Chapitre 33

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Hello !
J'y croyais pas, mais j'ai réussi. On est samedi, et le chapitre est en ligne. (Je m'applaudis intérieurement)
Encore merci à celles et ceux qui votent et qui commentent, c'est toujours un énorme plaisir pour mon petit coeur tout mou.
Ah et une dernière chose : vous n'êtes pas prêt(s/es) pour ce chapitre, qui au final n'a rien à voir avec ce que j'avais prévu au départ XD
Bisous !

P.S : j'ai un souci avec la mise en page de Wattpad sur tablette, je corrige ça dès que possible ! En attendant, j'espère que vous aimez le texte centré...
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Ben s'est arrêté net. Pendant un instant, il a cru que Rey était en train de lui proposer de se marier pour de vrai. Alors il a pensé. Est-ce bien raisonnable ? Ils se connaissent depuis peu. Et certes, il l'aime énormément. Il croit même ne jamais avoir aimé à ce point dans sa vie. Sa sœur Lila ne compte pas. Ça n'avait rien à voir. Mais là... tout ce qu'il arrive à faire, en entendant ça, c'est essayer de calmer son cœur qui bat la chamade.

- Ben, dis quelque chose, lui murmure-t-elle.

Sans doute croyait-elle qu'il était en train de faire une attaque de panique, puisqu'il sent son regard inquiet posé sur lui. Mais Ben est simplement en train de penser, de cogiter, de trouver quelque chose à lui répondre, tout simplement. Il soupire. Rey n'est pas une idiote. Commençons par là. Elle n'est pas idiote, et comme lui, elle doit penser rationnellement. Elle doit se rendre compte qu'au bout de même pas deux semaines de relation, bien qu'ils se sont tournés autour pendant un bon moment, se marier n'est pas sain. C'est insensé même. Carrément insensé, oui.

- Ben, qu'est-ce que tu grommèles, là ? lui demande-t-elle.

Il sursaute. Plongé dans ses pensées, il ne s'est pas rendu compte qu'il le faisait à voix haute. Ben lui caresse les cheveux, et soupire une nouvelle fois.

- J'en sais trop rien...

Il ne laisse pas Rey lui répondre. Ben a besoin de faire le point, de réfléchir encore. Dans le fond, peut-être qu'il ne lui répond pas parce qu'il a peur de mal comprendre, peur que ça aille trop loin trop vite, juste à cause d'un tueur méticuleusement fou. Mais par-dessus tout, Rey est une jeune femme presque plus logique que sentimentale. Elle est accrochée aux symboles, pas aux traditions. La jeune femme n'est pas en train de lui proposer de s'envoler pour Vegas sur le champ. Elle lui propose seulement de lui vouer une pleine confiance, et de lui faire promettre qu'il s'en montrera digne.

- Oui, murmure-t-il. 
- Oui ? répète Rey.
- Oui, je suis d'accord pour qu'on se marie. Et je te laisse faire tout comme tu veux. Je veux que ce soit un souvenir que tu chériras, même si...

Ben a pensé trop vite. Les images qu'il a en tête, qui défilent devant ses paupières, lui brisent le cœur. Il se voit sans Rey, il la voit partir loin, avec un autre homme. L'idée qu'elle finisse dans une tombe, à côté de Lila, le révulse. Ça n'arrivera pas. S'il doit le promettre à Dieu, alors il se lèvera aux aurores le lendemain pour le faire. Il n'est pas question qu'il perde Rey.

- Même si un jour, nous ne sommes plus destinés à être ensemble, termine-t-il à contrecœur, la gorge serrée. 
- Ben, ne pense pas à ça, susurre Rey en glissant ses doigts sur sa joue. Pense à maintenant. Je suis là, tu es là. C'est tout ce qui compte.

Un silence se fait. Ben n'ose pas répondre.

- Et pour le mariage, reprend la jeune femme, je m'occupe de tout. Veille juste à porter autre chose qu'un t-shirt qui sent la transpiration. 
- C'est une attaque ? demande-t-il sur le ton de la plaisanterie.
- Possible, chantonne Rey.

Ben ne répond pas. Il a envie de l'agripper par les hanches, de la chatouiller, de l'embrasser, de la toucher. Les sentiments et les envies se bousculent dans sa tête. Et puis d'un coup, l'un d'entre eux, fervent combattant, prend le dessus. Ben est terrorisé. Terrorisé qu'elle s'en aille, terrorisé d'avoir eu trop d'espoir que ça se passe bien entre eux, terrorisé qu'elle se fasse prendre dans les mailles du filet du tueur. Rey a mené l'enquête bien plus que lui, a regardé des tas de gynécologues et de prêtres droit dans les yeux pour essayer d'y déceler l'étincelle de folie. Peut-être qu'elle l'a vu, sans en être sûre, et que lui ne l'aura pas oublié.

- Ben, qu'est-ce qu'il y a ? demande Rey, le coupant dans ses pensées.

Il ne répond pas tout de suite. Il ne sait pas quoi dire. Et si c'est irrationnel ? Et si ce n'est pas réciproque ?

- Ben, répète-t-elle, répond-moi s'il te plait, parle-moi... 
- J'ai peur pour toi... j'ai peur tout court, en fait, parvient-il à articuler. 
- Il ne m'arrivera rien, Ben.
- Tu dis ça pour me rassurer, mais t'en sais rien, Rey. Demain tu vas sortir pour faire une course, tu vas aller prier, tu vas juste sortir faire un tour, ou que sais-je, et tu vas te faire kidnapper par ce malade, et je te reverrai jamais...

Dans le noir, il devine la stupeur de son amie. Elle ne trouve rien à répondre. Il entend ses cheveux frotter contre le tissu de l'oreiller, à mesure qu'elle bouge la tête, tente de trouver quoi lui dire.

- Rey, chuchote-t-il, tu m'as sauvé la vie, au sens propre. J'avais plus aucun but, j'étais un fantôme, et tu m'as ramené à la vie. J'en ai presque... j'en ai presque oublié que ma sœur a certainement été sa victime. C'est triste, mais c'est fait. Maintenant, il faut que je me focalise sur la vie, et la vie, c'est toi...

Pour toute réponse, il voit la silhouette toute frêle de la jeune femme se relever. L'obscurité était assez forte pour qu'il ne puisse pas voir les détails de son visage, mais assez clair pour qu'il puisse voir la forme de ses petits bras, le col de son t-shirt, ses cheveux en bataille. Ben a envie de la saisir et de la serrer contre lui. Il s'est censuré trop longtemps, a refusé de se rendre compte de l'étendu de son amour pour elle. Maintenant que c'est chose faite, il déborde d'amour, il n'en a jamais assez.

Rey ne lui laisse pas le temps de se relever complètement. Ben s'est mis sur ses coudes, et voilà qu'elle se jette sur lui, passe ses mains sur ses joues, et caresse son bouc naissant du bout des doigts. Ben ouvre la bouche pour prononcer son nom, mais aucun son ne parvient à en sortir avant qu'elle n'écrase ses lèvres sur les siennes. Rey lui picore les lèvres, frotte sa bouche sur la sienne. Sa respiration brûlante qui s'abat sur sa bouche close le réchauffe tout entier. Ben a tout juste le temps de glisser ses bras autours de ses hanches qu'elle se laisse tomber de tout son long sur lui, et approfondit le baiser.

Ben fond. Il sent la langue de Rey caresser la sienne, ses mains le toucher. Il se sent comme Dardevil : il ne voit pas, mais ressent tout avec une puissance inimaginable. Tout est amplifié, à tel point qu'il est obligé de briser le contact pour reprendre son souffle, et murmurer :

- Arrête de faire ça Rey... - Pourquoi ? demande-t-elle brusquement.
- Parce que... parce que si tu continues je vais avoir du mal à accepter d'attendre le mariage, bien que je ne te forcerai jamais la main.

Rey pouffe. Ben sourit. Il voudrait des moments insouciants tout le temps. La jeune femme se laisse tomber à côté de lui, se cale confortablement contre son bras (qu'il lui laisse volontiers comme peluche), et tous deux finissent par s'endormir profondément, à tel point que Ben n'entend pas son ordinateur qui sort de veille, et qui affiche la liste de résultats fraichement sortie du dark web, et qui indique le nom de chaque personnes que la victime a appelé.

Tu seras bénie entre les femmes [STAR WARS - REYLO][TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant