon mot de passe... si c'était aussi facile pour toi, pour qui ça a pu l'être aussi ?

Ben ne répond rien. Elle l'entend soupirer, mais il ne répond pas.

- Ben ? appelle-t-elle.
- Je suis toujours là. J'étais juste en train de me dire que peut-être, avec un dossier de preuve en béton, tu n'aurais même pas besoin d'avocat.
- Tu crois ?
- Beaucoup de personnes choisissent de se représenter elles-mêmes. Je ne vois pas pourquoi toi tu ne pourrais pas le faire.

Rey ne répond rien. Elle n'a pas les mots, ne sait pas quoi penser. Ben continue de lui expliquer comment elle pourrait s'y prendre, mais la jeune femme se contente d'écouter le son de sa voix sans faire attention à ses propos. Déjà, le poids de la culpabilité, et celui de la peur, commencent à s'envoler.

- Rey ?
- Oui ! s'exclame la jeune femme en sursautant. Désolée, je réfléchissais.
- J'ai peut-être une piste pour le mobile, reprend Ben.
- Parfait !

Un silence s'installe à nouveau durant lequel Rey n'ose rien dire. Elle a envie de lui dire "à tout à l'heure" et de se mettre en route vers chez lui, mais est-ce qu'elle peut ? Est-ce qu'il en a seulement envie ?

- Et donc, continue le jeune homme. Tu viens chez moi ?
- Oui, souffle-t-elle. Oui, j'arrive. Le temps de ranger mes affaires en désordre, prendre ce qu'il faut, et j'arrive.

Une demi-heure plus tard, elle est devant la porte de l'appartement de Ben. Elle n'a pas sonné à l'interphone parce que quelqu'un l'a croisé à la sortie de l'immeuble. Elle aurait peut-être dû sonner pour s'annoncer. Peut-être se sentirait-elle mieux.

- Bon, tu veux que je t'ouvre ou j'attends que tu aies trouvé le courage de frapper d'abord ? demande une voix moqueuse derrière la porte. 

Rey fronce les sourcils.

- J'ai entendu des pas dans le couloir. Ça fait cinq minutes que je t'observe depuis le judas, en train de te dandiner.

La jeune femme se mord la lèvre. Elle a envie de rire en même temps que de fuir. Mais elle est contente d'être ici. Elle est contente de voir la porte s'ouvrir sur ce grand homme aux cheveux en bataille. Ben est beau. Elle s'était dit, peu après l'avoir rencontré, que si elle devait se marier à un homme et passer le restant de ses jours à ses côtés, elle voudrait que son mari ait un physique similaire à celui de Ben.

Rey reste cependant sur le pas de la porte. Ben est là, en face d'elle, et semble apaisé. Pas de rancune, pas de colère. Elle peut le sentir d'ici, le jeune homme est content de la voir. Le coin de sa bouche tremblotte, il essaye de ne pas sourire.

- Ben, appelle-t-elle d'une petite voix.

Le jeune homme l'interroge du regard. Elle se mord la lèvre. La honte prend possession d'elle comme une vague d'eau de mer glacée, elle se sent nue devant lui.

- Je suis vraiment désolée pour l'autre fois... je n'aurais vraiment pas dû dire ça, et partir comme ça. Je... j'espère que tu me pardonneras pour ça.

Ben reste stoïque un instant, clignant des yeux comme s'il ne croyait pas ce qu'il venait d'entendre. Puis elle le voit, effarée, se mettre à éclater de rire bruyamment, s'essuyant même une larme factice au coin de l'œil.

- Vraiment, Palpatine, tu me fais mourir de rire, lui dit-il. Si je t'en voulais ne serait-ce qu'un tout petit peu, tu ne serais pas en face de moi en train de faire ton mea culpa. Tu serais en taule parce que je me serai arrangé pour balancer le moindre petit truc compromettant que tu pourrais cacher dans ton PC.

Rey pâlit. A-t-elle bien entendu les menaces ?

- Je ne t'en veux pas, reprend Ben. Alors maintenant tu entres, je te fais un café, et on s'y met. Je ne vais pas attendre un troisième cadavre pour le rechercher pour de vrai, ce tueur à la con.