Chapitre 10

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Salut !

J'espère que vous avez passé une bonne semaine :) 

Voici le chapitre de la semaine, j'espère qu'il vous plaira. Encore une fois, merci pour vos votes et vos commentaires, ça me fait toujours énormément plaisir, et ça me donne encore plus envie d'écrire cette histoire, quand je vois que vous l'attendez ^^ d'ailleurs, j'aime beaucoup voir que certain(e)s (y-a-t-il des hommes ?) réagissent entre eux/elles. 

J'arrête mon blabla ici, bonne lecture ! 

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Rey se réveille groggy, le lendemain matin. Elle ne sait pas quelle heure il est, mais elle est dans son lit, elle a mal à la tête, et ce n'est qu'une question de minutes avant qu'elle ne doive se précipiter aux toilettes pour vomir sa bile de "lendemain de soirée". Elle se redresse avec la lenteur d'une tortue dans son lit, respirant de grandes bouffées d'air comme si ça pouvait l'aider à ne pas avoir envie de vomir. Rey a l'impression d'avoir sa tête coincée dans un étau.

Lorsqu'elle se lève enfin pour se rendre aux toilettes, elle se rend compte qu'elle est en sous-vêtements. Elle ne se rappelle pas la façon dont elle est arrivée dans son lit, ni comment elle s'est déshabillée. Son jogging est posé sur la chaise à côté du lit. Tant pis, elle y réfléchira plus tard. Elle se penche au-dessus de la cuvette, et retire ce qu'elle peut de ses mèches de cheveux pleines de sueur. Rey déteste le vomi qui précède la gueule de bois.

Quand elle a enfin dompté ses hauts-le-coeur, elle retourne dans le salon, qu'elle trouve baigné de lumière, et surtout, inhabité par qui que ce soit d'autre qu'elle. Elle cherche la présence de Kylo Ren, qui ne lui a d'ailleurs pas donné son nom, mais il n'est pas là. Ses chaussures et sa veste ne sont plus dans l'entrée. Son verre à pied qu'elle a utilisé la veille est dans l'égouttoir à vaisselle, propre. Il n'y a qu'un post-it sur l'écran de son ordinateur portable.

"Fais de beaux rêves, belle aux bois dormants. Si tu veux me joindre, appelle le (512) 255 - 3125. Kylo".

Il est donc parti. Rey soupire. Elle ne sait pas combien de temps elle a dormi, ni quand elle est allée se coucher. Elle parierait même que c'est lui qui s'est occupé de la mettre en sous-vêtements et de la caler sous la couette. Le problème, c'est qu'elle ne se souvient pas de ce dont ils ont parlé, s'ils ont parlé de quoi que ce soit d'intéressant après qu'elle ait fait son speech sur la religion et Eve.

Quand elle allume enfin son ordinateur, elle se rend compte de l'heure. Elle va rater le début de son cours, et n'est pas du tout en état de le donner. Elle saisit son téléphone en trombe, compose le numéro du doyen, et se fait porter pâle avec la promesse que ce n'est que passager, que tout serait rentré dans l'ordre le lendemain, et qu'elle rattraperait bien sûr le créneaux qu'elle allait faire rater à ses étudiants.

Elle prit ensuite une douche chaude, visage orienté vers le jet, pour pouvoir se réveiller correctement. L'aspirine a du mal à faire effet, et elle le ressent bien. Rey se traîne encore plus qu'un escargot. Elle regarde ses mains, puis le carrelage sur le mur. Depuis quelques jours, elle a l'infâme sensation que plus rien ne tourne rond dans sa vie. Ce qui devait être une douche bien chaude pour aller ensuite donner des cours, faire ce qu'elle sait faire de mieux et qu'elle aime le plus, s'avère être insipide et n'a pour seul but de la réchauffer le temps qu'elle ait moins mal à la tête.

Depuis plusieurs jours, la moindre minute de libre lui sert à avaler un verre de vin rempli aux trois quarts. Entre son père qui ne cesse de vouloir lui téléphoner pour lui proposer des compromis qui n'en sont pas, son grand-père qu'elle voit chaque seconde à la télévision et qui la traîne dans la boue en public (ce qui la fait bien rire, puisqu'il s'agit d'exactement ce dont ils l'accusent tous : de la diffamation), Rey ne sait plus où donner de la tête. Sa vie est un nœud coulant qui ne fait que se resserrer à chaque seconde qu'elle peut passer à penser. Et pour ne plus penser, elle n'a que le vin et les cadavres.

Quand elle est enfin prête à descendre faire des courses, Rey se dit qu'elle a bien fait de ne pas être allée sur le campus. Elle aurait été le professeur exécrable qu'elle s'est toujours jurée ne jamais devenir. Elle marche en regardant ses pieds, ne voulant volontairement pas prêter attention aux gens qui passent à côté d'elle. Aujourd'hui est bien le dernier jour où elle a envie qu'on l'emmerde parce qu'elle est la petite fille de Sheev Palpatine.

Quand elle revient de ses courses, elle croise un homme dans le hall de son immeuble. Il est grand, massif, et porte une capuche. Il est bizarre. Pressé. Comme s'il fuyait. Rey n'a pas le temps de voir son visage, il a déjà poussé la porte et la franchit presque en courant. Elle monte les escaliers d'un pas précipité, persuadée que ça a quelque chose à voir avec elle. C'est une résidence calme, habitée surtout par des vieilles personnes en quête d'un havre de paix en plein New-York. Qu'un jeune homme habillé comme un habitant du Bronx soit ici et qu'il ait l'air de ne rien avoir à faire là est plus que suspect. Et elle a raison.

Quand elle arrive devant la porte, celle-ci est ouverte. Il ne faut pas cinq secondes à Rey pour voir que la serrure a été fracturée, et que son salon est sens dessus dessous. Les larmes aux yeux, elle part poser ses courses en vrac sur le comptoir de la cuisine, et inspecte les lieux. Son canapé est éventré, les livres de sa bibliothèque sont en tas par terre. Le cadre qui protège son affiche du film Moulin Rouge est par terre, le verre est brisé. Quand elle s'approche du bureau, elle constate que rien n'a disparu. Le type devait être affolé, ou chercher quelque chose de très particulier, parce que l'ordinateur est intact, et surtout, il est encore là.

Tremblante, elle saisit son téléphone. Le post-it n'est plus sur le dos de son ordinateur, et Rey le cherche fébrilement. Les larmes coulent toutes seules. Rey n'a pas peur parce qu'elle s'est fait cambrioler, elle a peur parce qu'elle ne se sent plus en sécurité depuis trop longtemps. Son appartement était le dernier endroit où elle se sentait encore imprenable, comme une forteresse, et qu'elle pourrait s'y ressourcer entre deux journées de cours épuisantes. Maintenant, son appartement était un désordre total, le changement de la serrure et le remplacement de tout ce qui a été cassé. Elle soupire. Elle n'avait vraiment pas besoin de ça dans sa vie.

Ses doigts glissent enfin sur un morceau de papier qui semble être ce qu'elle cherche. Il est déchiré, mais Rey parvient à retrouver le deuxième morceau sous la chaise de son bureau. Elle sanglote. À la supérette, elle a fait l'effort de ne pas acheter de vin, ayant peur de s'en servir comme excuse à chaque fois, et de faire l'énorme bêtise de devenir dépendante. Mais là, elle en aurait eu bien besoin.

Le téléphone sonne dans sa main. Elle est assise par terre, au milieu d'un tas de feuilles qu'elle croit être le résultat de plusieurs recherches, ainsi qu'une ébauche de sa thèse. Elle pleure, renifle, et attend qu'on lui réponde.

- Allô, répond une voix d'outre-tombe.

- Allô, bonjour, c-c'est... Kylo ? Ren ? Kylo Ren ?

Rey a envie de se gifler. Elle est paniquée, incapable d'aligner deux mots correctement.

- C'est qui ? demande-t-il, méfiant.

- Rey...

- Et pourquoi tu pleures ?

- Je... j'étais descendue pour faire des courses et... et... on m'a cambriolé.

- Fâcheux, en effet.

- J'ai besoin d'aide...

- Il y a un bon numéro pour ça, répond Kylo, moqueur. Le 911.

Rey manque de s'étouffer avec un de ses sanglots. Ses doigts se resserrent autour de son smartphone, et elle hurle :

- Idiot !

Elle raccroche alors qu'elle l'entend rigoler. Ses genoux remontent contre sa poitrine, et Rey se laisse pleurer de plus belle, perdue. 

Tu seras bénie entre les femmes [STAR WARS - REYLO][TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant